Vers la fin de l'État-Nation : analyse marxiste de l'émergence de la gouvernance globale

Résumé du document

Le vocable de gouvernance globale, qui peut être défini comme la perte partielle ou totale de souveraineté des États au profit d'instances supra-nationales, est aujourd'hui très en vogue dans les domaines de la science politique et des relations internationales. Apparu à la fin du XXème siècle, lorsque la mondialisation (processus d'intensification des échanges économiques, sociaux et culturels entre les États-Nations qui est en phase d'accélération depuis la deuxième moitié du XXème siècle) est vue comme une réalité indiscutable, le projet de mise en place d'une gouvernance globale a pour objet de combler le décalage qui existe entre une pluralité d'États souverains et une unicité du marché international (...)

Extraits

[...] Vers la fin de l'État-Nation : analyse marxiste de l'émergence de la gouvernance globale. Le vocable de gouvernance globale, qui peut être défini comme la perte partielle ou totale de souveraineté des États au profit d'instances supra-nationales, est aujourd'hui très en vogue dans les domaines de la science politique et des relations internationales. Apparu à la fin du XXème siècle, lorsque la mondialisation (processus d'intensification des échanges économiques, sociaux et culturels entre les États-Nations qui est en phase d'accélération depuis la deuxième moitié du XXème siècle) est vue comme une réalité indiscutable, le projet de mise en place d'une gouvernance globale a pour objet de combler le décalage qui existe entre une pluralité d'États souverains et une unicité du marché international. [...]

[...] C'est notamment ce qui aurait conduit à la colonisation, considérée généralement comme l'étape principielle de la mondialisation, ou encore à certains conflits mondiaux majeurs. Certaines études historiques ont montré que, durant la Seconde guerre mondiale, la motivation latente des États-Unis et du Royaume-Uni, les deux grandes nations capitalistes, est d'abattre les régimes nazi et japonais qui, par une politique économique autarcique, s'opposent au développement d'un espace commercial mondial qui est indispensable à la croissance économique des ces deux puissances anglo-saxonnes. [...]

[...] Cette analyse constitue une explication pertinente du succès, pour prendre l'exemple de la France, du vote Front national parmi les ouvriers. Dans une perspective marxiste, l'avènement à long terme d'une gouvernance globale semble inéluctable, la mondialisation capitaliste produisant des nouvelles instances politiques. L'Union européenne, forme politique hybride, est un exemple de l'évolution des institutions dans le cadre d'un monde globalisé. Cependant, l'enracinement des cultures et des traditions nationales parmi les peuples paraissent être un obstacle majeur à cet inexorable marche vers une gouvernance globale. [...]

[...] Selon la pensée marxiste, l'État est le corollaire de la domination de la bourgeoisie. Il semblerait que la bourgeoisie ne pourrait produire que ce type d'organisation politique. Cependant, la bourgeoisie du XIXème siècle est d'un point d'un vue subjectif nationale, l'État bourgeois est le résultat d'une bourgeoisie nationale qui a pour emprise majeure un marché national. Il est très possible qu'une bourgeoisie mondiale, une élite globale mobile puisse produire au sens juridico-politique une nouvelle forme d'organisation souveraine, validant la thèse selon laquelle l'État-Nation n'est pas un ''horizon indépassable''. [...]

[...] Autre conséquence : attirés par cette main d'œuvre bon marché et abondante, des firmes multinationales (ou transnationales) investissent dans ces ''paradis sociaux'' au détriment du tissu industriel des pays du Nord. Ces firmes transnationales deviennent des organisations riches et puissantes (leur chiffre d'affaire dépasse le PIB de nombreux pays du Sud) qui concurrencent les États-Nations, ceux-ci voyant une partie de leurs prérogatives annihilées par un libre-échange qu'ils ont pourtant choisis. Par exemple, la présence de la France dans le marché commun entraîne en partie l'échec du plan de relance de type keynésien de 1981 mené par François Mitterrand. Les élites globales mobiles (U. [...]