Comment expliquer la situation chinoise actuelle à partir de son passé ? C'est ce à quoi tente de répondre l'étude sur la Chine et la démocratie, parue en 2007, sous la direction de Mireille Delmas-Marty et de Pierre-Etienne Will. A partir d'une approche socio-historique, d'un constant va-et-vient entre le passé et le présent ce livre tend à démontrer que le processus de démocratisation remonte à plusieurs siècles. La démocratie en Chine est constamment en évolution, il s'agit d'un mécanisme inachevé. La démocratisation ne concerne qu'un certain type de régime politique, et remplit certains critères : élections libres, suffrage universel, pluralisme politique, responsabilité du gouvernement devant le peuple et ses représentants, séparation des pouvoirs, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un État de droit. Xiao Xia dit qu'il s'agit d'« évaluer le répertoire de ressources politiques inhérentes à la société chinoise ». Ainsi le problème réside dans la confrontation de la Chine avec les différentes formes de modernité politique.
Y a-t-il eu des marques de démocratie dans l'Empire chinois ? Comment allier le passage de la tradition à la modernité, entre rupture et continuité ? Quelle compatibilité y a-t-il entre les valeurs démocratiques et les valeurs traditionnelles chinoises : à partir du confucianisme ?
[...] Ces valeurs traditionnelles ancrées dans la société seraient par essence incompatibles avec les valeurs de la démocratie, c'est pourquoi selon certains auteurs la démocratie ne peut pas voir le jour en Chine. A moins qu'elle ne vienne de l'extérieur. La pensée confucéenne prône à première vue une société indisposée à vivre en démocratie c'est-à-dire une société hiérarchique qui implique l'obéissance aux institutions détenant l'autorité y compris à la famille. Ces valeurs sont perçues négativement par les défenseurs de la modernité parce qu'elles auraient créé chez les Chinois une mentalité d'esclave, dont ils ne pourraient s'affranchir, se contentant d'un régime autocratique durable. [...]
[...] En opposition à la tradition, les idéaux qu'ils prônent sont la science, la foi dans le progrès, la confiance dans la raison humaine et démocratie grâce auxquelles les puissances occidentales ont acquis leur supériorité et sans lesquelles la société chinoise ne peut se libérer de l'autoritarisme. Pour qu'elle y parvienne il faut donc un changement radical dans la culture même des Chinois. Ce mouvement a été assimilé à une sorte de mouvement des Lumières, il est à l'origine du communiste chinois qui part également du principe que le confucianisme est responsable du déclin de la Chine. [...]
[...] Dans le dernier chapitre de l'ouvrage sur le lien entre la démocratie et la Chine, il est question de la tradition juridique chinoise. III- Un excès de pouvoir ? La dynastie des Ming Certains auteurs chinois pensent que la Chine peut se prévaloir d'un passé démocratique, ou d'institutions, de pratiques, d'idées qui vont dans ce sens. Carsun Chang dans The third force in China dit que depuis Mencius qui a peut être été l'avocat le plus énergique du gouvernement démocratique dans le monde antique et jusqu'aux lettrés de la dynastie des Ming, il existe en Chine, une lignée continue de penseurs qui ont épousé la cause de l'individu et de ses droits aliénables Il est intéressant de noter que sous la dynastie des Ming, le peuple avait le droit de se rebeller contre un souverain indigne. [...]
[...] La démocratie est présent si consensus entre la base et les dirigeants sur des valeurs morales partagées (p.96). Hostilité au confucianisme dans la mise en place d'un Etat démocratique Le mouvement iconoclaste de la nouvelle culture du 4 mai 1919 est créé par des étudiants chinois de Pékin après le traité de Versailles qui impose à la Chine de céder les anciennes possessions allemandes de la Chine, la province chinoise du Shandong, vers le Japon. Or cette décision est très mal acceptée par les Chinois car elle montre que les Occidentaux décident de leur sort. [...]
[...] Étude de "La Chine et la démocratie" de Delmas-Marty Mireille et Will Pierre-Etienne Comment expliquer la situation chinoise actuelle à partir de son passé? C'est ce à quoi tente de répondre l'étude sur la Chine et la démocratie, parue en 2007, sous la direction de Mireille Delmas-Marty et de Pierre-Etienne Will. À partir d'une approche socio-historique, d'un constant va-et-vient entre le passé et le présent ce livre tend à démontrer que le processus de démocratisation remonte à plusieurs siècles. La démocratie en Chine est constamment en évolution, il s'agit d'un mécanisme inachevé. [...]
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