René Rémond, Rémond, droites, droites aujourd'hui, division droite-gauche, histoire des droites, droites en France
Les droites aujourd'hui, publié en 2005 est un ouvrage qui s'inscrit dans le sillage du précédent, intitulé La Droite en France de 1815 à nos jours, et exposait l'une des principales thèses produites par René Rémond selon laquelle il existe en France une pluralité de droites dont on peut trouver les origines au début du XIXe siècle. Ce premier ouvrage fut publié en 1954 puis réédité et réactualisé en 1982. Les droites aujourd'hui prolongent la réflexion sur l'existence de plusieurs droites, mais « sans en être tout à fait la suite ».
L'auteur commence par rappeler dans une première partie l'histoire de l'ouvrage publié en 1954. Il revient sur l'accueil qui lui fut réservé et sur le contexte politique dans lequel ce livre fut écrit et publié : « S'intéresser à la droite était deux fois suspect pour un historien : la droite sortait disqualifiée et presque déshonorée de sa compromission effective ou présumée avec le régime de Vichy. Les idées de droite avaient été discréditées par les emprunts que leur avait faits la Révolution nationale ». La droite était donc perçue comme une survivance du passé que l'on souhaitait voir disparaître et elle représentait encore une menace.
[...] C'est en ces termes que le journal La Croix rendait hommage à l'historien français, né en 1918 et mort en 2007. Avant tout, René Rémond reste connu pour avoir théorisé, dans un livre publié en 1954, à 35 ans, la persistance depuis le début du XIXe siècle d'une partition de la droite française en trois courants : orléaniste bonapartiste et légitimiste Au-delà de son apport décisif à l'histoire des droites, René Rémond aura surtout contribué à donner une nouvelle impulsion à l'histoire contemporaine, exprimée dès 1957 avec la parution dans la Revue française de science politique d'un vigoureux Plaidoyer pour une histoire délaissée où il invitait ses collègues à s'engager dans l'étude de l'entre-deux- guerres. [...]
[...] Les idées de droite avaient été discréditées par les emprunts que leur avait faits la Révolution nationale La droite était donc perçue comme une survivance du passé que l'on souhaitait voir disparaître et elle représentait encore une menace. Quoi qu'il en soit, en 1954, on observe des réactions et critiques qui ne condamnent pas l'étude de Rémond mais qui ne sont pas non plus très enthousiastes. La portée de sa typologie des droites ne fut sans doute pas bien mesurée dès la publication de son ouvrage. Sur le moment, il n'a donc pas donné lieu à débat. [...]
[...] Il explique alors que la société française, étant moins ébranlée en profondeur que tel ou tel de ses voisins, est aussi moins tentée de prêter l'oreille aux sirènes du fascisme (victorieuse au lendemain de la Grande Guerre, moins touchée par la crise de 1929). Donc il n'y a pas d'allergie mais une relation entre des données objectives et des réactions politiques. On voit clairement ici qu'il met en relation des faits historiques pour construire son argumentation et mener sa démonstration. Néanmoins, René Rémond, en se questionnant sur la pertinence de la division droite-gauche, emmène son lecteur sur le terrain de la science politique. On croise par exemple dans son ouvrage des éléments de sociologie politique et des données électorales. [...]
[...] De plus, la distinction de la droite en trois courants garde-t-elle sa signification et sa pertinence ? Y répondre est tout le propos de cet ouvrage I - La pertinence de la division droite-gauche L'importance de cette distinction est à la mesure de la place qu'elle a prise depuis deux cents ans dans notre histoire comme dans notre culture politique. Elle est la clé qui rend intelligibles nos débats et plus généralement toute notre vie politique. Pareille distinction n'acquiert de légitimité scientifique que si elle peut produire des éléments qui permettent de la définir et qui marquent une frontière entre les deux camps. [...]
[...] Par ailleurs, il conclue ce livre sur la division droite- gauche qui est pour lui une certitude : cette histoire n'est pas achevée. Le champ idéologique comme le système des forces politiques continuent d'être dominés par la division en deux camps que les Français ont pris l'habitude d'appeler droite et gauche. Cette distinction a résisté à l'épreuve du temps et survécu à tous les changements. Les générations se sont succédé, les régimes aussi III - L'auteur C'était une intelligence chrétienne debout au milieu de la société. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture