John Merriman, professeur d'histoire à l'université de Yale, est l'auteur de nombreux ouvrages sur la France. Pour lui, Dynamite Club est un ouvrage historique relatant la montée de l'anarchisme en Europe à la fin du XIXe siècle. Mais c'est avant tout l'histoire de l'apparition du terrorisme moderne, celui ne visant pas une ou plusieurs personnalités en particulier, mais touchant la population « normale ». Pour cela, il se sert du personnage d'Émile Henry s'étant attaqué pour la première fois à des individus à priori innocents à l'aide d'une bombe lancée dans le café Terminus le 12 février 1894. Il est et reste le fil conducteur de l'ouvrage.
[...] Il désire éveiller la conscience politique des masses et parvenir à déclencher une révolution grâce à la propagande par le fait John Merriman veut nous faire comprendre que l'acte terroriste est moins un acte d'amertume qu'un acte d'espérance (la mère d'Émile tient une auberge nommée À l'espérance Il montre en Émile un amour profond envers les humains et n'a agi qu'en fonction d'un idéal profond et louable. Ce dernier a d'ailleurs déclaré : A ceux qui disent : la haine n'engendre pas l'amour, répondez que c'est l'amour, l'amour vivant qui engendre la haine. Les motivations d'Émile doivent donc être trouvées dans l'espoir d'un monde meilleur possible qu'après une totale destruction de la société et de l'État bourgeois. L'histoire de l'Europe, des mouvements anarchistes et de Paris John Merriman établit également dans son ouvrage un tableau de Paris à la fin du XIXe siècle. [...]
[...] L'approche biographique adoptée par Merriman présente un grand nombre d'avantages. En suivant les déplacements d'Émile, l'auteur nous introduit dans les quartiers anarchistes de Paris à la Belle-Époque (Montmartre, Belleville, XXe arrondissement) ainsi que dans le Londres des réfugiés. Il peut ainsi garder la cohérence dans son récit et captiver le lecteur grâce à ces projections spatiales. Outre Emile Henry, l'ouvrage relate l'histoire d'autres anarchistes vivant à cette époque. Certains noms comme celui de Ravachol ou de Vaillant reviennent à de nombreuses reprises. [...]
[...] Pour lui, Dynamite Club est un ouvrage historique relatant la montée de l'anarchisme en Europe à la fin du XIXe siècle. Mais c'est avant tout, l'histoire de l'apparition du terrorisme moderne, celui ne visant pas une ou plusieurs personnalités en particulier, mais touchant la population normale Pour cela, il se sert du personnage d'Émile Henry s'étant attaqué pour la première fois à des individus a priori innocents à l'aide d'une bombe lancée dans le café Terminus le 12 février 1894. [...]
[...] Il s'autorise à maintes reprises des intrusions dans la psychologie d'Emile Henry. On a ainsi l'occasion de connaître les sentiments, les interrogations et les impressions de ce personnage hermétique qui nous semble alors se transformer en un véritable personnage de fiction. D'autre part, l'auteur tend à décrire la société française avec un certain parti-pris et plus particulièrement à travers les yeux d'Emile Henry. Il parle de l'Opéra comme le théâtre d'un banquet dédié à la consommation (p.20), il décrit des banquiers arrogants et utilise de nombreuses citations frappantes d'anarchistes. [...]
[...] Critiques externes L'œuvre de Merriman apparaît unique dans son genre. En effet, il est un des seuls à traiter de l'attentat politique en s'appuyant sur un personnage en particulier dont la psychologie est mise en avant. Le mélange de l'œuvre historique avec un genre romanesque est très ambitieux et permet de captiver le lecteur. En conclusion, cet ouvrage nous donne à la fois un panorama relativement complet de l'Europe et des mouvements anarchistes à la fin du XIXe. Mais il permet par-dessus tout de mieux cerner la complexité du phénomène terroriste à travers l'histoire et la psychologie de l'anarchiste Emile Henry. [...]
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