« La communication n'est pas la perversion de la démocratie, elle en est plutôt la condition de fonctionnement » Dominique WOL TON, Penser la communication. 1997
L'Etat démocratique tire sa légitimité de l'adhésion du citoyen. L'expression de cette adhésion évolue dans le temps. Les consultations électorales en constituent bien sûr un moment essentiel, mais l'acceptation d'une démocratie uniquement représentative tend à s'affaiblir. Les citoyens souhaitent de plus en plus être réellement pris en compte dans toutes les phases de la décision : son élaboration, son annonce et son application.
Ce changement est une des caractéristiques majeures de l'évolution des sociétés démocratiques. Il intervient dans un contexte en mutation. En effet, l'évolution technologique a apporté sans cesse plus d'outils pour satisfaire ce désir de relation directe. La radio et la télévision ont permis et permettent encore d'incarner l'Etat, en France depuis le général Gaulle, dans une voix et un corps. Il est de plus en plus difficile d'imposer une décision qui n'aurait pas été concertée. La communication au sens plein, c'est-à-dire non seulement l'annonce, mais aussi l'échange, devient donc une condition de l'efficacité de l'Etat. Il s'agit de passer d'une logique d'émetteur à une logique de destinataire.
La communication publique peut être décomposée en quatre modalités :
- la communication gouvernementale, qui porte autant sur la transmission d'un message politique, que sur la position de l'Etat face à un événement
- la communication civique et sociale qui cherche à faire évoluer les comportements des citoyens quant au respect des droits, à la sécurité des autres ou à leur propre santé •
- la communication institutionnelle, qui vise à présenter et valoriser l'image d'une administration ainsi qu'à accompagner la mise en oeuvre des politiques ;
- la communication de proximité, qui repose sur la relation entre les usagers et les agents des services publics.
La communication de l'Etat peut se définir comme l'ensemble des démarches intentionnelles engagées par l'Etat pour assurer l'élaboration, la portée, la compréhension et l'acceptation de ses choix et de son action auprès de l'ensemble des citoyens.
Comment l'Etat doit-il communiquer ?
1. Placer le citoyen au cœur de la communication publique.
2. Assurer la cohérence externe et interne de cette communication.
3. Développer sa professionnalisation par la mise en réseau de ses acteurs.
[...] Comment l'Etat doit-il communiquer ENA La communication n'est pas la perversion de la démocratie, elle en est plutôt la condition de fonctionnement Dominique WOL TON, Penser la communication L'Etat démocratique tire sa légitimité de l'adhésion du citoyen. L'expression de cette adhésion évolue dans le temps. Les consultations électorales en constituent bien sûr un moment essentiel, mais l'acceptation d'une démocratie uniquement représentative tend à s'affaiblir. Les citoyens souhaitent de plus en plus être réellement pris en compte dans toutes les phases de la décision : son élaboration, son annonce et son application. [...]
[...] En second lieu, dans un nombre croissant de domaines de l'intervention publique, la conviction est le seul levier réellement à la disposition des pouvoirs publics, l'action réglementaire n'intervenant qu'à la marge. C'est le cas bien souvent dans le champ social. La maîtrise des dépenses de santé ne peut reposer que sur une modification du rapport des individus à la santé. La communication sur l'image même des administrations est un facteur d'efficacité. Ainsi, dans le domaine de l'attraction des investissements étrangers, il est vain d'assouplir la législation française si cela ne s'accompagne pas d'une campagne de communication sur l'évolution de l'administration économique. [...]
[...] Placer le citoyen au cœur de la communication publique 1. Le dialogue avec le citoyen conditionne l'efficacité d'une communication moderne L'Etat, en France, a longtemps conduit une communication portant sur ses domaines régaliens. Le besoin d'un échange entre les institutions et les citoyens ne se faisait pas particulièrement sentir lorsque le service public concernait essentiellement la sécurité extérieure et intérieure, l'ordre public, la justice, l'instruction et la lutte contre les grands fléaux sociaux. Les mutations socio-économiques ont élargi le champ d'intervention de l'Etat. [...]
[...] Attendue, la communication de l'Etat est mieux écoutée. Ainsi, au fort besoin de communication sur des domaines touchant la vie courante répond une confiance assez large dans l'émetteur public. Attendue, écoutée' et valorisée, la communication de l'Etat dispose d'un terrain favorable dont il lui appartient de tirer parti tout en veillant en premier lieu à préserver cette image L'échec de la communication publique dans certains domaines montre que la crédibilité n'est pas garantie. La négation du passage du nuage radioactif provoqué par l'explosion du réacteur de Tchernobyl ferait presque figure d'hypothèse d'école. [...]
[...] Les chocs pétroliers ont par exemple conduit l'Etat à lancer des campagnes destinées à sensibiliser les Français à la réduction de leur consommation d'énergie. La communication = levier du changement des comportements En premier lieu, les décideurs publics font le constat de la relative inefficacité des mesures réglementaires qui ne sont pas comprises et acceptées par les citoyens. L'obéissance ne va plus de soi, elle requiert l'adhésion. Pour qu'une mesure soit respectée, les individus doivent être convaincus de son utilité. [...]
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