”History offers no parallel to those thirteen days of October 1962, when United States and the Soviet Union paused at the nuclear precipice.” Jamais le monde n'a été aussi proche de la guerre nucléaire que pendant ces treize jours du 16 au 28 octobre 1962, considérés aujourd'hui comme ceux de l'apogée (du paroxysme) de la Guerre froide. Il n'y avait jamais eu auparavant de probabilité telle qu'autant de vies humaines s'éteignent soudainement. Et pourtant, cela demeure un évènement encore difficilement explicable. Malgré plusieurs rapports, les questions les plus centrales n'ont pas reçu de réponse satisfaisante : pourquoi l'Union soviétique a-t-elle placé des missiles stratégiques offensifs à Cuba ? Pourquoi les États-Unis ont-ils répondu par une quarantaine navale sur les navires soviétiques en route vers Cuba?
[...] III) Le modèle III : la politique gouvernementale ou l'action comme aboutissement d'un processus politique En partant des travaux comme ceux de Richard Neustadt ou Samuel P. Huntington, Allison mais en lumière une troisième lunette conceptuelle, qui prend en compte cette fois les ”court politics”, où les décisions sont prises dans le cadre d'un jeu politique. L'organisation n'est alors plus un acteur rationnel ou encore un ensemble de procédures, mais une véritable arène politique où s'affrontent des joueurs qui ont chacun leurs propres objectifs. [...]
[...] C'est à ces problématiques que Graham T. Allison, professeur à l'Université de Harvard, tente de répondre en 1971 dans cet ouvrage. Il y analyse le processus décisionnel à travers cette crise, essayant de comprendre ce qui se cache derrière toute décision, de revenir à son essence même, et donc plus généralement de savoir comment analyser les décisions, comment les expliquer, ainsi que savoir dans quelles conditions elle ont été prises. Allison analyse ainsi trois modèles conceptuels reposant chacun sur un mode d'action particulier, et ce à travers six chapitres, où il alterne un chapitre théorique et un chapitre pratique, un modèle conceptuel et son application dans le processus d'éclaircissement de ces questions centrales. [...]
[...] Les joueurs sont des individus qui sont issus d'une organisation avec des intérêts et une vision du problème particulière et qu'il doit prendre en compte en plus des siens propres. La position de chaque joueur est donc déterminée par les enjeux qui ne sont autres que la superposition d'une multitude d'intérêts à prendre en compte lors de ses actions, le temps que le joueur et ses concurrents ont chacun pour agir échéances), sa situation relative actuelle par rapport au problème (“Where you stand depends on where you et la perception qu'il en a. [...]
[...] Qu'est-ce qui détermine la perception qu'ont les joueurs de la situation et par extension leur position relative ? Qu'est-ce qui détermine l'impact de chaque joueur sur le processus décisionnel ? Quelle est la nature du jeu (comprendre : comment sont prises en compte les positions, influences et actions de chaque joueur pour arriver au compromis) ? Alison distingue ainsi les joueurs centraux (“central players”), qui auront un impact direct, des autres, se situant sur des cercles concentriques formés autour de l'arène. [...]
[...] L'interruption du soutien américain lors de l'invasion de la Baie des Cochons en 1961 les confortait dans l'idée que les Américains ne réagiraient pas. Kennedy et son administration ayant évalué les différentes alternatives qui s'offraient à eux (allant de la passivité à la frappe aérienne), ils ont choisi la mise en quarantaine car celle-ci ne mènerait pas forcément à la guerre, et qu'elle forçait l'administration soviétiques à avancer leurs pions plus tôt que prévu (testant ainsi leurs intentions véritables). Le raisonnement des américains suit le modèle de l'acteur rationnel puisqu'on garde toujours à l'esprit un but : ne pas que le conflit dégénère en guerre thermonucléaire. [...]
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