La principale activité de Pierre de Senarclens est celle de professeur de relations internationales à l'Université de Lausanne depuis 1974. D'autre part, il fut également Directeur de la Division des droits de l'homme et de la paix à l'Unesco de 1980 à 1983. Pierre de Senarclens a été professeur invité à l'Institut d'études politiques de Paris enseignant dans le Diplôme d'études supérieures de relations internationales en 1996-1997 et Senior Associate Member of St. Anthony's à Oxford University en 1999. Il fut membre fondateur et président jusqu'en 2002 du Conseil de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT). Il exerce également la fonction de vice-président du Conseil de la Croix Rouge suisse. Il est membre du Conseil de l'Institut pour le Dialogue humanitaire, de la Commission consultative du Conseil fédéral sur le développement et de la Commission d'admission au service diplomatique du Département fédéral des affaires étrangères suisse. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages portant sur l'histoire des idées, sur l'histoire et la sociologie des relations internationales contemporaines, comme par exemple De Yalta au rideau de fer paru en 1993, Mondialisation, souveraineté et théories des relations internationales publié en 1998, ou encore L'humanitaire en catastrophe en 1999. De même, en 2000, il a dirigé la rédaction de l'ouvrage Maîtriser la mondialisation avec des hommes tels que Bertrand Badie ou Francis Maupain.
[...] Pour l'auteur, une chose est sûre : on ne remplacera pas les États par des modes de régulation informels, par une gouvernance sans gouvernements, par la toile d'araignée d'acteurs hétérogènes prétendant représenter la société planétaire Les États resteront encore longtemps au centre des processus d'intégration politique, car ils sont essentiels pour atténuer les dégâts impliqués par le processus de mondialisation. Selon Senarclens, la nouvelle régulation internationale doit être fondée sur la coopération régionale entre les États, de façon similaire au modèle européen. Néanmoins, la mondialisation d'inspiration néolibérale qui s'opère aujourd'hui entraîne bien plus de malheurs comme la pauvreté, la montée des polarisations sociales ou la destruction de l'environnement, que de bonheur social . [...]
[...] C'est l'avènement de la société de consommation, de l'économie de services, c'est l'épanouissement des valeurs individualistes et matérialistes, tout ceci encouragé par les entreprises et fondations privées, les centres de recherche et de nombreux groupes de pression. La mondialisation est également marquée par l'hégémonie américaine, due au soutien que les États-Unis reçoivent de la part des intellectuels, des experts et surtout des médias. C'est pourquoi les États-Unis ont joué un rôle prépondérant dans la promotion des valeurs et pratiques néolibérales et ont donc influencé les politiques économiques de la Grande-Bretagne, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la CEE (Communauté économique européenne), le Japon et les pays d'Asie du Sud-est et d'Amérique Latine. [...]
[...] Par ailleurs, beaucoup disent que la mondialisation contribue à diminuer la force des régimes de souveraineté nationale. L'originalité de Pierre de Senarclens est ici de montrer que les gouvernements nationaux ont encore un impact important sur la conduite de la politique économique et sociale d'un État, notamment dans les sociétés dites industrialisées, mais également dans la conduite des organisations internationales. Toutefois, l'auteur veut également montrer en quoi la mondialisation peut exercer une influence plus redoutable sur les pays pauvres et en voie de développement dans la mesure où ces pays disposent de systèmes politiques plus fragiles et d'une influence moindre sur la scène internationale. [...]
[...] Le modèle de la démocratie représentative et participative est trop ancré dans les esprits et dans la culture politique occidentale pour être éliminé par la mondialisation. Les États gardent par exemple une responsabilité décisive dans la mise en place des conditions favorisant l'installation de firmes transnationales, d'ONG ou d'organisations supranationales. On assiste aujourd'hui à la formation de nouveaux régimes de souveraineté dont le maintien dépend de l'extension des régimes de coopération internationale. Ainsi, Pierre de Senarclens parle d'un abandon d'une part de l'autonomie, mais pas d'une perte de souveraineté. [...]
[...] De même, en 2000, il a dirigé la rédaction de l'ouvrage Maîtriser la mondialisation avec des hommes tels que Bertrand Badie ou Francis Maupain. L'objectif de Pierre de Senarclens lorsqu'il écrit Critique de la mondialisation est de montrer que la mondialisation telle que nous la connaissons aujourd'hui n'est pas associée à des changements matériels irrépressibles, mais bien le résultat de l'application de l'idéologie néolibérale. L'auteur souhaite en réalité analyser en quoi ce phénomène relève d'une dynamique aux dimensions politiques et en quoi les hommes sont directement responsables de la mondialisation. [...]
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