« Les Farc, Une guérilla sans fin » publié en 2008 a pour ambition de mettre en lumière certains aspects des Farc : qui sont-elles, que veulent-elles ? Depuis la prise d'otage d'Ingrid Betancourt en 2002, les médias français n'ont cessé de relayer des informations sur cette organisation, mettant en avant leurs multiples enlèvements et leur participation au trafic de drogue, actions qui les ont conduits à être étiquetés comme terroristes.
Daniel Pécaut, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, est réputé comme étant l'un des meilleurs connaisseurs français du sujet, revient dans cet ouvrage sur l'origine des Farc, et tente d'expliquer leur mode de fonctionnement.
Les forces armées révolutionnaires de Colombie sont nées dans un climat de conflits et de tension et ont su devenir en quelques dizaines d'années une organisation regroupant presque 20 000 combattants. Cependant, les enjeux et les raisons de cette organisation ne semblent pas toujours évidents, et c'est ce que tente de définir Daniel Pécaut.
En étudiant les cinq premiers chapitres, nous reviendrons tout d'abord sur la formation des Farc, puis nous dresserons l'historique de leur évolution. Nous nous intéresserons également aux liens qu'entretiennent les Farc avec le monde rural ainsi qu'à leurs ressources financières. Enfin, nous tenterons de résumer leur stratégie militaire.
[...] Même si officiellement, elle n'a lieu qu'en 1966, les Farc existent depuis plusieurs années. Placées sous la protection du parti communiste, elles en adoptent d'ailleurs la thèse selon laquelle les luttes doivent être combinées, impliquant un recours simultané à la politique légale et à la lutte armée. Leur formation découle en vérité de longs et éprouvants conflits agraires qui ont touché la majeure partie de l'Amérique latine. En effet, au début du XXe, de nombreux mouvements d'appropriation des terres par de grands propriétaires terriens au détriment des petits paysans ont donné naissance à de nombreux conflits et litiges, et ce sont des zones de lutte agraires qui fourniront plus tard des bases sociales des Farc. [...]
[...] Elles consistent à taxer les détenteurs de capital et représentent près de 40% des revenus des Farc. La dernière source de revenus est donc la participation à l'économie de la drogue, qui s'est développée depuis la fin des années 70. La Colombie est une plaque tournante de la drogue, et le danger qui règne dans ce milieu est extrêmement élevé. Les Farce perçoivent donc une taxe des cultivateurs en échange de leur protection. Elles contrôlent la production, servent d'intermédiaire et vont jusqu'à contrôler une partie des routes. [...]
[...] Au début des années 1990, de multiples événements (enlisement des guérillas, affaiblissement du parti) semblent inciter les guérillas à reconsidérer la lutte armée. Nombreuses sont celles qui renoncent aux armes. Malgré cela, les Farc poursuivent leur action. Une fois de plus le pays est en crise, le niveau de vie chute et laisse espérer aux Farc une révolte des masses. Une offensive est lancée de 1995 à 1998, au cours de laquelle les Farc passent d'une guerre de guérilla à une guerre de mouvement. [...]
[...] De plus, cette homogénéité sociale protège les Farc contre les risques de divisions et d'infiltration Les ressources financières Ce 4e chapitre traite de la question des ressources financières. On n'y apprend tout d'abord que les Farc n'ont jamais disposé d'une aide matérielle extérieure. À partir de 1980, ils disposent de trois sources de revenus : les enlèvements, les pratiques d'extorsion et leur participation dans l'économie de la drogue. Concernant l'enlèvement, c'est une pratique qui est devenue monnaie courante en Colombie. Entre 1981 et des enlèvements en Colombie relevaient des Farc, soit presque 8000 personnes. [...]
[...] L'élection d'Alvaro Uribe et sa politique de sécurité démocratique ne fait que renforcer cela. L'état n'envisage plus de négocier avec les Farc et lance une action militaire en modernisant les forces armées et en renforçant le budget prévu à cet effet : citons à titre d'exemple le plan Colombie (d'avantage focalisé sur la question de la drogue) ou encore le plan Patriote. Cette période de repli affecte plus profondément les farc qui, en plus de perdre progressivement leur emprise dans plusieurs zones du territoire doivent faire face à la multiplication des désertions au sein de leur organisation Les bases rurales de l'appui des FARC Dans ce chapitre, Daniel Pécaut revient sur le fait qu'aucune organisation de guérilla ne peut se développer et se maintenir dans le temps que si elle acquiert le soutien de certaines catégories de la population Il est donc nécessaire que les Farcs s'intéressent à ces populations rurales, et plus précisément, à leurs préoccupations et tentent de leur rendre justice. [...]
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