La famille n'est pas un domaine comme les autres. La famille est la structure de base de la société, elle est constitutive du politique. Les grandes idéologies (radicalisme, conservatisme, socialisme, catholicisme, communisme) se sont chacune logées dans un système de parenté particulier (thèse de Fréderic Le Play, d'André Siegfried, ...).
Les critiques portaient alors sur une causalité trop primaire entre modèles familiaux et types d'organisation politiques.
Les deux auteurs se réfèrent à ce moment du chapitre à Toqueville, et ils citent des extraits de De la Démocratie en Amérique (...)
[...] Pour Commaille et Martin, le travail à temps partiel choisi imposé social ou économique témoigne de l'emploi féminin surdéterminé par un certain rapport à la famille. Ils nous rappellent que 80% des emplois à temps partiels sont occupés par des femmes. Les deux intellectuels relèvent trois facteurs déterminants : ( La présence ou non d'enfants et leur nombre ( L'importance de l'aide apportée par les pouvoirs publics dans la prise en charge des jeunes enfants constitue un 2ème facteur déterminant. ( Les contraintes du marché et la crise du système productif à partir du milieu des années 70. Ce 3ème facteur recoupe les deux autres. [...]
[...] L'individualisme = L'homme se définit en fonction de lui-même, il est sa propre référence. Du coup, plus d'effacement de l'individu derrière la cellule familiale. Tout individu a une existence propre. L'existence de la famille et son destin de dépendraient plus que des aspirations et des choix des individus eux-mêmes. Pour certains, la famille serait la chose la plus naturelle du monde, car nous en sommes issus et que nous sommes censés y consacrer la part de notre vie hors travail, le travail trouvant généralement sa justification par rapport à la famille, dans le sens où l'argent récolté sert à faire vivre, et si possible bien-vivre (que l'on peut voir comme le sens aristotélicien) sa famille. [...]
[...] Par ailleurs, il faut noter que pour les femmes, l'accès à la sphère privée se fait tardivement. Pendant la Révolution Française, il y avait une division dite naturelle des tâches entre l'homme et la femme. Le premier s'occupait de la sphère publique tandis que la sphère familiale et domestique revenait à la seconde. Il est évident que la réalité n'est plus la même aujourd'hui, même si des constantes demeurent. Commaille et Martin en viennent à ce stade du premier chapitre à évoquer Rousseau et son livre Le Contrat Social : La famille est le premier modèle des sociétés politiques, la plus ancienne et la plus naturelle : le chef est l'image du père, le peuple est l'image des enfants. [...]
[...] Cependant, le poids de la famille est prépondérant. Il faut renvoyer ici au travail d'Annick Percheron, L'école en porte-à- faux. Réalité et limites des pouvoirs de l'école dans la socialisation politique. L'influence des préférences idéologiques des enseignants sur la formation de celles des enfants ne [trouve] à s'exercer que si elle va dans le même sens que celle des parents. Et l'identité parfaite des choix entre parents et enfants se situe aux alentours de 40 à 50%. (cf La socialisation politique) Ensuite, les deux auteurs en viennent au problème de la femme dans la famille et dans la société moderne. [...]
[...] On en vient dans Enjeux Politiques de la Famille à parler du XIXème siècle et des transformations qui ont touché la cellule familiale. La montée de l'individualisme et les transformations socio-économiques provoquées par la révolution industrielle ont eu de grands effets. A.Comte (penseur du positivisme) = L'individualisme est la maladie du monde occidental. Durkheim et Toqueville croyaient aux vertus de la démocratisation, à l'extension du rôle de l'Etat. Mais l'émancipation de la femme au travail était toujours à cette époque perçue comme une menace pour l'ordre familial et donc social. [...]
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