L'État-providence est malade : les dépenses sociales et sanitaires croissent beaucoup plus vite que les recettes et la seule solution serait d'augmenter les prélèvements obligatoires. Cependant, l'État-providence a des effets positifs, car il permet d'amortir les effets de la crise. Ainsi, les systèmes de protection sociale ont une fonction anticyclique ; les revenus sociaux injectent dans l'économie une masse de pouvoir d'achat relativement indépendante des aléas de la conjoncture. Mais l'accroissement des impôts et des charges sociales ne risque-t-il pas de mettre en péril la compétitivité des entreprises et de saper le dynamisme de l'économie ? Si rien ne change, la progression des prélèvements obligatoires se poursuivra en effet inexorablement. Mais il n'est plus possible de poursuivre dans la voie actuelle.
Le véritable enjeu aujourd'hui est celui d'un nouveau contrat social entre les individus, les groupes et les classes. La crise de l'État-providence c'est la crise d'un système donné de rapports sociaux, mais il y a aussi la question de savoir si l'État-providence, en tant que forme sociale et politique, peut continuer à rester le seul support des progrès sociaux et l'unique agent de la solidarité sociale. Les pays occidentaux se sont enfermés dans une conception trop étatique de la solidarité et s'avèrent difficilement capables de trouver un second souffle dans une situation de crise.
L'état providence se trouve dans une impasse financière, son efficacité économique et sociale décroit, son développement est contrarié par certaines mutations culturelles en cours. Le rythme de croissance des dépenses publiques liées aux politiques sociales et aux mécanismes de redistribution est actuellement beaucoup plus rapide que celui de la production nationale, et cela est dû à la crise et au tassement de la croissance.
[...] On ne peut fixer à priori des limites infranchissables à l'état providence qui seraient déduites d'une analyse strictement économique et financière. En fait, s'il y a des limites, elles sont sociétales et culturelles. C'est donc prioritairement en termes sociologiques et politiques qu'il faut aborder les problèmes actuels de l'état providence L'ébranlement intellectuel de l'état providence 2 constats à faire tout d'abord : - L'état providence du 20e siècle est un approfondissement et une extension de l'état protecteur classique. - L'état protecteur définit l'état moderne comme forme politique. [...]
[...] Il faut tendre à réduire la visibilité sociale, morceler la société, la fragmenter en une multitude de groupes de références : segmenter et opacifier le social pour limiter les effets de la division qui les traversent. Le but ultime est donc que les individus puissent devenir indifférents les uns aux autres. Mais l'éradication de la tension sociale originelle ne peut se concevoir qu'aux deux pôles extrêmes de la sympathie et de l'indifférence. C'est alors l'idée d'espace politique qui devient vide de sens. Troisième partie : état providence et société solidaire 1. [...]
[...] Il y a crise des représentations de l'avenir, le doute sur l'état providence est lié à une sorte de panne de l'imagination sociale. L'état providence est globalement remis en cause, pris au piège entre la volonté conservatrice de revenir en arrière des uns et l'incapacité de penser le devenir des autres et la question primordiale est alors la suivante : l'égalité est-elle encore une valeur qui a de l'avenir ? La demande d'égalité économique ou sociale se présente sous un autre monde : elle s'exprime comme volonté de réduction des inégalités. [...]
[...] Cependant l'État-providence a des effets positifs car il permet d'amortir les effets de la crise. Ainsi les systèmes de protection sociale ont une fonction anticyclique ; les revenus sociaux injectent dans l'économie une masse de pouvoir d'achat relativement indépendante des aléas de la conjoncture. Mais l'accroissement des impôts et des charges sociales ne risque-t-il pas de mettre en péril la compétitivité des entreprises et de saper le dynamisme de l'économie ? Si les choses restent en état, la progression des prélèvements obligatoires se poursuivra en effet inexorablement. [...]
[...] Tous ces auteurs sont rendus crédibles par l'ébranlement qui touche un peu partout les racines les plus profondes de l'état providence. Si on veut aller au cœur de leur système, il faut bien comprendre que les libéraux refusent l'idée même de contexte social. Pour eux, l'individu est un être parfait et solitaire, et la société et l'état sont appréhendés dans une perspective purement instrumentale. C'est le fait social lui-même qu'ils envisagent sous un jour nouveau, ou plus exactement qu'ils n'envisagent plus du tout. [...]
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