Exposé de Politiques publiques sur la critique du modèle classique d'analyse du processus de décision publique selon Lucien Sfez et sur la base de son ouvrage Critique de la décision publique.
[...] L'autorité historique du modèle cartésien. D'abord donc, revenons à Descartes2 qui va développer un modèle de la décision fondé sur trois caractéristiques : linéarité, rationalité et liberté. Liberté : c'est ce qui renvoie à l'initiative même de la décision, de la naissance d'une volonté individuelle (subjectif, intime Le point de départ intervient en fait ex nihilo et réside dans la nature de l'homme ; elle est fonction de sa personnalité. Ensuite, la rationalité c'est l'idée que, la mise en œuvre effective de la décision, le passage d'une volonté à une action, va présider à toute une dynamique de causalité (c'est à dire que mon 1 Sfez Lucien, La décision, PUF , Que sais-je Sciences humaines Descartes René, Discours de la méthode entreprise est rationnelle à partir du moment où chaque moment engendre le suivant dans un enchaînement de déductions consciemment ordonné).A noter, que rationalité et liberté s'interpénètrent ici dans un concept de mono-rationnalité qui fait qu'une décision renvoie à un acteur en particulier. [...]
[...] Rationalité bureaucratique et critique de la décision classique Texte 2. L. Sfez, extraits de Critique de la décision, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques Dans quelles mesures et à quel degré la théorie classique de la décision peut-elle être critiquée ? Lucien Sfez est un chercheur en science politique particulièrement reconnu pour avoir, depuis les années 60, systématiquement cherché à repenser les liens du politique avec l'administration et la technique. En d'autres termes, lorsqu'il publie Critique de la décision (1973), il initie une démarche à part entière qu'il élabore au regard du courant structuraliste dans lequel il évolue. [...]
[...] La critique de la linéarité est inévitablement en lien direct avec une critique de la rationalité. Sfez y oppose le concept de multi-rationalité.L'ordre pensé de la décision à l'éxecution en passant par la délibération est à mettre en lien avec des relations de causalité dans un enchaînement rationnellement établi. La démarche cartésienne ne retiendra qu'une des quatre causes aristotéliciennes : la cause motrice. C'est en effet la seule à être en lien direct avec l'homme. De la critique de la linéarité à la critique de la rationalité-causalité, le passage semble dès lors évident pour une critique de la liberté du sujet. [...]
[...] En somme, ces phénomènes sont autant de façon de mettre en lumière les différentes étapes de la décision avec un primat accordé à l'action gouvernementale dans la conception de la décision au détriment finalement de la considération de la phase d'exécution menée par les services administratifs ainsi que du moment de réception par les administrés. (C'est l'idée que l'on a d'une administration neutre et subordonnée). En somme, tout cela fait que la décision, perçue comme telle, a une véritable fonction sociale en tant que théorie normative. En d'autres termes, elle permet à l'administré de définir des décideurs (donc des interlocuteurs potentiels), mais aussi à l'administrateur de visualiser les enjeux et les possibilités de leurs actions. [...]
[...] Toute théorie de la décision semble n'être dès lors qu'un des éléments constitutif du système politique. Le schéma de linéarité-rationalitéliberté est ainsi mis à mal dans ses fondements même. B. Points de critique de la décision. Comme nous l'avons vu dans la première partie, le modèle cartésien se fonde sur trois caractéristiques essentielles : linéarité, rationalité et liberté. Ce sera donc sur ces trois points essentiels que portera la critique élaborée par Lucien Sfez qui découpe donc son travail autour de ces trois éléments. A la linéarité, Sfez opposera une vision systémique. [...]
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