Faut-il brûler le modèle social français?, A. Lefebvre et D. Méda, éditions du Seuil, 2006

Résumé du document

Dans cet ouvrage, A. Lefebvre et D. Méda font le constat du malaise français actuel: chômage élevé, précarité, inégalités hommes-femmes, immigration et intégration… La France connaît une crise de son modèle social et de ses politiques; la durée de la crise, son étendue, les conséquences sur notre société sont désormais trop graves pour que la question du modèle social français ne se pose pas.
Celle-ci est néanmoins complexe: les fondements mêmes du modèle sont-ils en cause ou peut-on changer les politiques mises en œuvre sans toucher aux principes ? Autrement dit doit-on se résigner à l'adoption du modèle libéral ou existe-il un modèle social alternatif ?
Pour les deux auteurs, le modèle alternatif possible est le modèle nordique, à la fois compétitif et solidaire. « Il est grand temps de faire alliance avec ces Etats qui partagent notre idéal et de développer ensemble une Europe économiquement puissante et solidaire, autour de droits sociaux renforcés et d'un nouveau type d'Etat providence pour le XXIème siècle. »

Extraits

[...] Pour les deux auteurs, le modèle alternatif possible est le modèle nordique, à la fois compétitif et solidaire. Il est grand temps de faire alliance avec ces Etats qui partagent notre idéal et de développer ensemble une Europe économiquement puissante et solidaire, autour de droits sociaux renforcés et d'un nouveau type d'Etat providence pour le XXI° siècle. Un modèle inefficace Selon un sondage IFOP d'octobre jugent que le modèle français va mal. Les auteurs vont tout d'abord chercher à analyser la réalité de la crise. [...]

[...] Plusieurs explications des performances du modèle nordique sont traitées dans cette partie : a. Les Nordiques en masse sur le marché de l'emploi L'Union Européenne retient le taux d'emploi[5] pour décrire le marché du travail plutôt que le taux de chômage. Sur la tranche d'âge 15-64 ans ont un emploi contre 75 Danois et 73 Suédois. Les jeunes Nordiques , malgré un salaire étudiant et des prêts bonifiés se positionnent plus facilement sur le marché du travail en plus de leurs études. [...]

[...] Les chercheurs en sciences sociales émettent cependant des doutes sur la transférabilité d'un système. B.Palier auteur du concept de path depedency met en évidence la diversité des modes d'action nationaux et la persistance de dynamiques spécifiquement nationales. Il semble donc que l'histoire et les institutions contraignent les systèmes de protection sociale à rester dans la voie tracée. Il ne s'agit pas de copier les autres soulignent les auteurs, mais de comprendre pourquoi, sur certains segments de leurs politiques ils font mieux que nous et de tenter, à partir de nos traditions, de nos spécificités de nos modes de relations sociales d'obtenir les même résultats à notre manière (p.54). [...]

[...] En outre, l'idée selon laquelle c'est notre modèle social qui serait en cause, plus que les politiques, s'est développée depuis les années 80. La protection sociale est alors considérée comme un frein à la compétitivité française et comme un prélèvement anti-emploi Mais c'est surtout la forme de l'Etat-providence français, c'est-à-dire un Etat corporatiste conservateur[3] qui comporterait des faiblesses structurelles : il ne vise pas le plein-emploi (protection de la famille), assoit les cotisations sur les salaires, et possède une protection de l'emploi trop forte. Ces faiblesses se sont transformées en handicaps majeurs avec l'ouverture des économies dans les années 80. [...]

[...] Faut-il brûler le modèle social français ? Méda (153 pages, éditions Seuil, 2006) Alain Lefebvre réside en Suède où il est conseillé pour les affaires sociales. Il a publié plusieurs ouvrages sur les modèles sociaux nordiques. Dominique Méda est sociologue, chercheuse au Centre d'Etudes de l'Emploi (CEE). Dans cet ouvrage, A.Lefebvre et D. Méda font le constat du malaise français actuel : chômage élevé, précarité, inégalités hommes-femmes, immigration et intégration La France connaît une crise de son modèle social et de ses politiques ; la durée de la crise, son étendue, les conséquences sur notre société sont désormais trop graves pour que la question du modèle social français ne se pose pas. [...]