Les repentants disent que la colonisation française a été une œuvre d'extermination, dans la continuité des horreurs de l'esclavage :
- C'est le cas de Olivier Le Cour Grandmaison dans Coloniser, exterminer (2005), il parle de la colonisation comme « une guerre totale ». Il pense que l'extermination est jugée nécessaire à la réussite de l'œuvre coloniale.
- Gilles Manceron, vice président Ligue Droits de l'Homme, dit que la violence coloniale s'apparente à celle des conquérants nazis.
- Marc Ferro, dans Le livre noir du colonialisme, en 2003 qui dit que le système politique français est bâti sur la distinction radicale entre l'indigène (inférieur) et le citoyen.
[...] Le devoir de mémoire qu'ils cherchent à imposer est artificiel c'est un déni de l'Histoire Plutôt qu'un livre noir, c'est un roman noir du colonialisme Cette sélection de faits historiques néglige la chronologie. Les Repentants prétendent révéler la nature (selon O. Le Cour Grandmaison) de l'état colonial. Lucien Fèvre rappelle l'erreur de l'anachronisme ! En fait les représentations sont substituées au réel : il faut recadrer le contexte des faits. Les médias font caisse de résonnance. Daniel Rivet déplore l'occultation des autres dimensions de la guerre. [...]
[...] Il illustre sa thèse en parlant d'un aménagement urbain dans une logique sécuritaire. D'autres relèvent aussi les discours racistes de De Gaulle. Cependant il ne faut pas minimiser les privilèges accordés à ces pays, et notamment l'Algérie, même après l'Indépendance. La France a ouvert son territoire, et a offert la citoyenneté à de nombreux étrangers. De plus, même s'il est vrai qu'en tant que puissance coloniale, l'Etat a parfois répandu des considérations racistes, les Français ont majoritairement été imperméables à ces mesures. [...]
[...] En 26 la Grande Mosquée est inaugurée. Et certains patrons vantent les qualités des Algériens, grâce à leurs convictions religieuses. Après 45, le contrôle de l'immigration algérienne est l'enjeu d'une lutte contre l'administration française et le parti nationaliste. Ainsi, au-delà de la surveillance se créent de nombreuses actions sociales, sous l'autorité du ministère du Travail, visant à l'intégration des Algériens, et à diminuer les inégalités de fait. Des foyers SONACOTRAL sont créés. Jusqu'aux années l'action sociale domine. Mais avec la guerre d'Algérie, le maillage policier se renforce, tout en restant lâche, et les aides sociales ne disparaissent pas. [...]
[...] Lefeuvre estime que c'est pour justifier encore une fois le rapport entre la période coloniale et aujourd'hui. Dominique Vidal, rédacteur en chef adjoint du Monde Diplomatique, et P. Blanchard ont cette image. Les autres populations d'origine étrangère (Italiens, Polonais, Hongrois, Belges ) ont aussi été largement victimes de discriminations, alors que les Repentants pensent qu'ils ont été assimilés facilement. La soi-disant proximité entre la France et ces peuples latins semblerait les préserver face à ces inégalités. Faux ! Les 2/3 d'entre eux se sentent rejettés. [...]
[...] Toutefois, les avantages économiques que semblent offrir les colonies sont compensés par d'autres facteurs. C'est le cas du marché du vin. La France produit beaucoup, et est obligée d'exporter. Or les colonies d'Afrique du Nord en produisent également trop, et ne peuvent le vendre à l'étranger, car les entreprises ne sont pas concurrentielles. Leur production vient donc encombrer le marché français déjà saturé Agenor de Gasparin évoque même une concurrence algérienne, non un marché Comme le pense Leroy-Beaulieu, la France semblait pouvoir engager ses capitaux dans les colonies, pour favoriser le pays. [...]
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