La « discrimination positive », politique inspirée des Etats-Unis est relative à la manière de concevoir les inégalités entre les citoyens d'une même société. L'expression « affirmative action » est utilisée pour la première fois par John Fitzgerald Kennedy, dans le contexte de ségrégation raciale des années 1960. Elle consiste à faire en sorte que des emplois préférentiels soient mis en place en faveur des descendants d'esclaves ; afin que ceux-ci soient plus représentés dans les emplois qualifiés, dans la mesure où les lois sur les droits civiques de 1964 (Civil Rights Act) et 1965 (Voting Rights Act), n'ont pas suffit à mettre un terme à la ségrégation raciale. L'affirmative action concerne plus généralement tous les citoyens américains qui souffrent de discrimination du fait de leur sexe ou de leur origine ethnique. Ce concept a été repris en France sous le nom de « discrimination positive ». Selon la définition du Petit Robert il s'agit d'une « action visant à favoriser certains groupes sous-représentés afin de corriger les inégalités ». Ce concept semble par essence antithétique, puisqu'il associe deux termes contradictoires. La « discrimination » est « l'action d'isoler et de traiter différemment certains individus ou un groupe entier par rapport aux autres », elle consiste donc à dénigrer d'autres individus sous prétexte qu'ils sont différents, ou minoritaires. Mais dans ce cas, comment une discrimination peut-elle être considérée comme positive et donc bénéfique ? Cet apparent paradoxe dépend de l'appréciation qu'on en a et trouve aux yeux de certains, une légitimité qui tendrait à prouver que la discrimination positive est nécessaire.
Nous allons donc nous attacher à étudier les fondements de la discrimination positive afin de montrer en quoi elle fait débat, pour voir si elle conduit à une égalité des chances comme elle l'affirme, puis nous évoquerons les dérives possibles liées à cette politique.
[...] Il ne faut pas pour autant diaboliser la discrimination positive et la voir partout. On ne peut ainsi pas considérer le Revenu Minimum d'Insertion comme une politique de discrimination positive, mais comme une politique qui tend réellement à réduire les inégalités sociales dans la société et à assurer à tous les citoyens les ressources minimales pour survivre. Il est légitime de se demander si l'égalité des chances n'est pas illusoire et si le modèle traditionnel républicain est pertinent dans une société actuelle et métissée. [...]
[...] Contre la discrimination positive, la liberté insupportable d'Alain-Gérard SLAMA La discrimination positive politique inspirée des Etats-Unis est relative à la manière de concevoir les inégalités entre les citoyens d'une même société. L'expression affirmative action est utilisée pour la première fois par John Fitzgerald Kennedy, dans le contexte de ségrégation raciale des années 1960. Elle consiste à faire en sorte que des emplois préférentiels soient mis en place en faveur des descendants d'esclaves ; afin que ceux-ci soient plus représentés dans les emplois qualifiés, dans la mesure où les lois sur les droits civiques de 1964 (Civil Rights Act) et 1965 (Voting Rights Act), n'ont pas suffit à mettre un terme à la ségrégation raciale. [...]
[...] Cette convention a pour visée de faire que l'ascension sociale demeure possible par l'école. Enfin, la loi du 6 juin 2000 sur la parité, vise à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives Elle prévoit que chaque parti présente aux législatives un nombre égal de candidats de chaque sexe, sous peine de voir diminuer la dotation annuelle qui lui est accordée par l'Etat. Nous voyons donc que la discrimination positive s'applique en France dans des domaines variés, tels que l'éducation, l'emploi ou dans la vie politique. [...]
[...] Le paradoxe est dès lors évident : si la discrimination positive tend à diminuer les disparités inhérentes à la société afin de parvenir à une égalité des chances elle semble partir du postulat que certains individus sont en situation d'infériorité par rapport aux autres. Comme l'écrit Alain-Gérard Slama, la discrimination positive consiste à rééquilibrer la situation relative de groupes considérés comme structurellement défavorisés en créant en leur faveur un statut privilégié II- Les dérives possibles liées à la discrimination positive Une discrimination qui accentue les inégalités ? [...]
[...] Ce constat nous permet de comprendre pourquoi la discrimination positive est apparue aux Etats-Unis et pourquoi elle semblait inadaptée à la France, compte tenu de l'opposition qui existe entre ces deux conceptions de la société. Pourtant, une politique appliquée en France Malgré l'opposition théorique à la discrimination positive, la France y a eu tout de même recours. Rappelons que la discrimination positive relève d'un choix politique et que par conséquent, elle est formée par des lois. Nous allons prendre trois exemples concrets afin d'illustrer notre propos. Elle se traduit notamment par l'instauration de quotas, qui servent à pallier les lacunes en termes de représentation de certaines minorités, jugées désavantagées par le système français. [...]
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