Pendant des années, à travers plusieurs ouvrages tels que "La Démocratie inachevée", Pierre Rosanvallon scrute les mécanismes du suffrage universel, de la représentation et du problème complexe et récurrent que constitue l'écart entre légitimité et confiance. Or dans cet ouvrage c'est cette même idée qu'il reprend dans l'introduction (notion détaillée par la suite) en poursuivant son exploration de la démocratie. Il va notamment dans ce livre étudier une facette de la démocratie souvent ignorée, la contre démocratie.
Si « l'idéal démocratique règne sans partage, les régimes qui s'en réclament suscitent de plus en plus de vives critiques », énonce Rosanvallon dans son introduction. Sommes-nous toujours démocrates ? Si la réponse spontanée est évidemment positive, on peut se demander comment expliquer alors le rejet des gouvernements par les Français depuis 1981 (date donnée par Rosanvallon page 179). Les citoyens reprochent en effet aux dirigeants de ne plus être en adéquation avec leurs volontés, d'essayer de leur confisquer subtilement le pouvoir et d'abuser de cette possession du pouvoir…Ils sont clairement plus suspicieux face au pouvoir. L'érosion de la confiance de nos concitoyens est donc devenue l'un des problèmes majeurs de notre société. Rosanvallon se questionne alors sur l'interprétation que l'on peut donner aux symptômes traditionnels de cette perte de confiance.
La réponse de Rosanvallon à ce problème s'oppose aux explications traditionnelles.
[...] Il serait de plus en plus difficile de comprendre et d'organiser le monde politique. Les différents acteurs cités par Rosanvallon tout au long de son livre sont donc de nouvelles organisations ou collectivités spécifiques qui se sont progressivement détachées des grandes institutions traditionnelles. Elles obtiennent de résultats effectifs et tangibles que chacun peut juger immédiatement. C'est là l'un des avantages des pouvoirs de la contre démocratie : obtenir des résultats, des changements immédiats, voir que les actions que l'on mène aboutissent effectivement à des résultats. [...]
[...] C'est ce constat que fait Rosanvallon dès les premières lignes de son introduction. La proposition de Ségolène Royal récemment sur la création de jurys citoyens illustre bien les grandes préoccupations que suscitent cette défiance, cette crise du politique. Mais si cette proposition a été plus que critiquée c'est surtout parce qu'elle visait finalement à institutionnaliser les pouvoirs de contre démocratie. Or si ces contres pouvoirs ont déjà été en partie institutionnalisés selon l'auteur, il serait négatif de continuer dans ce sens car c'est justement ce caractère populaire, libre, privé de règles institutionnelles claires qui donnent son importance à la contre démocratie et permet de la distinguer des mécanismes institutionnels très rigoureux qui régissent les élections. [...]
[...] Il définit tout d'abord la démocratie à la fois comme une promesse et un comme un problème (p. ; promesse d'un régime qui serait accordé aux volontés du peuple et problème d'un idéal impossible à atteindre. Or c'est justement ce décalage qui provoque la crise la panne de la démocratie. Dans cet ouvrage, Rosanvallon se propose de différencier les mécanismes d'institution de la légitimité politique, lesquels comprennent les procédures de vote et d'élection représentative, et ceux qui permettent l'installation d'une véritable confiance. [...]
[...] La contre démocratie de Pierre Rosanvallon Problématique de l'ouvrage Une sommaire biographie de l'auteur peut-elle en partie éclairer le texte ? Pendant des années, à travers plusieurs ouvrages tels que La Démocratie inachevée, Pierre Rosanvallon scrute les mécanismes du suffrage universel, de la représentation et du problème complexe et récurrent que constitue l'écart entre légitimité et confiance. Or dans cet ouvrage c'est cette même idée qu'il reprend dans l'introduction (notion détaillée par la suite) en poursuivant son exploration de la démocratie. [...]
[...] Le plan qu'il adopte semble d'ailleurs paradoxalement puisque le lecteur s'attendrait à ce que Rosanvallon parte de la théorie pour aller vers l'exemple. Or il fait l'inverse. Les citoyens utilisent leur pouvoir de jugement lorsqu'ils ont été déçus parce que les promesses gouvernementales n'ont pas été tenues ou lorsqu'il y a des problèmes de corruption récurrents qui justifie la perte de confiance des électeurs. Le rôle des citoyens est également dans ce cas de rectifier des lois votées par les représentants du peuple pour qu'elles soient plus en accord avec leur réalité et comble l'écart que l'on reproche souvent à la vision des gouvernements au pouvoir. [...]
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