La prise de décision est l'essence même de l'action politique. Elle est la raison d'être de la politique. L'analyse de la prise de décision est un fait essentiel pour comprendre une politique menée. C'est pour cela que c'est un sujet de recherche qui a fait l'objet d'une littérature scientifique très riche, en ce sens que l'on est au cœur de la politique, qu'elle soit aussi bien nationale qu'internationale.
S'interroger sur la prise de décision politique c'est déjà se demander ce qu'est une décision et qui plus est, ce qu'est une décision politique.
Une décision présuppose un décideur et un choix entre plusieurs alternatives se rapportant à un but défini.
Si on y ajoute l'adjectif « politique » on s'intéresse à la réalisation de certains objectifs poursuivis dans un contexte donné.
Ainsi nous parvenons à l'assimilation d'un phénomène à une action accomplie par un acteur qui recherche un but déterminé.
Pour ce qui nous intéresse nous nous intéresserons au processus décisionnel dans le domaine de la politique étrangère à travers un texte de Frank Harvey , professeur au département de science politique de l'université Dalhousie, Halifax, Nouvelle-écosse et Canada.
Ce dernier nous propose la description de deux modèles théoriques issus de deux écoles de pensée que tout semble opposer en ce sens que l'une met l'accent sur la rationalité dans la prise de décision tandis que l'autre défend le point de vue de l'irrationalité.
Il est vrai que l'étude du processus décisionnel a donné naissance à différents modèles d'analyse. A ce titre on peut citer « la théorie des choix rationnels », qui peut être considérée comme l'axiome de l'analyse de ce phénomène, à partir duquel vont naître des modèles supplétifs ou diamétralement opposés tels que la théorie de la psychologie politique, la théorie organisationnelle…
L'auteur ne s'intéresse qu'à deux d'entre elles qui sont la théorie des choix rationnels et celle de la psychologie politique parce qu'on peut penser que ce sont les deux modèles explicatifs les plus éloignés.
A ce titre, rappelons que si la théorie des choix rationnels s'inscrit dans le cadre d'une perception réaliste des relations internationales, la théorie de la psychologie politique, quant à elle, répond à une vision constructiviste des relations internationales.
Alors que comme nous le verrons, à travers l'exemple de la stratégie de dissuasion que la « théorie des choix rationnels » défend, on retrouve l'importance de la force, de la puissance notamment par rapport aux exigences de détermination, d'arboration de ses moyens coercitifs. Cependant, la « théorie de la psychologie politique, quant à elle, prend en considération des aspects subjectifs tels que la culture, les idées…du décideur.
Frank Harvey commence par montrer les spécificités de chacune d'entre elles en mettant en avant les points forts et points faibles et confirme ainsi son hypothèse de recherche consistant à démontrer qu'il s'agit de deux modèles exclusifs d'explication.
Jusque là, il suit la mouvance ordinaire qui veut que l'on oppose les différents modèles conceptuels qui prétendent analyser la prise de décision.
Il est important de remarquer que chacun de ces modèles explicatifs du processus décisionnel sont présentés comme différents, opposés, novateurs mais très peu comme des modèles entre lesquels il pourrait exister une certaine interaction, une complémentarité dans l'analyse dudit phénomène.
Chacun prétend donner une explication de la réalité empirique de manière singulière.
Or la prise de décision comme tout phénomène social est un sujet d'étude complexe et vouloir en donner une explication singulière peu entacher ces derniers d'invalidité confrontée a la réalité et mettre en péril leur caractère opératoire.
Il poursuit en mettant en avant le fait qu'au vu d'une différenciation théorique entre ces deux écoles de pensée, il est probable que dans le cadre de l'analyse de la gestion des conflits ces dernières arriveront à des conséquences différentes même si l'on peut relever des similitudes dans les conclusions qu'elles fournissent.
Il confirme son hypothèse de travail en adaptant les modèles au problème soulevé c'est-à-dire dans le cadre de la gestion des conflits.
Effectivement, il se rend compte qu'en adaptant chacune d'elles au problème on parvient à des conclusions divergentes et prend pour exemple significatif l'analyse du « stress » dans le processus décisionnel. Là où la théorie des choix rationnels considère que le « stress » augmente la performance du décideur, la théorie de la psychologie politique considère que c'est un fait handicapant conduisant les décideurs à prendre des décisions irrationnelles.
Mais, c'est dans sa troisième partie que l'auteur va révéler son hypothèse théorique en ce sens qu'il remet en cause cette conception selon laquelle les modèles d'explication du processus de décision sont opposés. Il va essayer de mettre en avant une articulation entre ces deux écoles de pensée.
