Abraham Lincoln a dit en son temps que « la démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Si la notion de peuple est extrêmement présente dans cette définition et en constitue le requisit, il semble bien que la définition de ce peuple est la condition sine qua none de la réalisation de la démocratie. Les deux pays étudiés n'ont apparemment rien en commun, du moins d'un point de vue purement géographique. Pourtant, au de là de ce simple constat, il semble que la Côte d'ivoire d'une part et le Zimbabwe de l'autre voient remis en cause le qualificatif de « modèle » qu'on avait autrefois l'habitude de leur accoler. En fait les deux pays subissent les contre coup d'une démocratisation en crise ( fatale?).Dans quelle mesure les processus de démocratisation de ces deux pays sont comparables ? Nous allons voir comment après avoir été considérés chacun à leur manière comme des modèles , ces deux pays se sont emparés du thème ethnique qui lui même remet en cause la démocratisation.
[...] Au vue de la violence et des pillages contre les propriétaires de fermes, on ne peut s'empêcher d'avoir à l'esprit les images de l'URSS qui en son temps menait la même politique contre les Koulaks. De plus, les investisseurs étrangers fuient le pays. En avril des zimbabwéens vivaient sous le seuil de pauvreté et les chômage ainsi que l'inflation atteignaient le chiffre record de 55%[16]. La situation s'est aggravée en mars 2002, quand nouvellement réélu pour son cinquième mandat, le président Mugabe a annoncé la relance de sa campagne d'expropriation des fermiers blancs. [...]
[...] Celle-ci est un moyen pour lui de se construire une légitimité particulière. Ce concept a été initié au départ pour écarter Allassane Ouattara et il a été ensuite repris et amplifié par Gbagbo qui savait pertinemment que son parti perdrait dans un combat loyal contre ce même Ouattara et c'est pour cette raison que les conditions d'éligibilité ont été reformatées de manière à le rendre inéligible. Malheureusement ce concept a dépassé la personne d'Allassane Ouattara. La Côte d'Ivoire, terre d'hospitalité pour les étrangers bascules dans la xénophobie et l'on peut encore se demander si les paroles de l'hymne national ont encore une signification : Salut, Ô Terre de l'espérance, Pays de l'hospitalité de même que la devise nationale qui est UNION -Discipline-Travail Une des composante majeure de l'ivoirité est constituée par la fracture Nord-sud. [...]
[...] En Côte d'ivoire, le retour à la paix sociale est gravement menacée par les dérives de l'ivoirité. Les revendications souverainistes aux fondements ethnonationalistes sur fond de rivalités religieuses par lesquelles cette crise de croissance de la démocratie se donne à voir, offrent des arguments pour des perspectives d'interprétations peu optimistes[18]. De part ces événements, la Côte d'Ivoire inaugure un processus démocratique fragilisé dans sa croissance par un ethnonationalisme qui en compromet la capitalisation durable des acquis On assiste en fait à un assemblage de phénomènes contradictoires à savoir la démocratie sur fond d'ethnonationalisme. [...]
[...] Courrier International n 23/08/01. Dozon page 46 Dozon page 52, les Baoulé avaient été façonnés par un sens aigu de l'Etat. J-P Cheveau dans l'article de J-P Dozon in Politique Africaine, Juin 2000) Page 56. Dozon. Dozon page 50. porte parole du Conseil supérieur des Imams in www.afrique-express.com et les nouvelles occupations se sont accompagnées d'une recrudescence de la violence contre les fermiers blancs »page 10, Compagnon. Après les terres, nous nous occuperons des mines Mugabe, in Courrier International, juin 2000. [...]
[...] C'est pour cette raison que début 2000, Mugabe a lancé une politique de réforme agraire et plus de 1500 fermes sont alors occupées en juin 2000 Il fait monter la tension raciale en affirmant que la possession de mines par les Britanniques n'est plus acceptable et qu'il veut africaniser tous les secteurs économiques[10] afin de réparer les tords de l'héritage colonial. En fait, là encore, il s'agit d'un calcul politique stratégique de la part de Mugabe qui désire poursuivre son règne malgré son impopularité. En effet, en février 2000, il a perdu un référendum sur la constitution. Le calcul politique se situe là : afin de récupérer de sa popularité perdue, il joue la carte raciale. [...]
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