La montée en puissance de la délinquance est au cœur des préoccupations d'aujourd'hui.
Dans cet ouvrage, l'auteur étudie la nature et le niveau de la délinquance depuis la fin de la 2nde guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui, en France, mais aussi dans toutes les démocraties occidentales : Europe et Etats-Unis. Les dynamiques de la criminalité y sont similaires : on constate l'affirmation d'une délinquance plus violente, plus jeune et plus étroitement liée aux trafics de stupéfiants. En revanche, les réactions varient selon les gouvernements.
Selon LAGRANGE, les politiques de sécurité mises en œuvre dans les démocraties occidentales sont inefficaces car elles ne prennent pas en compte toutes les dimensions du problème. Les états devraient privilégier les actions sociales plutôt que les réponses pénales. Répondre à la délinquance est une chose, mais cela ne devrait pas dispenser les états de réfléchir sur les sources de cette délinquance.
A quoi ressemblent alors cette délinquance et cette criminalité dans les sociétés occidentales ? Quelles sont les différentes actions menées par les gouvernements pour lutter contre cette délinquance qui touche particulièrement les jeunes?
[...] Par ailleurs, ni la multiplication des effectifs policiers, ni l'application de la peine de mort n'ont pas eu d'impacts significatifs sur les violences aux Etats-Unis non plus. On peut donc conclure que la fonction de la prison qui est sensée être dissuasive ne fonctionne pas. Effectivement, le problème se trouve ailleurs et concerne les injustices et les frustrations qui poussent les jeunes de milieux défavorisés à agir et avoir des conduites délinquantes. Par ailleurs, la prison s'est transformée en ce que l'on appelle une prison d'incapacitation c'est-à-dire de mise à l'écart de sujets jugés dangereux (souvent des jeunes noirs de milieux défavorisés). [...]
[...] En conséquence, les politiques s'intéressent moins aux criminels qu'a l'effet du crime sur les victimes. Ces politiques ne s'intéressent donc plus prioritairement à ce qui produit la délinquance Les causes du crime sont banalisées. En effet, la seule chose qui préoccupe l'assureur c'est : la probabilité d'occurrence dans un espace donné. Mais peut-on traiter le crime par l'assurance ? Certainement pas lorsqu'il s'agit d'intégrité physique, celle-ci est inévitablement insuffisante. Effectivement, les assurances ne peuvent pas réparer le malheur et les souffrances psychologiques des victimes. [...]
[...] C'est l'un des enseignements de ce livre. L'importance majeure de ces dernières années ce n'est pas l'augmentation de la délinquance en général, mais plutôt l'augmentation de la violence et notamment des atteintes au corps. Il est normal d'intervenir par des incarcérations lorsque l'intégrité physique est menacée. Par ailleurs, les solutions qu'ont trouvées les gouvernements pour lutter contre cette violence sont le plus souvent inefficaces comme les assurances par exemple qui existent certes, mais ne réparent pas les traumatismes. L'expression de cette violence se traduit également par la consommation et le trafic de rogues, mais ces drogues sont elles même le symptôme de problèmes plus profonds. [...]
[...] En France, à partir des années 80 le sentiment d'insécurité s'est élevé. Ce sentiment est peut-être aussi dû à la baisse du taux d'élucidation des auteurs des crimes et des délits. Le taux d'élucidation ne dépend pas seulement du travail de la police, effectivement lorsque l'on rapporte : on m'a volé il est souvent difficile de retrouver les auteurs et cela nourrit de plus en plus le sentiment d'insécurité. En effet lorsqu'il n'y a pas de réponse de la part des forces de l'ordre, cela fait peur et nourrit encore plus ce sentiment. [...]
[...] Le constat que l'on peut faire c'est qu'un peu partout, on constate qu'au cours des dernières années les délits et les crimes commis par les jeunes augmentent de plus en plus. On peut alors se demander pourquoi une telle violence de la part des jeunes ? Qu'est-ce qui les pousse à agir ainsi ? En effet, la criminalité qui dominait durant l'après-guerre était ce que l'on appelle une criminalité d'opportunité Celle-ci est remplacée aujourd'hui par ce que l'on appelle criminalité d'exclusion et ce depuis le dernier quart de siècle. Cette violence des jeunes est notamment expliquée par la question de la drogue aux Etats-Unis. [...]
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