Pour Frank Harvey cela ne fait aucun doute il s'agit de modèle interprétatif complémentaire, fait qu'il illustre à travers la « théorie prospective », qui met en avant les points communs entre lesdites logiques analytiques.
Pour valider son point de vue, il confronte son hypothèse à la réalité empirique afin d'en confirmer la validité à travers l'exemple de la prise décisionnelle émanant des deux grands durant la guerre de Yom Kippour de 1973.
Ainsi sa problématique, qui est aussi son hypothèse théorique, n'est autre que le fait de savoir s'il est possible de concilier la pensée de la théorie des choix rationnels et celle de la théorie de la psychologie politique afin de valider une théorie prospective sur la gestion des conflits.
Par conséquent, notre étude suivra la progression du travail de Frank Harvey qui se déroule en trois épisodes, répondant chacun à une évolution de son étude, à savoir l'opposition entre deux écoles de pensée, la recherche de similitudes entre les deux et enfin la démonstration d'une complémentarité essentielle à l'explication du processus décisionnel, trois stades répondant respectivement à une hypothèse de recherche, de travail et théorique.
[...] Il poursuit en mettant en avant le fait qu'au vu d'une différenciation théorique entre ces deux écoles de pensée, il est probable que dans le cadre de l'analyse de la gestion des conflits ces dernières arriveront à des conséquences différentes même si l'on peut relever des similitudes dans les conclusions qu'elles fournissent. Il confirme son hypothèse de travail en adaptant les modèles au problème soulevé c'est-à-dire dans le cadre de la gestion des conflits. Effectivement, il se rend compte qu'en adaptant chacune d'elles au problème on parvient à des conclusions divergentes et prend pour exemple significatif l'analyse du stress dans le processus décisionnel. [...]
[...] On peut observer que bon nombre de ces théories peuvent apparaître complétives, être des corollaires de certaines approches existantes même si elles sont novatrices, dans la mesure où elles apportent des éléments nouveaux. Or l'auteur s'est borné à choisir celles qui apparaissent divergentes, celles qui en apparence ne laissent entrevoir aucune interaction possible. Il part du postulat le plus généralisé selon lequel elles sont des explications singulières, des modèles d'analyse exclusifs donnant des aspects différents de la réalité empirique et confirme ce point de vue par une tentative de validation à travers le problème de la gestion des conflits. [...]
[...] Pour Frank Harvey cela ne fait aucun doute il s'agit de modèle interprétatif complémentaire, fait qu'il illustre à travers la théorie prospective qui met en avant les points communs entre lesdites logiques analytiques. Pour valider son point de vue, il confronte son hypothèse à la réalité empirique afin d'en confirmer la validité à travers l'exemple de la prise décisionnelle émanant des deux grands durant la guerre de Yom Kippour de 1973. Ainsi sa problématique, qui est aussi son hypothèse théorique, n'est autre que le fait de savoir s'il est possible de concilier la pensée de la théorie des choix rationnels et celle de la théorie de la psychologie politique afin de valider une théorie prospective sur la gestion des conflits. [...]
[...] Il propose une théorisation de son hypothèse en se référant à une théorie prospective c'est-à-dire à une théorie futuriste existante car défendue par une autre école de pensée. Il s'appuie sur la théorie prospective énoncée par Tversky et Kahneman dans Prospect theory : an analysis of decision under risk On peut donc considérer que l'auteur utilise une démarche déductive et non inductive étant donné qu'il va se référer à des idées préexistantes. Son hypothèse est déduite d'idées précédemment formulées. Dans la mesure où son hypothèse est déduite d'une théorie, on peut penser que son hypothèse n'est pas descriptive mais explicative c'est-à-dire visant à formuler des rapports entre éléments différents avec l'ambition de donner une explication du phénomène étudié. [...]
[...] Ainsi l'hypothèse de l'auteur se retrouve validée dans la mesure où la prise de décision ne peut faire l'objet, comme cet exemple en témoigne, d'une explication singulière mais plurielle. Notre variable à expliquer c'est-à-dire la prise de décision s'explique par un consensus entre deux modèles explicatifs. Nos variables explicatives tournent autour de la prise en compte d'aspects objectifs dits rationnels et subjectifs dits irrationnels. Selon les exemples qui pourront être étudiés, on pourra considérer que lorsque l'un ou l'autre des aspects s'accroît l'autre décroît. [...]
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