La Constitution, charte des Pouvoirs publics et les principes généraux du droit public français stipulent : le suffrage universel se définit comme l'expression fondamentale du dogme de la souveraineté du peuple. L'article 4 de la Constitution du 4 octobre 1958 dispose : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum... Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret ». Ces caractéristiques sont, stricto sensu, inaliénables.
La première fonction que le droit attribue au suffrage universel réside dans la désignation de représentants du peuple. Ces représentants sont aussi appelés « gouvernants ». Le lien entretenu entre gouvernants et gouvernés est assuré par le truchement du vote électoral. Par ailleurs, l'élu est, en tant que responsable politique, un membre « organique » de l'État. À titre d'exemple, on peut mentionner le rôle du Président de la République ou celui d'un membre d'organe collégial comme l'Assemblée nationale ou le Sénat.
[...] L'exemple le plus révélateur est celui du référendum, proposé au préalable par le Président de la République. Cependant, un autre type d'exercice peut avoir lieu : l'élection législative. Cette élection, dans le cadre de sa singularité, a lieu à l'occasion d'une dissolution de l'Assemblée nationale. Le point important qui mérite d'être souligné réside dans le fait que la réélection d'une majorité favorable à l'exécutif implique la ratification de la position gouvernementale, l'élection d'une autre majorité signifiant au contraire désaveu (Ph. [...]
[...] Autrement dit, le choix a lieu à partir d'une sélection qui lui précède et qui lui est imposée. Certes, la liberté juridique de candidature est pratiquement totale, soumise à des conditions de formes assez peu contraignantes ; mais présenter une candidature sérieuse suppose investiture ou soutien de formations politiques (Ph. Braud). Au-delà des procédures formelles et règlementaires ainsi que des lois relatives aux financements de partis politiques, il est une vérité inévitable : la politique est un lieu où se cristallisent les querelles personnelles, les luttes de clans ou d'organisations politiques (hors des partis politiques eux-mêmes), distanciées à l'électeur moyen. [...]
[...] Au-delà des clivages et des identités profondes divergentes, il est difficile de postuler l'idée que les candidats n'ont rien en commun. S'il existe des différences politiques profondes entre divers candidats, il n'est pas du tout sur que celles-ci soient entièrement perçues telles qu'elles sont réellement (Ph. Braud). Car soucieux d'électoralisme, les leaders et les formations politiques sont aptes, dans le jeu de conquête du pouvoir et dans l'élan d'une réelle compétition, à s'adresser à toutes les couches sociales. Une telle pratique servirait ainsi à estomper autant les conflits que les contradictions qui peuvent les opposer les unes aux autres. [...]
[...] "Le comportement électoral en France", Philippe Braud (1973) 1. Rationalité et irrationalité du recours aux urnes Le mythe du suffrage, expression de la souveraineté La Constitution, charte des Pouvoirs publics et les principes généraux du droit public français stipulent : le suffrage universel se définit comme l'expression fondamentale du dogme de la souveraineté du peuple. L'article 4 de la Constitution du 4 octobre 1958 dispose : La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum . [...]
[...] Leurs discours et leurs actes doivent donc viser à les conserver, car il n'est pratiquement pas possible d'emporter une élection sans cela (Ph. Braud). La victoire d'un leader politique et in fine, d'un parti politique dépend fondamentalement des faibles déplacements de voix. En cela, on parle en terme de stratégie politique où le discours doit susciter l'émotion voire le désir de l'électeur envers, non pas le parti, mais le candidat politique directement[1]. La stratégie des partis consiste ainsi à regrouper le vote flottant afin de le récupérer mais surtout afin d'éviter qu'il ne bascule au profit d'un rival ou dans l'abstention Les Comportements électoraux de rejet Le comportement de rejet d'un électeur constitue une réaction singulière au sein de tous les comportements électoraux et mérite, selon l'auteur, de s'y attacher. [...]
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