Cette fiche a une double volonté : percer les différents modes de diffusion de promotion puis de rejet du darwinisme en France et analyser dans quelle mesure ils représentent une adaptation « à la française » du darwinisme social. On suivra pour cela le plan du livre de la première partie s'intéressant à la définition du darwinisme et à la réflexion sur la nécessaire externalisation de l'Histoire des sciences « dures » et « sociales » aux deuxièmes et troisième partie représentant l'approche historique avec la promotion (1859-1900) puis le rejet des idées darwiniennes dans le domaine des sciences sociales (1900-1918).
[...] L'objet d'étude est donc principalement historique mais aussi scientifique ou sociologique. La problématique de l'essai est donc de présenter la réception et la diffusion du darwinisme social en France de 1859 à 1918. L'analyse de cette première partie peut sembler quelque peu longue et déséquilibrée par rapport à sa place dans l'ouvrage (une cinquantaine de page sur 402) mais il nous a semblé qu'elle était essentielle présentant clairement l'objet d'études et ses limites, la méthode utilisé et la justification d'une étude interdisciplinaire. [...]
[...] Sur le plan social le Darwinisme est encore plus globalement rejeté. Il apparait comme un risque pour l'ordre social et une source de matérialisme qui conduit à l'athéisme. Les religieux insistent donc sur l'inconscience des diffuseurs de la thèse et sur la nécessité pour toute société de posséder des valeurs morales fortes instaurées par une Eglise. La dernière partie porte sur le désamour soudain de la France pour les thèses darwinistes sociales qui trouve son explication autant dans le contexte historique de l'époque que dans une réfutation plus scientifique des thèses sociobiologiques. [...]
[...] L'analyse porte sur les différents vecteurs de la vulgarisation de ces thèses et des transferts épistémologiques des sciences vers la politique. Les naturalistes sont les premiers diffuseurs des thèses naturalistes étudiées et il est intéressant de constater que la plupart mène une double carrière de scientifique et d'homme politique. Ils cherchent à fonder les sciences politiques s'appuyant sur le credo que l'ordre social est régi par des lois immuables Leur combat porta sur la reconnaissance de leurs matières à l'école notamment à l'université et ils le gagnèrent avec la création d'une chaire de philosophie biologique à la fin des années 1870. [...]
[...] La question de l'accueil du darwinisme social en France à l'époque où il est dominant en Angleterre (fin XIXème-début XXème) n'a jamais été abordée en profondeur. On peut dès ce premier chapitre, constater que le darwinisme obéit à une définition large et reconnait plusieurs courants aux objectifs très différents. L'étude du darwinisme social apparait alors d'un intérêt nouveau car il est intéressant de mettre en lumière quelles voies ont été choisies par les scientifiques et sociologues français et ce qu'elles présentent de spécifique par rapport aux réflexions darwiniennes sociales. [...]
[...] A l'orée du XXème siècle l'influence du darwinisme social est sans précédent et la science est plus que jamais présente dans les sciences sociales et politiques. Mais c'est également dans cette période où les premières distinctions entre sciences biologiques et sociales est un premier coup porté au darwinisme social alors que celui-ci est à son apogée. Gabriel Tarde, qui veut substituer les lois sociales d'imitation et d'invention aux lois darwiniennes de concurrence et de sélections, puis surtout Emile Durkheim ( 1858-1917) vont procéder à la séparation des sciences sociales et biologiques. [...]
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