L'Etat n'est ni le territoire, ni le peuple, ni la nation, c'est une idée. Il « existe parce qu'il est pensé ». Alors pourquoi penser l'Etat ? La réponse est donnée dès l'introduction : Pour ne pas obéir aux hommes.
Burdeau fait d'abord une mise au point sur le pouvoir politique. Le pouvoir politique est l'énergie dégagée en vue de la réalisation d'une idée commune. Dans la « société globale », l'idée de laquelle émane le pouvoir politique est la conception commune aux différents membres d'un avenir désirable (le bien commun). Il explique ensuite qu'une institution est une « entreprise » au service d'une idée, et dont cette idée est tellement intégrée à son organisation qu'elle ne peut fonctionner que pour cette idée.
[...] Le libéralisme, en faisant la distinction entre société d'une part et corps politique de l'autre ignore le problème car le corps politique transcende les classes sociales. Sans être vraiment l'Etat bourgeois qu'on a pu accuser, l'Etat libéral reste dominé par la bourgeoisie car les masses populaires s'y révèlent incapables de s'organiser en pouvoir rival. Le libéralisme rejette cependant l'Etat-puissance et ne conserve que l'Etat-serviteur lourd et incapable d'initiatives, limité aux tâches que lui fixe la société. Le marxisme se propose de résoudre le problème en liquidant toutes les autres classes que la classe ouvrière. [...]
[...] Le pouvoir est alors plus stable est utilisé plus efficacement. L'immobilisme de la IVe République en France est l'exemple des partis sans Etat régime où les partis monopolisent toute la force politique sans arbitrage de l'Etat ce qui aboutit à des gouvernements à l'action quasiment impossible car sans soutien durable. État régulateur de la dialectique de l'ordre et du mouvement La politique est le siège d'un affrontement permanent entre idées conservatrices et idées nouvelles (mouvement). L'Etat arbitre cette lutte, trie parmi les idées nouvelles celles qui correspondent à des attentes sociales fortes et les assimile, les transforme en ordre. [...]
[...] L'Etat a un rôle de régulateur indispensable pour protéger l'intérêt général de la société face à la rationalisation croissante de l'activité. L'Etat fonctionnel fait craindre à l'auteur la résurgence du despotisme éclairé. En effet, il apparaît que le Pouvoir ne se justifie plus alors par son origine mais son but, excluant toute contestation de sa légitimité, et que le peuple se laisse endormir dans le confort matériel que lui procure la société industrielle. La fusion de plus en plus généralisée entre l'Etat et la technostructure fait craindre un enfermement de l'homme par la technique et le confort. [...]
[...] En effet, on constate que l'apparition de l'idée de l'Etat est simultanée à la baisse de la foi catholique en Europe. Le chef n'est plus aussi largement considéré comme investi d'un pouvoir divin, et la conception d'un ordre social désirable commun à tous est enrichie par la pensée laïcisée de l'Eglise La répugnance à l'allégeance personnelle trouve dans l'éloignement croissant entre gouvernants et gouvernés une occasion de se manifester avec plus d'acuité, puisque le simple pouvoir charismatique du chef ne peut plus atteindre la totalité du peuple. [...]
[...] Prenant acte du fait que toutes les hypothèses et observations qu'il va faire sont contestables, il prend de nombreuses précautions oratoires. L'activité politique s'est longtemps focalisée sur la lutte. Pour diverses raisons, il était plus important de prendre le pouvoir que de l'exercer. Aujourd'hui, il semble que la priorité soit passée à la gestion. Les explications à ce phénomène sont nombreuses. Une certaine unité sociale : la société se compose certes de classes distinctes, mais les individus sont tout de même reliés par la conscience de faire partie d'un ensemble. [...]
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