L'ouvrage est une étude issue d'un séminaire dispensé à l'Ecole Polytechnique au sujet de l'histoire de l'amour maternel entre le XVIIème et le XXème siècles. Il est paru en 1980, à l'époque de l'apogée du mouvement féministe. C'est dans ce contexte qu'apparaissent de vives réactions. L'auteur remet en cause dans son livre le concept d'instinct maternel (qui ne serait ni naturel, ni inné). Il serait tout au plus un sentiment d'intensité variable qui se manifeste ou non.
L'ouvrage se compose de trois parties et huit chapitres. La première partie traite de l'amour absent au XVIIème et XVIIIème siècles. La seconde partie relate l'avènement de l'amour maternel comme une valeur nouvelle à la fin du XVIIIème et jusqu'au XXème siècles, enfin la troisième partie insiste sur l'amour forcé, tel qu'il serait perçu et dénoncé au XXème siècle et ce jusqu'à l'année de parution en 1980.
Si l'ouvrage traite des rapports entre la mère et l'enfant, cette question implique largement d'évoquer la définition de la mère, la position de la femme dans la société et son évolution, ainsi que les relations entre l'homme et la femme. En effet, l'auteur revient sur la notion d'amour maternel pour en trouver son origine et expliquer son évolution dans la société française du XVIème au XXème siècles. Elisabeth Badinter s'interroge ainsi sur l'évolution des mentalités, des classes sociales, des rapports psychologiques, sociaux, économiques, et culturels desquels a émergé le concept d'amour maternel et l'a constitué en norme qui règle les rapports de reproduction, d'éducation et de socialisation des individus. Mais cette norme n'atteint pas de façon uniforme toute la société et les nuances laisseront la place à de nouvelles mutations des comportements et des relations sociales. Ainsi, au fil de plus de quatre siècles, les rapports humains supposés être dictés par l'amour seront le jeu de domination, d'influence et de pouvoir au sein même de la cellule familiale.
[...] - Position de l'auteur Pour Elisabeth Badinter, l'ouvrage L'Amour En Plus traite, au-delà du comportement maternel, de la place et de la mentalité des femmes françaises au long de plus de quatre siècles. L'attitude maternelle envers l'enfant a évolué parce que la femme a été considérée autrement. C'est donc une position féministe qui est défendue dans l'ouvrage étudié. Néanmoins, par ce livre et par d'autres de son œuvre, l'auteur précise qu'il est temps d'en finir avec la guerre des sexes qui résulte du combat mené notamment par le courant féministe français (mais aussi aux Etats-Unis, par ce qu'elle nomme le féminisme puritain Etre féministe, c'est viser l'égalité avec les hommes et le partage de leurs privilèges, et pour cela, développer la volonté des femmes d'affirmer leur autonomie. [...]
[...] En effet, Elisabeth Badinter insiste sur les rapports familiaux et sur le rôle de chacun dans le foyer. Le mouvement féministe est à son apogée lorsque l'ouvrage est publié et cela n'est pas sans lien. La société française en 1980 est au cœur d'un mouvement qui va dans le sens du partage des responsabilités familiales et domestiques entre les différents membres de la famille, et de l'émancipation plus grande de la femme par rapport aux traditions. Aujourd'hui, plus d'une génération plus tard, cette évolution s'est encore accentuée et le modèle de la famille nucléaire a largement perdu de son hégémonie. [...]
[...] Le changement de comportement accompagne l'évolution générale de la société française, et le développement économique du pays. En effet, les mutations liées à l'industrialisation imposent une nouvelle considération de la vie humaine. Au temps des guerres et des révoltes comme à l'heure des progrès économiques et techniques, la population française franchit un pas dans la modernité. Le dynamisme des nouvelles structures professionnelles encadrant la classe ouvrière naissante laisse espérer une amélioration des conditions de vie (alimentation notamment). De même, avec les progrès scientifiques et médicaux, c'est la science et la technique qui se mettent au service de la vie. [...]
[...] Forcées de constater cela, elles se tourneront vers la fin du XVIIIème siècle vers une nouvelle activité qu'elles sont en mesure de dominer, les tâches maternelles. A ce moment s'exerce une certaine pression morale et sociale en faveur de l'amour maternel, encouragé par les philosophes des Lumières. Cette valeur censée être naturelle et spontanée apparaît donc progressivement, en même temps que celles d'égalité et de bonheur. A la fin du XVIIIème siècle, la démographie prend de l'importance et la volonté d'agir contre la mortalité infantile apparaît. [...]
[...] La première partie traite de l'amour absent au XVIIème et XVIIIe siècles. La seconde partie relate l'avènement de l'amour maternel comme une valeur nouvelle à la fin du XVIIIème et jusqu'au XXème siècles, enfin la troisième partie insiste sur l'amour forcé, tel qu'il serait perçu et dénoncé au XXème siècle et ce jusqu'à l'année de parution en 1980. - Problématique de l'ouvrage Si l'ouvrage traite des rapports entre la mère et l'enfant, cette question implique largement d'évoquer la définition de la mère, la position de la femme dans la société et son évolution, ainsi que les relations entre l'homme et la femme. [...]
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