Contre-démocratie, Pierre Rosanvallon, vie publique, pouvoir, démocratie électorale-représentative, démocraties contemporaines
La contre-démocratie, la politique à l'âge de la défiance est un essai de Pierre Rosanvallon où il analyse l'évolution des démocraties contemporaines, et plus particulièrement les modifications de la participation des citoyens à la vie publique.
Pierre Rosanvallon, né en 1948, est un politologue français. Il occupe, entre autre, la chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France et est directeur d'étude à l'EHESS. Il s'engage à gauche, auprès du Parti Socialiste, est permanent syndical à la CFDT pendant un temps, et crée en 2002 un mouvement intellectuel: La République des Idées. Il étudie l'histoire intellectuelle de la démocratie sur le long terme, l'histoire du modèle politique français et des rapports entre l'État et la société, et les transformations de la démocratie contemporaine.
Rosanvallon analyse ce qui semble être une désaffection des dirigeants politiques de la part des citoyens, et sur ces manifestations de la défiance. Dans cet ouvrage, l'auteur se demande quelles sont les manifestations de la défiance. La thèse de Rosanvallon est que, face au déclin du politique, les citoyens ne se désengagent pas de la vie publique, mais modifient leurs actions par la contre-démocratie, c'est à dire un système de défiance à l'encontre de la légitimité électorale.
[...] Fiche de Lecture : La contre-démocratie, la politique à l'âge de la défiance, Pierre Rosanvallon, Les livres du Nouveau Monde, Le Seuil p. La contre-démocratie, la politique à l'âge de la défiance est un essai de Pierre Rosanvallon où il analyse l'évolution des démocraties contemporaines, et plus particulièrement les modifications de la participation des citoyens à la vie publique. Pierre Rosanvallon, né en 1948, est un politologue français. Il occupe, entre autre, la chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France et est directeur d'étude à l'EHESS. [...]
[...] Tout d'abord, on pourrait penser, du fait de l'importance de l'abstention aux élections, d'un désintérêt des citoyens pour la vie publique. En effet, la démocratie est victime d'une dissociation entre la légitimité qui relève de procédures par les élections, et la confiance envers les dirigeants, vue comme intégrité et souci du bien commun. C'est cette dissociation qui est le problème des démocraties. Pour faire contrepoids à l'érosion de la confiance, un ensemble d'institutions sont mises en place pour organiser la défiance, c'est à dire la contre-démocratie. La contre-démocratie n'est pas l'inverse de la démocratie, c'est la démocratie de la défiance. [...]
[...] Une autre modalité est la dénonciation, poussée à l'extrême sous le régime de la Terreur. Au XIXe siècle le scandale est considéré comme le seul moyen permettant de dénoncer, tandis qu'aujourd'hui, est dénoncé ce qui est considéré comme injuste ou anormal. La notation est la troisième forme de surveillance: en testant la compétence des dirigeants, ces derniers sont en quelque sorte devenus les élèves des citoyens. Les acteurs de la surveillance sont multiples: il s'agit d'abord d'une éthique personnelle; une nouvelle forme de militantisme, apparue vers 1970 autour de nouveaux conflits sociaux comme l'environnement, dont l'objectif est d'influencer le pouvoir; on assiste à la multiplication des autorités indépendantes de surveillance; enfin internet qui permet aux individus d'interagir rapidement. [...]
[...] Le populisme serait aussi une forme de radicalisation de la contre-démocratie à travers le contrôle de la politique. Enfin, le marché serait une forme de souveraineté négative, il serait à la fois la raison et le révélateur de l'impolitique, du manque de vision globale des questions autour de l'organisation d'un monde commun. Parce que l'économie est impolitique, du fait qu'elle réclame à la fois plus de régulation et qu'elle tait la question de la répartition des richesses, le capitalisme peut être en même temps plus injuste et dans un sens plus démocratique. [...]
[...] La théorisation de cette réalité qu'est la défiance à l'égard des politiques et sa mise en œuvre, et le fait que la contre- démocratie peut être vue comme une solution au malaise démocratique sont les principaux apports de l'auteur. Cependant, Rosanvallon part du point de vue selon lequel le citoyen est actif, or il peut très bien être passif, et il ne voit pas que la contre-démocratie peut mener à l'incapacité pour les dirigeants de gouverner, ce sont les principales limites de la pensée de l'auteur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture