L'Etat modeste n'est pas faible. Nous avons besoin de beaucoup d'institutions car le monde est complexe, mais il faut les ouvrir et les simplifier. La France est par nature un état arrogant connaissant un modèle de commandement hiérarchique et de contrôle tatillon. Or, seul un État vraiment modeste peut être actif. Les Français se désintéressent de plus en plus de la politique, mais la politique est en crise parce qu'elle est devenue une activité mégalomaniaque. Il faut transformer le rôle de l'Etat et le comportement des agents. Il faut collaborer avec les citoyens. Le problème fondamental est la modernisation de son style de relations humaines, c'est un modèle autoritaire, il y a une résistance du système politico-administratif au mouvement naturel de la société.
L'Etat à la française, gardien des valeurs, éclairant et animant une société relativement stable, est devenu obsolète. La société est trop à l'étroit dans ce carcan. Le collectif est devenu trop important, il faut le moderniser, en changer les méthodes. Le besoin d'un "État modeste" soucieux d'investir dans le long terme, au service d'une société qu'il écoute, capable de s'effacer et de se retirer quand une activité réussie peut être menée par des praticiens s'impose. On a donc besoin d'une conversion radicale de la façon de raisonner des élites.
[...] Il faut mettre en place auprès des décideurs des cellules de préparation aux décisions détachées de toute responsabilité de gestion et de politique et dont les membres soient rompus aux méthodes modernes d'analyse. Il faut une coopération plus poussée avec la société civile. Du bon usage des commissions Beaucoup de mépris en France pour les commissions, car nous croyons en la vertu du grand décideur. Pourtant, il faut dépassionner les débats en appelant des autorités indépendantes, notamment pour les problèmes de société. Créer un mouvement Le mode de raisonnement de la haute fonction publique française est profondément influencé par la fascination qu'exercent les cabinets ministériels. [...]
[...] La surinformation a tendance à stériliser la connaissance et cela entraine les conséquences suivantes : - Prédominance absolue des règles impersonnelles. - Centralisation de la décision. - La stratification des personnels. Le problème n'est pas la modernité, mais la façon de la promouvoir. La dérive de la planification L'institution du plan avait une activité intense qui justifiait l'enthousiasme qu'elle générait. Mais les espoirs sont vite déçus : la France s'est modernisée, mais aucun espoir de renouvellement n'a été satisfait. Tout s'est essoufflé avec mai 68. [...]
[...] Il faut un modèle intellectuel plus moderne : créer des cellules de préparation aux décisions de toutes les grandes instances et former une masse critique de jeunes hauts fonctionnaires. Nécessité d'une stratégie Il faut la vision d'un autre avenir et l'affirmation de quelques orientations fortes. Le but est d'ouvrir la société, la rendre capable de développer une dynamique économique, politique et culturelle qui permette à ses membres d'épanouir leurs potentialités dans un monde différent du cadre traditionnel de la société des individus. Le problème est que le corps des fonctionnaires est très difficile à changer. [...]
[...] Tentation et impossibilité du compromis à gauche Devant les obstacles le PS créa/choisit une politique de compromis sans parvenir à créer les conditions de son succès. Elle imposa une modernisation avec trop de brutalité. Le libéralisme par décret La cohabitation de 1986 ne changea rien. Le problème principal était le suivant : on avait affaire à une majorité d'anciens technocrates profondément influencés par de jeunes technocrates des cabinets ministériels et restreints par les pressions des administrations d'orientation technocratique, incapable de percevoir et de comprendre la réalité. Les réformes sont ainsi faites en technocratie, sans concertation. [...]
[...] Il faut donc renforcer la régulation, utiliser et développer les réservoirs de ressources humaines qui constituent la fonction publique pour créer des pressions et des capacités actuelles, des équilibres plus ouverts, plus dynamiques, plus fructueux avec la société. Donner la priorité aux métiers Les ressources humaines dans l'état ne sont exploitées que de manière malthusienne : elles sont complètement en retrait. C'est le système qui est en question. Les ressources humaines ne sont pas non plus une donnée stable : il faut investir dans ce domaine. Donner la priorité à l'investissement, faire des ressources humaines fondées sur la priorité de la mission à remplir. [...]
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