Ecrit en 1944, à la fin de la seconde guerre mondiale, à un moment où on commence à découvrir les horreurs de la guerre et où les idées keynésiennes continuent à se développer, c'est dire le poids du contexte, La route de la servitude va faire connaître Hayek auprès du grand public.
Dès la préface, Hayek avertit le lecteur qu'il s'agit à d'un livre politique, c'est-à-dire, selon lui qu'il repose sur des valeurs qui lui tiennent particulièrement à cœur. Il adresse d'ailleurs son livre outre à l'opinion, à tous «les socialistes de tous les partis ». Plus précisément l'opinion qu'Hayek entend toucher est celle de l'Angleterre. En effet, Hayek pour qui la rédaction de ce livre est un devoir, entend guider l'opinion publique alors que la majorité des économistes, des intellectuels sont «absorbés par la guerre »
[...] L'Etat va donc accroître son contrôle sur toutes les activités. Toute activité devra désormais trouver une justification dans un but social conscient. L'exécutif va s'en prendre aux activités jugées inutiles : sciences abstraites, philosophie, art, jeux, divertissements et va soit chercher à les supprimer, soit les chercher à les encadrer. Ce fut par exemple le cas de l'Italie fasciste avec l'encadrement de la jeunesse qui débuta dès le début du régime. Face à tous les dangers que représente le planisme, la logique socialiste, consciente des similitudes entre la situation de l'Allemagne dans les années 20 et de l'Angleterre à l'époque où il écrit ce livre, Hayek a cherché à convaincre ses contemporains d'un retour aux fondements du libéralisme. [...]
[...] En réalité, le développement des ces monopoles qui sert d'argument aux partisans du planisme est le résultat d'une politique délibérée. En Allemagne, ceux-ci ont été encouragés dès1878 au service de l'idéal planiste. En Angleterre, ils se sont développés après 1931, sous l'effet de politiques protectionnistes volontaires. Les partisans de l'inéluctabilité avancent une autre idée que nous reprendrons un peu plus tard. Selon eux, le planisme serait le résultat de la complexification de la société moderne et des problèmes qu'elle engendre. Il serait donc nécessaire pour faire face à ces problèmes de recourir à la coordination d'un organisme central. [...]
[...] Pour que l'individu adopte le plus facilement les valeurs planistes, le pouvoir va modifier le sens de valeurs antérieures de l'individu. En fait, il va donner un sens nouveau à des valeurs chères à l'individu comme la liberté, la justice, la loi La propagande s'attaque donc à la morale, à sa base même la vérité. Le pouvoir va mobiliser tous les moyens de diffusion : écoles, journaux, radio pour que les individus aient une croyance générale et partagent les vues des dirigeants. [...]
[...] Hayek se sert de la comparaison avec le code de la route pour illustrer son propos. Les situations en infractions sont expliquées d'une manière abstraite. Ainsi ce n'est pas à chaque lieu que l'on va établir une règle en fonction de la dangerosité, mais c'est un système de signalisation qui va permettre de régler chaque situation concrète par une règle abstraite. Une grande économie de règles concrètes est ainsi faite. Il utilise ce même code de la route pour montrer son efficacité par rapport à une autre gestion de la circulation qui ne serait pas réglementée, mais dirigée. [...]
[...] L'homme par son libre arbitre et sa volonté doit être maître de son destin. Il doit pouvoir réaliser ses projets sans être retenu par le joug de la société, comme l'était la société féodale figée du Moyen Age. L'existence de corporations y interdisait tout écart dans la reproduction sociale. La contrepartie de la liberté individuelle est certes la perte de la sécurité de l'emploi, mais ce sacrifice reste mineur en comparaison à la place fondamentale de la liberté individuelle. On ne peut en effet pas avoir le beurre et l'argent du beurre liberté individuelle ne rime pas avec sécurité de l'emploi, ni d'ailleurs avec égalité sociale. [...]
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