Contrairement aux idées reçues, la communication n'est pas l'ennemie de la démocratie. A tous les niveaux, la politique a besoin de communication pour se réaliser pleinement. Les détenteurs du pouvoir politique s'exposent et se mettent en scène depuis toujours, afin d'attester leur existence et celle de la collectivité qu'ils incarnent. Tout se passe donc comme si le pouvoir devait exposer ses signes et ses représentations pour pouvoir s'exercer. Au cœur de sa légitimité, on trouve la démonstration de sa capacité à agir, en affichant son pouvoir de faire changer les choses. Ce qui peut se résumer en une phrase de Pierre Bourdieu : « les hommes politiques sont en représentation, agissent pour être vus agissant ».
Traditionnellement, les détenteurs du pouvoir ont recours à des moyens coercitifs pour servir leurs stratégies de communication. Les régimes totalitaires du XXe siècle ont ainsi utilisé tous les supports d'information disponibles pour conditionner les masses. Par la répétition incessante des mêmes thèmes, par la simplification des idées, par le mensonge, la propagande permet de rallier au pouvoir de nombreuses personnes qui finissent par croire les dogmes du régime.
[...] C'est la capacité à choisir et à assembler des programmes en fonction des désirs des téléspectateurs et des annonceurs. La télévision devient une machine à fictionner une société et à dramatiser le débat public. La stratégie est simple : tant qu'à satisfaire le consommateur, pourquoi ne pas lui faire aussi une offre politique, en tant qu'il est un électeur ? Pourquoi ne pas lui vendre un parti politique ? Berlusconi vise une néo-politique entendue comme une politique expressive, basée sur la relation directe et affective avec l'électeur- consommateur. [...]
[...] La compétence requise pour être acteur de la communication politique est selon ce modèle de trois ordres : les individus y sont rationnels, libres et égaux et préférence du discours à l'image. * Le modèle propagandiste C'est une forme théologique du politique. Ce modèle distingue les acteurs selon des rôles qui ne sont ni réversibles, ni interchangeables. Certains parlent, d'autres écoutent. Il y a une hiérarchie et un déséquilibre des rôles. L'émetteur, celui qui parle, est l'être d'élite. Le récepteur est caractérisé par son grand nombre et son affectivité. Le discours se trouve contaminé par la puissance que l'on réserve à l'image. [...]
[...] L'espace public sera changé en ce que seront modifiés le nombre, la qualité et la plasticité des acteurs qui le consituent. Le politique devra gagner son existence dans un autre espace, celui du réseau, comme il l'a fait dans les quartiers, sur le territoire physique. Les contradictions de la communication politique (Dominique Wolton) * L'absorption de la société civile par l'espace public L'extension de l'espace public est liée à la démocratisation, plus précisément à la fois, à la laïcisation et à la rationalisation de la société. La conséquence de cette extension est la diminution du rôle de la société civile. [...]
[...] * Rôles et fonctions Le rôle essentiel de la communication politique est d'éviter le renfermement du débat politique sur lui-même, c'est-à-dire d'assurer le lien entre la classe politique inévitablement refermée sur elle-même et le reste de la société. La communication politique assure trois fonctions. D'abord, elle contribue à identifier les problèmes nouveaux qui surgissent, les hommes politiques et les médias jouant ici un rôle essentiel. Ensuite, elle favorise leur intégration dans les débats politiques du moment en leur assurant une sorte de légitimité. Le rôle des sondages et des hommes politiques est ici sensible. Enfin, elle facilite l'exclusion de thèmes qui ne sont plus l'objet de conflits ou sur lesquels un consensus temporaire existe. [...]
[...] La communication ne se substitue pas à la politique, mais lui permet d'exister. La communication politique constitue donc en définitive un révélateur de l'état du système politique. Le marketing politique (Gilles Achache) Pour qu'il y ait communication politique, il faut que soient définis un émetteur, un récepteur, un espace public et un ou des médias. * Le modèle dialogique Modèle le plus ancien et doté de la légitimité la mieux assurée. Il se constitue autour du mouvement des Lumières aux XVIIe et XVIIIe siècles. [...]
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