Daniel Gaxie est né en 1947, agrégé de science politique, il est actuellement professeur de science politique à l'université Paris 1, et ce depuis 1989. Il est Directeur du Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne depuis 1997. Auteur de différents travaux en science politique, il travaille en ce moment sur la « Sociologie des rapports différenciés des citoyens "ordinaires" au politique ». Il a publié l'article auquel nous allons nous intéresser : à savoir "Economie des partis et rétributions du militantisme", dans la Revue Française de Science Politique, Vol 27, n°1, en février 1977.
Je vais commencer par une citation qui résume, à mon sens, assez bien l'idée générale de cet article (p.128) : « Il est douteux que l'activité partisane s'explique uniquement par la volonté de défendre une cause ou plus exactement, que cette volonté suffise à la soutenir, sans que le militantisme ne fournisse en même temps des gratifications à ceux qui s'y adonnent ». Ainsi, il va s'efforcer de démontrer les limites idéologiques du militantisme, en mettant en évidence les différentes formes de rétributions possibles, c'est-à-dire aussi bien matérielles que symboliques.
En s'appuyant sur la définition que donne Max Weber dans Le savant et le politique, des « entrepreneurs politiques », il déduit celle d'organisation politique comme étant le moyen d'une stratégie d'occupation des postes étatiques.
Il montre que les organisations de base sont les « servantes » (c'est le terme qu'il emploie) du groupe parlementaire. Le parti est l'instrument des dirigeants. C'est ce que Roberto Michels appelle la « tendance à l'oligarchie » issue de la réalité objective des partis, qui sont, je le rappelle, des moyens de domination politique. La question qui se pose alors est: comment les partis réussissent-ils à obtenir la participation de personnes non directement intéressées à cette entreprise?
[...] Partis passoires à cause des mécanismes de rémunération du militantisme (cf. PCF dont les effectifs sont restés stables malgré plusieurs dizaines de milliers d'adhésion chaque années). Gaxie insiste donc sur le rôle important joué par les rétributions du militantisme mais il nuance tout de même en admettant le rôle que peuvent avoir les différents évènements politiques. Cependant, il insiste sur le besoin de trouver un niveau adapté d'offre de gratification, notamment pour les partis qui font fasse à des adhésions massives comme cela a pu être le cas à la Libération. [...]
[...] Économie des partis et rétribution du militantisme Intro Daniel Gaxie : il est né en 1947, agrégé de science politique, il est actuellement professeur de science politique à l'université Paris et ce depuis 1989. Il est Directeur du Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne depuis 1997. Auteur de différents travaux en science politique, il travaille en ce moment sur la Sociologie des rapports différenciés des citoyens "ordinaires" au politique Il a publié l'article auquel nous allons nous intéresser : à savoir "Economie des partis et rétributions du militantisme", dans la Revue Française de Science Politique, Vol 27, en février 1977. [...]
[...] Les bénéfices que les militants retirent de leur participation peuvent être très différents, ils sont d'ailleurs plus ou moins conscients, mais ils existent toujours. Même si le militantisme peut être à lui-même sa propre fin et sa propre récompense comme l'a montré Pierre Bourdieu, dans Homo academicus, (1984), tant la solidarité militante, l'effort même de la lutte et le sentiment du devoir accompli peuvent suffire à justifier un engagement militant. [...]
[...] La rétribution des adhérents est toujours première, si l'efficacité du parti permet la réalisation doctrinale ce n'est, en définitive, qu'un plus. La défense des intérêts de groupes sociaux qui sert de justification à l'existence des partis ne constitue jamais le déterminant premier de leur activité C'est donc en ce sens que l'on peut parler de partis autonomes Rendement des organisations et mobilisation interne Mais cette autonomie se retrouve aussi dans le fonctionnement interne de ces organisations. La question qui se pose alors est de savoir comment expliquer que des militants passer des heures et des heures à écrire des journaux ou à rédiger des tracts qui pour la plupart finiront à la poubelle sans même avoir été lu. [...]
[...] Militantisme et orthodoxie L'auteur fait le lien entre les prises de position internes et cite- l'intériorisation souvent inconsciente de la possibilité de s'approprier quelques avantages non collectifs Les distances avec la ligne officielle supposent donc peu de gratifications militantes ou la possibilité de bénéficier d'autres ressources sociales. Conformisme et prudence idéologique pour obtenir des rétributions. Faiblesse des gratifications faible engagement. Même dans les pays où le pourcentage d'adhérents est très élevé, comme en Norvège ou en Finlande celui des militants actifs tourne autour de 3%. Adhésion et création des partis Ainsi, l'on a bien compris que les différentes formes de rétributions viennent encourager le militantisme. [...]
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