La question de la définition et de la reconnaissance de la science politique est développée par Jean-Louis Loubet del Bayle, dans un extrait de “De la science politique”, aux Annales de l'Université des Sciences Sociales de Toulouse, datant de 1989 (tome XXXVII, pp. 4-31). Ce qu'il montre, c'est la difficulté de l'identification de la science politique en tant que science autonome et définie, au niveau de la définition par son objet, que celui-ci soit l'État, le pouvoir, l'organisation politique ou la société globale. Différentes conceptions de la détermination de l'objet de la science politique existent donc. L'auteur développe ensuite certains critères permettant de distinguer les différentes fonctions du politique, exercées au sein d'une organisation politique, ainsi que les façons par lesquelles le politique remplit sa mission de résolution des tensions et contradictions collectives. Pour lui, et pour l'ensemble des politologues, les débats sémantiques (faut-il parler de “sciences politiques”, de “sociologie politique”, de “science politique” ou de “science de la politique” ?) reflètent toutes ces incertitudes sur l'objet de la science politique, ainsi que les enjeux intellectuels et institutionnels relatifs à l'identité et à l'autonomie de la science politique. Selon Jean-Louis Loubet del Bayle, “la situation intellectuelle et institutionnelle de la science politique est encore source d'interrogations et les débats sur sa dénomination en sont le reflet”. Ce qui amène invariablement à se demander si la science politique est une véritable science, au sens scientifique du terme. Il faut donc reprendre la définition de la science et la transposer à la science politique afin d'adouber cette discipline comme “science”. Les méthodes d'analyse, le cadre d'analyse lui-même, les raisonnements, etc. démontrent déjà de la volonté de la science politique d'être considérée comme une science et d'acquérir une autonomie mise à mal par de nombreuses autres disciplines, telles le droit, l'histoire ou la sociologie. Mais cette discipline, comme toutes les autres, n'est pas exempte de dérives ou de ce que l'auteur appelle des “tentations”, qui l'empêchent d'acquérir une autonomie et une identité et par là même, qui dénaturent l'exercice de cette discipline. Ces tentations remettent également en cause la crédibilité de cette science, à la fois si ancienne et si récente.
Ce texte nous permet de nous questionner sur ce qu'est réellement la science politique, nous apporte aussi des précisions sur cette matière, dont le domaine paraît si vaste, voire carrément interdisciplinaire. Il nous aide aussi à identifier la science politique en tant science autonome au sein des sciences sociales. Il met en relief la diversité des opinions, des conceptions et des avis qui engendrent des débats, des incertitudes qui alimentent la littérature de la science politique et lui donnent vie. Les flous sur la question permettent de chercher au-delà et s'investir dans la connaissance de cette discipline si jeune
[...] Jean-Louis Loubet del Bayle résume parfaitement l'état actuel de la science politique et ses enjeux dans notre société contemporaine en disant que : faut insister sur l'importance que présente le développement de la connaissance des phénomènes politiques dans des sociétés qui voient s'étendre le domaine du politique et se multiplier les aspects de la vie humaine concernés par des décisions de nature politique”. Qu'est-ce que la science politique ? C'est la “Satisfaction de comprendre mieux et d'expliquer davantage”[4]. Bibliographie Jean-Louis LOUBET DEL BAYLE, la science politique”, Annales de l'Université des Sciences Sociales de Toulouse, tome XXXVII pp. 31. Nicolas TENZER, politique”, Que sais-je PUF pages 3 et 4. Président du Centre d'Étude et de Réflexion pour l'Action Publique (CERAP) et Maître de conférences à l'Institut d'Études Politiques de Paris. [...]
[...] Cette discipline est consacrée à l'analyse des rapports d'autorité, de commandement, de gouvernement dans quelque société que ce soit et insiste sur les rapports inégalitaires gouvernants-gouvernés. L'avantage est que la notion de pouvoir se retrouve dans la plupart des groupes sociaux ; ainsi, tout groupe humain comportant des rapports de pouvoir relèverait de la catégorie des phénomènes politiques. Cette affirmation porte en elle-même sa propre critique puisque les formes de pouvoir dans la vie sociale sont multiples. Cette conception est donc exagérément extensive et selon l'auteur politique tend à se dissoudre dans le social et à perdre toute identité spécifique”. [...]
[...] L'auteur les énumère et les explicite. Il faut donc éviter de tomber dans un discours militant qui mettrait en cause la neutralité et l'objectivité du discours du politologue. L'objectivité du chercheur est l'une des conditions de la science. Cependant, la particularité de l'objet de la science politique est qu'il se confond avec l'idéologie, auquel tout être humain répond consciemment ou inconsciemment. Il ne faut pas non plus faire de la science politique une science absolue, ni “affirmer la pureté absolue du discours scientifique”. [...]
[...] La question de la définition et de la reconnaissance de la science politique est développée par Jean-Louis Loubet del Bayle, dans un extrait de la science politique”, aux Annales de l'Université des Sciences Sociales de Toulouse, datant de 1989 (tome XXXVII, pp. 4-31). Ce qu'il montre, c'est la difficulté de l'identification de la science politique en tant que science autonome et définie, au niveau de la définition par son objet, que celui-ci soit l'État, le pouvoir, l'organisation politique ou la société globale. [...]
[...] Aujourd'hui adulte, la science politique veut s'émanciper et se voir reconnue comme science véritable, exempte de ces tutelles juridique, historique ou sociologique. Sa situation institutionnelle, c'est-à-dire par rapport à l'architecture des sciences françaises, et intellectuelles, c'est-à-dire le chemin qu'elle doit prendre, reste source d'interrogations, comme nous le voyons avec ces débats sémantiques. Cependant, son existence est reconnue et compte de plus en plus dans le paysage des sciences sociales. II/ La science politique, une existence néanmoins reconnue L'existence de la science politique tend à s'affirmer, notamment par la reconnaissance de son caractère scientifique mais il est des écueils à éviter afin d'exister en tant que science crédible et sérieuse La reconnaissance du caractère scientifique de la science politique Les origines de la rationalité scientifique pure sont lointaines puisqu'elles remontent à environ 4500 ans avant Jésus-Christ. [...]
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