L'Essai de géométrie sociale, écrit par Hervé Le Bras et paru en 2000, souhaite établir une géométrie démographique. L´objet de l´ouvrage est ainsi posé dès l´introduction ; Hervé Le Bras souhaite y étudier le mécanisme, la logique, du processus spatial de peuplement humain, en s'intéressant autant aux causes qu'aux conséquences des différents phénomènes observables, en partant des déterminants principaux de la démographie (migrations, invasions, ou bien encore mariages), tout en étudiant ses représentations (utopies urbaines, mythes et légendes grecques, ou bien encore l'étude des romans de Kafka), et de tenter d'appréhender des généralisations par lois mathématiques (comme le recours aux fractales). Par ces différents procédés, l'auteur entame une réflexion critique autour de thèmes populaires – pour ne pas dire populistes – comme le risque d'une « invasion » migratoire, ou bien concerné le postulat de l'existence d'une « population de souche ».
[...] Néanmoins, Hervé Le Bras retrouve une approche plus conventionnelle dans les deux chapitres suivants : le second chapitre d'étude est merveilleusement précis et instructif, et le troisième comprend une démonstration implacable, remarquablement bien menée, dans laquelle les thèses adversaires sont pertinemment réfutées au fur et à mesure du développement logique ; quant à l'utilisation de formulation mathématique, elle est ici plus rationalisée, et s'inscrit normalement comme un procédé tant illustratif que démonstratif, et n'est donc plus un procédé rhétorique de pure forme, un artifice occultant par son omniprésence le fond même du propos, comme c'est le cas dans le premier chapitre. L'Essai de géométrie sociale n'en reste pas moins un ouvrage de qualité, novateur et complet, démonstrativement implacable, écrit par un auteur au parcourt et à l'ouverture d'esprit incomparable. [...]
[...] Dès le début du chapitre, Hervé Le Bras y développe l'exemple de la loi rang-taille, selon laquelle la population de chaque ville est proportionnelle à son rang élevé à une puissance donnée alpha. L'auteur tente une généralisation de cette loi par le biais de formules algébriques, et s'essaie à l'établissement d'une modélisation schématique, tout en s'appuyant sur des théories pré-existantes d'Auerbach, d'Alfred Lotka ou de Georges Zipf entre autres. Puis, en conservant cette même méthodologie, il élargit son objet d'étude à la gravitation humaine dont il s'emploie à tirer une loi universelle synthétisable en formule algébrique et logarithmique, modélisable sous la forme de fractales, afin d'effectuer des rapprochements théoriques entre la loi rang-taille et le modèle gravitaire. [...]
[...] En effet, si le propos de Hervé Le Bras est louable nier l'existence d'une population de souche, nuancer le phénomène invasion migratoire son objectif l'est nettement moins. Soutenir que la géographie humaine est une géométrie sociale à grand renfort de formules algébriques et logarithmiques semble nettement abusif. Le premier chapitre à étudier est ainsi plutôt opaque, voire totalement incompréhensible pour le néophyte, tant l'omniprésence de caractères mathématiques semble nous éloigner du propos initial, et de la méthodologie habituelle des sciences sociales. [...]
[...] Ce rapport qualifiable d'historien tend expliquer les différents flux migratoires, et les causes de l'état démographique actuellement observable en Europe. Ce chapitre, outre son intérêt descriptif et donc informatif, cette étude des grandes invasions antiques et de leurs conséquences sur la démographie européenne permet d'introduire, et d'appuyer, la thèse que Hervé Le Bras développe au chapitre suivant. Le troisième et dernier chapitre sur lequel se pose notre étude, numéroté 6 dans le texte, s'intitule la souche introuvable. Dès le début du chapitre, et comme le nom du chapitre le laisse deviner, Hervé Le Bras déclare clairement vouloir réfuter l'idée populaire postulant l'existence d'une population de souche L'auteur s'attache tout d'abord à définir le terme ethnie : selon lui, une ethnie ne se caractérise pas par sa culture (la mondialisation, quelle que soit son époque engendrant une acculturation plus ou moins poussée des différents peuples) mais pourrait en revanche se caractériser par ses similitudes biologiques, génétiques. [...]
[...] Essai de géométrie sociale Hervé Le Bras L'Essai de géométrie sociale, écrit par Hervé Le Bras et paru en 2000, souhaite établir une géométrie démographique. L´objet de l´ouvrage est ainsi posé dès l´introduction ; Hervé Le Bras souhaite y étudier le mécanisme, la logique, du processus spatial de peuplement humain, en s'intéressant autant aux causes qu'aux conséquences des différents phénomènes observables, en partant des déterminants principaux de la démographie (migrations, invasions, ou bien encore mariages), tout en étudiant ses représentations (utopies urbaines, mythes et légendes grecques, ou bien encore l'étude des romans de Kafka), et de tenter d'appréhender des généralisations par lois mathématiques (comme le recours aux fractales). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture