Si l'État a pendant longtemps précédé la nation, ce n'est aujourd'hui plus le cas. La société française est en mutation comme le démontre la forte implication de la société civile dans l'exercice de missions d'intérêt général. Ce dynamisme incite l'État à revoir sa position et ses modes d'action. Ainsi, si l'organisation du dispositif public se fonde sur le temps –de présence de l'agent, du délai pour instruire, répondre ou agir-, le résultat semblait souvent secondaire. Le citoyen est certes très attaché au service public mais il en attend désormais des performances. Il convient alors de s'interroger sur les pistes de réforme de l'État en partant des agents publics car leur adhésion constitue la condition préalable au succès de toute réforme. Celle-ci suppose une bonne connaissance par les décideurs des dysfonctionnements et surtout une volonté politique claire. La France ne pourra se maintenir sur la scène européenne et internationale que si elle est incarnée par un État profondément modernisé. Après le séisme du 21 avril 2002, la réforme de l'État est nécessaire, attendue et possible.
[...] Le tenu d'un seul séminaire consistant en un travail collectif de réflexion portant sur des politiques publiques a permis de réduire la multiplicité des épreuves et leur caractère répétitif. D'autre part, l'apprentissage commencé en stage se poursuit dans un enseignement pratique délivré par des experts et prenant la forme de cas : face à une situation donnée, l'élève doit suggérer une procédure d'analyse et de consultation puis prendre une décision ou une orientation afin de placer l'élève en situation de responsabilité. [...]
[...] Introduire une culture du résultat. Elle suppose la généralisation des indicateurs de gestion, la mise en place d'objectifs affichés et la publicité des résultats obtenus. A cela doit s'ajouter un vaste plan de formation continue de tous les agents publics. Par exemple, la tarification à l'activité (TAA) dans les hôpitaux à la place d'un financement par dotation globale permet de prendre en compte l'ensemble des dépenses engagées par l'établissement pour traiter la pathologie en question. Dans une logique de comparaison nationale, cela a pour but d'optimiser l'organisation et la gestion des hôpitaux ; à ceci s'ajoute une analyse politique des projets à mener. [...]
[...] Balladur a été une occasion privilégiée de donner à la formation des élèves un contenu moins hexagonal. L'ENA est installée depuis 1995 dans un bâtiment d'une ancienne commanderie de l'Ordre des hospitaliers de St Jean de Jérusalem, devenu un temps prison des femmes. La totalité de la formation hors stages a lieu à Strasbourg depuis le 1er janvier 2005. La présence des anciens élèves de l'ENA dans l'appareil d'État s'est affirmée de façon croissante mais les parcours hasardeux de certains d'entre eux ont cristallisé les dysfonctionnements de l'État sur l'ENA elle- même. [...]
[...] Que la LOLF devienne un cadre de gestion à tous les échelons de l'État. Si le service public n'a pas de prix, il a en revanche un coût qu'il est bon de connaître. Gérer le service public ne veut pas dire le remettre en cause, c'est au contraire lui assurer un meilleur avenir. Opacité du système décisionnel, méconnaissance des coûts, faible culture du résultat, lenteur d'exécution Pour le concours externe : 50% de jeunes nés en Ile de France, issus pour les de familles de cadres et formés à plus de 80% par l'IEP de Paris à la fin des années 1990. [...]
[...] Rien de tel dans les propos de Raymond-François Le Bris. Au contraire. Il fallait être profondément passionné par la chose publique, désintéressé et dévoué au bien-être collectif pour pointer avec une telle clarté les dysfonctionnements de l'État et du système qui les perpétue. Mais le propos n'est pas critique, il est lucide et constructif. Haut fonctionnaire au parcours riche et diversifié à l'intérieur des rouages de la machine étatique, Raymond-François Le Bris a été Président d'Université, Directeur d'administration centrale, Directeur de cabinet Ministériel, Préfet, Directeur de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, et . [...]
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