Critique du savoir politique : François Borella

Résumé du document

"Résumer c'est trahir" (F. Borella) néanmoins, à travers cet ouvrage, l'auteur fait un tour d'horizon du savoir politique en essayant de le définir par rapport à la science et de voir son évolution au fil de l'histoire.

La connaissance est considérée comme une série de quatre opérations : savoir, conserver, faire savoir et savoir-faire. La science politique, ne connaissant pas ces quatre étapes, n'est pas une science comme les autres. Mais qu'est ce que la science ? Deux solutions s'offrent à nous : cela peut englober toutes les connaissances ou alors se limiter à des formes spécifiques (inductive, expérimentale…). On s'attachera plutôt au second modèle, ainsi, la religion, l'art, l'amour et la philosophie ne rentrent pas dans les sciences, ne produisant pas de connaissances.
Selon Einstein, les mathématiques sont la science par excellence, car par leur raisonnement, ils prouvent toutes les autres sciences. Ainsi, un débat se met en place entre le rationalisme et l'empirisme. Einstein prônant le premier. Bachelard a prouvé qu'il existe les deux. La science peut être considérée comme la recherche sur les phénomènes naturels, ce qui en exclu les mathématiques et la logique. Mais elles prennent le devant de la scène quand on définit la science comme un raisonnement rigoureux, déductif car elles fondent la connaissance sur la démonstration.
Selon l'UNESCO, il s'agit d'un "effort pour maîtriser la chaîne des causalités". Mais Comte, en 1830, montrait que cette thèse n'était pas possible, la difficulté ne ferait que reculer indéfiniment.

Extraits

[...] Les sciences sociales ont modifié la science politique traditionnelle. Selon l'auteur, il faudrait revenir à une connaissance plus fidèle à la réalité. Néanmoins, il ne faut pas oublier que l'action humaine reste mystérieuse et que l'on ne peut tout prévoir. [...]

[...] A partir des années 1920-1930 une crise apparaît dans le domaine de la science expérimentale. La démarche scientifique a également été remise en cause dans les années 70-80 par des mouvements tels que les hippies qui dénonçaient par exemple la bombe atomique. Suite à la révolution einsteinienne, le savant est remis en cause. Par les expériences, la science ne peut dire le vrai, mais elle montre un phénomène grâce à l'énoncé empirique. Or, en matière de sciences sociales, cet énoncé est impossible. Les phénomènes sont en effet rarement vérifiables et reproductibles. [...]

[...] En politique, il faut noter que l'action est constitutive du phénomène politique général. Celui là est lié à un ensemble d'institutions. Contrairement à plusieurs théories, la société politique a toujours été présente, et partout dans le monde. "L'homme est le seul animal politique" Société politique et conscience de soi Le concept politique apparaît de façons différentes suivant les langues et on ne peut la définir par des critères trop réducteurs. En effet, la société politique "consciente d'elle-même prend des formes historiques concrètes diverses". [...]

[...] Or au siècle, cette science politique est rejetée comme non scientifique. Il existe en science sociale des théories déductives et normatives qui reposent sur l'analyse de données et non sur l'expérimental. Se pose aussi le problème de la religion : il faut trouver les rapports religieux/politique, selon un point de vue externe et non théologique. La philosophie politique est spéculative et discursive : elle part de la raison. On la perçoit souvent comme la recherche de la meilleure forme de gouvernement. [...]

[...] Néanmoins, le temps lui est imposé, même si parfois elle tente de le modifier : institution de nouveaux calendriers, fêtes nationales L'unité de temps politique sera la durée de vie de l'organe principal. Le temps influe sur la politique et son action, dans sa relation passé- futur. Il est aussi un moyen d'action, planification. La durée du mandat cadre l'action L'énigme politique La question politique ne peut jamais être considérée comme résolue. Malgré l'imprévisibilité, on peut dégager, par les statistiques, des régularités. La science politique est "un discours sur le discours", car elle étudie le langage. [...]