Publié en 1998, cet ouvrage de Danielle Tartakowsky présente un historique des manifestations de rue de 1870 à nos jours. Il nous offre ainsi une véritable rétrospective détaillée des évènements qui ont secoué et investi la rue. L'auteur, Danielle Tartakowsky, historienne, spécialiste des mouvements sociaux est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Paris VII. Elle nous décrit les détails, les causes et les conséquences de manifestations, qui ont parfois complètement déstabilisé le régime, ou qui au contraire n'ont eu aucun impact.
Dans son histoire, la France a connu de nombreuses crises, où les manifestations et les mouvements populaires ont toujours joué un rôle, que ce soit de déclencheur de conflit ou de soutien au gouvernement. Tout a commencé avec la Révolution, soit il y a plus de deux siècles : la rue s'est alors affirmée comme acteur majeur de la vie politique, susceptible de faire et de défaire les gouvernements. Il est clair que les liens étroits qui unissaient les manifestations et l'attitude révolutionnaire de ces années-là ont laissé des traces dans la mémoire collective.
[...] Différence de mobilisation entre forces politiques Danielle Tartakowsky étudie bien la composition des différentes manifestations. Elle dénombre ainsi les cortèges constitués de partis politiques (socialistes, communistes, gaullistes, catholiques ) en recensant la mobilisation de chaque force politique. Ce sont les conflits de l'après-guerre (années 1920) qui commencent à être réellement influencés par les partis politiques. C'est en 1924 que le parti communiste français fait sa première apparition publique dans la rue. Dans ce cas, on peut se demander si la manifestation constitue une sorte de mise en avant des partis, de valorisation permettant leur émancipation. [...]
[...] En bref, aide-t-elle ou combat-elle la démocratie ? Cet ouvrage apporte une vision claire et objective sur les différentes manifestations qui ont eu lieu en France et leurs conséquences. Danielle Tartakowsky détaille minutieusement chaque évènement, chiffrant les blessés, les incidents, les participants. Avant l'entrée en matière, elle a pris soin de faire figurer une liste des sigles et des abréviations des partis politiques, des associations, des comités, et des différentes unions dont les initiales sont parfois peu évocatrices au milieu d'un paragraphe. [...]
[...] Tout d'abord, la différence profonde qui existe entre Paris et la province ; ensuite, nous étudierons les différences de mobilisation et d'organisation de manifestation en ce qui concerne les partis politiques, puis l'évolution historique nettement constatée pour la forme et le déroulement des manifestations ; et enfin, nous verrons comment certaines manifestations ont réussi à déstabiliser le gouvernement en place. Typologie des manifestations L'auteur a classé les manifestations qu'elle a étudiées en quatre groupes différents : -les manifestations-processions : ce sont celles qui servent à affirmer l'identité d'un groupe par sa relation aux valeurs qu'il incarne, elles construisent une véritable image en usant de symboles (comme pour une traditionnelle procession catholique par exemple). Danielle Tartakowsky prend comme exemple récurrent les commémorations nationales, qui s'apparentent à des évènements passé de la Nation Française. [...]
[...] Ils ne prennent pas de cible précises, et leurs revendications sont souvent absentes. Ces manifestations, sont dites des processions elles ne cherchent qu à affirmer ou construire l'image et l'identité de leur groupe qu'elles représentent afin de consolider, afficher et constituer sa puissance. Elles se déroulent généralement sur des lieux saints (mur des Fédérés à Paris par exemple ) -les manifestations–pétitions : ce sont des cortèges qui doivent leurs origines aux évènement révolutionnaires de levée en masse de la Révolution Française. [...]
[...] Le 6 février 1934, les manifestants de gauche, les ligues, les Anciens Combattants, et les mouvements anti-fascistes se rassemblent tous en même temps. Ils empruntent le même itinéraire, et se retrouvent dans le même état d'esprit. C'est une véritable émeute. L'ampleur de cette manifestation est considérable et les conséquences très importantes. Elle conduit en effet à l'abdication de Daladier et à la constitution d'un nouveau gouvernement. C'est la première fois qu'un mouvement influe véritablement sur la vie politique et non l'inverse. En mai 1968, l'agitation commence par les milieux étudiants. [...]
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