Cet ouvrage a été co-dirigé par les sociologues Hugues Lagrange et Marco Oberti. Les deux sont chercheurs à l'OSC (Observatoire Sociologique du Changement dépendant du CNRS et de Science Po) et se sont intéressés à des thématiques d'inégalités sociales dans les banlieues. H.Lagrange s'est orienté vers des questions de socialisation, de réussite scolaire et de délinquance dans les quartiers pauvres. Il s'est aussi penché sur la question de la sexualité et la déviance chez les jeunes. Quant au co-auteur M.Oberti, il enseigne à l'IEP de Paris et travaille sur des questions de ségrégation urbaine et scolaire, et de manière générale sur les inégalités et les classes sociales en milieu urbain.
D'autres auteurs ont participé à la réalisation de cet ouvrage tels que J-C.DRIANT (spécialiste de l'habitat), F.JOBARD (s'intéressant au rapport police/politique), N.KAKPO (travaillant sur le rapport à la religion des jeunes de milieux populaires), C.LELEVRIER (menant des recherches sur les territoires défavorisés, la politique de la ville et du logement), et F.MEUNIER (économiste). La richesse de ce livre tient au fait de l'analyse du problème des banlieues par des acteurs aux compétences diverses, ce qui permet d'apporter un point de vue plus large (économique, sociologique et politique) sur les émeutes et les comportements dans les quartiers populaires.
[...] Les enfants de classes supérieures sont alors confrontés aux inégalités aiguës que connaît leur pays en partant aider une communauté dans le Chiapas. Cette prise de conscience avant de rentrer dans le monde du travail est bénéfique pour leurs agissements futurs, peut être que certains en ayant été confrontés à la réalité si crue ou en ayant gardé contact s'efforceront d'aider ces populations en difficultés. Ce service social permet donc une prise de conscience et le tissage de liens sociaux nécessaires à une certaine idée de la cohésion sociale. [...]
[...] Une logique de diffusion de l'instruction primerait sur une logique d'excellence (privilégiant seulement quelques chanceux). Les lycées privés conventionnés devraient se plier à cette règle pour éviter la fuite des bons éléments disposant de capital financier. Mais encore une fois, il est utile de se demander si les Français aspirent à cette égalité des chances, si elles n'impliquent pas pour eux un nivellement par le bas. Dans l'économie globalisée où nous vivons aujourd'hui, il est important d'être le meilleur, peu importe que des gens meurent de faim si l'on domine dans le domaine aérospatial. [...]
[...] Pour les jeunes de la cité, le CPE n'apparaît pas comme un enjeu majeur car les difficultés qu'ils rencontrent à l'accès à un travail sont d'un autre ordre. Certains individus cagoulés ont profité des manifestations anti-CPE pour piller les magasins en ayant pour dessein de prolonger les émeutes. Peut-on leur reprocher de ne pas s'être rangé auprès des étudiants alors qu'ils sont déjà hors jeu vis-à-vis du monde du travail? Et que la gauche n'ait pas daigné apporter une réponse politique à leurs revendications. [...]
[...] Une part de la psychologie des émeutiers peut être en corrélation ici avec cet enfant: en effet, dans un excès de colère, les jeunes se sont rebellés, mais ils n'ont pas choisi n'importe quoi pour manifester leur exaspération. Ils ont brûlé des écoles. Que représente cette institution à leurs yeux? Une source de déception et de frustration. Le système républicain leur a fait croire qu'ils pouvaient aspirer à une égalité des chances qui leur permettraient de progresser dans l'échelle sociale. Mais ils se sont rebutés à un échec scolaire devant le peu de capital culturel mis à leur disposition et l'environnement peu adéquat à étudier. [...]
[...] A chacun de s'adapter aux ressources dont il dispose. N'ayant pas reçu de soutien politique, ni même de la gauche, ils essayent tant bien que mal de s'imposer dans le débat national. -Sociologie politique de la racaille Racaille vient d'une terminologie communiste, en effet K.Marx et F.Engels l'utilisaient afin de qualifier les traîtres à la classe ouvrière, ceux qui rejoignaient les bataillons de gardes du gouvernement provisoire de 1848. Alors que pour N.Sarkozy, les racailles sont les jeunes "connus des services de police". [...]
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