souveraineté, autorité, Etats faillis, légitimité étatique
Doit-on annoncer la fin des Etats? Certains affirment la prédominance des Etats dans les relations internationales quand d'autres auteurs prévoient un terme à leur souveraineté.
[...] C'est-à-dire que l'Etat n'était plus reconnu comme une autorité souveraine et une source d'identité. Zartman souligne ici un aspect majeur de la souveraineté que ne mentionne pas Holsti : le besoin d'identification à un Etat capable d'assurer la sécurité de ses citoyens. Ainsi la souveraineté n'est-elle pas qu'un statut, comme soutenu par Holsti, ce qui en fait un principe intangible, mais une institution conférant des fonctions et des obligations à l'Etat. De fait, l'Etat ne s'est pas effondré dans les cas décrits par Zartman parce que c'était « the wrong institution »³. [...]
[...] Il va donc à l'encontre de la vision de Kalevi Holsti qui cherche à montrer la pérennité de cette souveraineté traditionnelle. La question de la transformation de la souveraineté de l'Etat se pose donc. En effet, Holsti étudie les transformations institutionnelles du système ¹ Holsti, Taming the Sovereigns, p 49. international depuis le XVIIème siècle et conclut sur la continuité du système étatique traditionnel. Malgré une plus grande complexité, les bases de l'Etat Westphalien souverain et ses institutions restent en place. [...]
[...] Cet Etat « post-moderne » renvoie au passage d'un gouvernement national à une gouvernance à plusieurs niveaux, formant deux autorités étatique et civile souvent amenées à s'imbriquer. D'autre part, il estime que la communauté nationale persiste, c'est-à-dire le lien entre l'Etat et la société, mais en incluant de plus en plus d'éléments de supra-nationalité et notamment des réseaux économiques transfrontaliers. Il souligne enfin un changement majeur de la souveraineté en actualisant le « sovereignty game » traditionnel défendu par Holsti qui ¹ Holsti, Taming the sovereigns, p 141 ² Sorensen, The Transformation of the State, p 41-42. [...]
[...] Boulder : Lynne Rinner Les Etats sont-ils toujours souverains ? « States are sacrosanct in a way not seen historically¹ ». A contre-courant des thèses annonçant la fin des Etats, Holsti affirme leur prédominance dans les relations internationales. Dans son ouvrage, il cherche à réactualiser la notion contestée de souveraineté en montrant que les bases du système Westphalien restent en place, c'est-à-dire le principe de souveraineté des Etats établi lors du traité de Westphalie en 1648. Cette souveraineté inclut le principe de non-intervention dans le territoire des Etats, permettant un équilibre des puissances dans les relations internationales censé empêcher toute guerre inter-étatique. [...]
[...] Si la souveraineté n'est pas obsolète, c'est parce que les Etats ont subi des changements permettant sa continuité. Ces changements incluent une prise en compte de la société civile pour légitimer l'autorité étatique, et les influences et pouvoirs des acteurs non-étatiques complétant l'administration. En revanche, s'ils sont toujours souverains, les Etats ne sont en aucun cas « sacrosaints » car leur autorité n'est acquise que si les fonctions étatiques sont remplies Hermine Préveraud de la Boutresse Les Etats sont-ils toujours souverains ? [...]
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