L'auteur démontre dans son ouvrage les invariants et les traits universaux caractérisant les retours de migration, que celle-ci soit politique et forcée, comme c'est le cas pour les Chiliens, ou qu'elle soit d'ordre économique, ce qui implique au départ une certaine liberté, bien que des contraintes puissent exister dans toute forme de migration.
Nous verrons dans un premier temps la problématique ainsi que les hypothèses de l'auteur. Dans un second temps, nous étudierons la méthodologie et le cadre théorique de cette recherche. Enfin, en dernier lieu, nous nous pencherons sur les conclusions de l'auteur...
[...] Ces retours idéologiques, même minoritaires, restent propres aux migrations forcées : elles font de fait la spécificité de l'exil chilien. Mais les autres types de retour, constituant la grande majorité, confirment l'hypothèse initiale et s'apparentent à toute autre forme de retour de migrations : comme pour les retours de migrations économiques, les motivations sont axées autour de raisons individuelles liées à des enjeux familiaux, à des crises (familiales, professionnelles, immobilières) voire à une question d'opportunité professionnelle et de mobilité sociale (même si ce dernier enjeu ne revêt pas la même forme que pour les retours de migrations économiques). [...]
[...] Mais cette première illusion lors du retour est universelle et concerne toute forme de retour de migration. Le pays a changé, comme les migrants eux-mêmes. Ceux-ci sont enviés et dévisagés en même temps, de sorte qu'ils ont tendance à se regrouper entre eux, du moins pour une période. Les retornados doivent affronter une société où ils sont mal perçus et incompris. On nie leur souffrance passée, leur exil étant imaginé doré. De plus, on ne les prend pas en compte, à leur grand malheur, eux qui avaient pensé pouvoir peser une fois revenus. [...]
[...] Pinochet a quitté le pouvoir après octobre 1988 et le plébiscite pour le NO Mais les exilés, précise l'auteur, ne se sont vus retirer ce statut qu'en février 1994. Ana Vasquez et Angelo Xavier de Brito La situation d'exilé : essai de généralisation fondé sur l'exemple de réfugiés latino-américains page 51 in Intercultures numéro 21, Paris, avril 1993 Ana Vasquez et Ana Maria Araujo, Exils latino-américains : la malédiction d'Ulysse, Paris, Ciemi L'Harmattan [7]Ana Vasquez et Ana Maria Araujo cité précédemment, page 29 Roger Bastide, Anthropologie appliquée, Payot, Paris page 49 Selon l'auteur, contrairement à la plupart des retours de migrations économiques, dans le cas chilien ce sont les personnes parties les premières qui reviennent le plus. [...]
[...] Malgré une qualification acquise en exil, celle-ci n'est pas adaptée à la société chilienne ou non reconnue par celle-ci. Nombre de portes professionnelles leur sont fermées bien souvent pour des raisons politiques, de sur-diplômes ou encore d'âges, les retornados dépassant souvent la quarantaine[9]. Les anciens exilés doivent affronter une dernière humiliation : accepter de vivre dans un système économique, libéral, que leurs idéologies ont souvent toujours combattues. L'auto-emploi reste ainsi bien souvent l'unique solution sur le marché du travail, comme c'est le cas pour le migrant économique revenu au pays utilisant son capital pour ce type d'activité. [...]
[...] Enfin, parmi les statistiques chiliennes, l'auteur s'est servi des recensements nationaux de différents pays latino-américains rassemblés par le Centro Latinoamericano de Demografia (CELADE), et des statistiques de la Oficina Nacional de Retorno tous les retornados, selon elle, se faisant généralement connaître afin de bénéficier du programme (ce qui semble contesté par Bolzman). La comparaison des retours d'exil avec les retours de migrations volontaires étant le centre de sa recherche, l'auteur fait référence à nombre d'auteurs ayant traité le retour de migrations. Anne-Marie Gaillard a d'ailleurs publié en 1994 une bibliographie des retours de migrations. [...]
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