L'extraordinaire valeur militaire de la Wehrmacht, dans son action et sa résistance, a souvent été attribuée à l'emprise de l'idéologie nazie sur les soldats comme à sa capacité fédératrice. Nombre sont ceux qui ont considéré le national-socialisme comme la force motrice de la Wehrmacht.
Cependant, selon Shils et Janowitz, la force de conviction n'est pas suffisante à assurer une capacité de résistance telle que la Wehrmacht en a fait montre lors de la seconde guerre mondiale. La force de résistance est fonction de facteurs internes, à l'instar de tout groupe social. En effet, les auteurs envisagent l'armée allemande, par extension, toute armée, en tant que groupe social à part entière. Toutefois, c'est à un groupe social spécifique qu'ils s'attachent ici : l'armée, soit une population fonctionnant selon des mécanismes propres, au sein de structures non moins particulières. Aussi, cette étude constitue-t-elle une analyse sociologique du fait militaire.
Toutefois, il s'agit ici du cas précis de la Wehrmacht. La question centrale est donc celle des facteurs de la résistance. Shils et Janowtiz considèrent la capacité de cohésion comme la force motrice d'un groupe social, par conséquent, de son aptitude à résister aux agressions externes comme internes.
Le postulat des auteurs se présente ainsi : les motivations pour se battre comme pour résister du soldat tiennent à une socialisation organisationnelle optimisée alors opérée dans l'armée allemande, soit à l'intégration d'individus isolés dans des groupes élémentaires, des unités sociales, susceptibles de satisfaire les besoins psycho-sociologiques inhérents à la condition humaine. Une telle socialisation engendre un grand dévouement individuel et une forte cohésion interne du groupe « minimum », l'un nourrissant l'autre et réciproquement. D'autre part, l'endurance du groupe procède d'un ciment culturel plus global, constitué de représentations politiques et idéologiques, ciment, par ailleurs, plus généralisé, apportant ainsi une très importante cohérence à l'ensemble des groupes élémentaires, donc à l'armée considérée dans son entier.
Mariant des approches tant micro que macro sociologiques, cette thèse constitue, de plus, une analyse détaillée du fonctionnement du groupe social large qu'est la Wehrmacht comme des unités la composant. Si les auteurs mettent l'accent sur les structures, ils y associent également des fonctions et dynamiques d'actions / rétroactions... Autant de facteurs dont l'articulation permet de comprendre, sinon d'expliciter les mécanismes de cohésion alors à l'œuvre dans la Wehrmacht.
[...] En effet, par le biais d'un processus d'identification à Hitler, également, substitut du père, les soldats projettent toutes leurs angoisses et leurs espoirs jusqu'à lui vouer une dévotion sans borne, ce, jusqu'à la fin, voire après. Il ne s'agit aucunement d'une idée politique d'Hitler mais d'un mécanisme quasi- psychanalytique de prolongement identitaire, du groupe élémentaire jusqu'au Führer. Cette analyse sociologique de la Wehrmacht met donc en évidence des fonctions intégratives et des mécanismes de cohésion ayant animé les structures sociales et hiérarchiques alors à l'œuvre dans l'armée allemande afin d'en assurer la valeur combattante. Cette étude laisse en outre une large part à l'idée identitaire, aux valeurs psychanalytiques et émotionnelles s'y attachant. [...]
[...] Cependant, selon Shils et Janowitz, la force de conviction n'est pas suffisante à assurer une capacité de résistance telle que la Wehrmacht en a fait montre lors de la seconde guerre mondiale. La force de résistance est fonction de facteurs internes, à l'instar de tout groupe social. En effet, les auteurs envisagent l'armée allemande, par extension, toute armée, en tant que groupe social à part entière. Toutefois, c'est à un groupe social spécifique qu'ils s'attachent ici : l'armée, soit une population fonctionnant selon des mécanismes propres, au sein de structures non moins particulières. [...]
[...] Le concept, sinon le facteur clé de la cohésion, est le groupe élémentaire dont la propre structure n'est pas dénuée d'importance. Le groupe élémentaire est l'unité de combat minimum à laquelle les soldats sont attachés. Ce groupe restreint agit par procuration, par projection en se substituant à l'unité sociale de base des individus : la famille. L'appartenance au groupe permet la satisfaction des besoins physiques, psychologiques, voire affectifs, nécessaires au bien-être minimum d'un individu. Pour ce faire, le groupe agit par identification des individus au groupe. [...]
[...] Toutefois, il s'agit ici du cas précis de la Wehrmacht. La question centrale est donc celle des facteurs de la résistance. Shils et Janowtiz considèrent la capacité de cohésion comme la force motrice d'un groupe social, par conséquent, de son aptitude à résister aux agressions externes comme internes. Le postulat des auteurs se présente ainsi : les motivations pour se battre comme pour résister du soldat tiennent à une socialisation organisationnelle optimisée alors opérée dans l'armée allemande, soit à l'intégration d'individus isolés dans des groupes élémentaires, des unités sociales, susceptibles de satisfaire les besoins psychosociologiques inhérents à la condition humaine. [...]
[...] La relation à l'autorité constitue le ciment psychologique de l'armée. Bâtie autour de la figure autoritaire et patriarcale de l'officier, elle s'insère dans le processus de socialisation auguré par la formation du groupe élémentaire. D'où l'ascendant plus important des officiers de rang subalterne, plus proche physiquement et psychologiquement du dit groupe élémentaire. S'élabore ainsi toute une série de représentations et de symboles autour du statut d'officier, système conceptuel rappelant fortement un transfert d'ordre affectif, sinon psychanalytique de la figure du père de famille, fondement inconditionnel du bien-être comme force motrice du groupe. [...]
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