Dans cet article scientifique extrait de La Revue Française de Science Politique (Année 1989, Volume 39, Numéro 1, Pages 22 à 33), Jean-Claude Gourevitch aborde la question du clip politique dans le paysage de la communication politique. L'auteur est un expert international dans le domaine de l'édition et de la formation et enseigne à l'Université Paris XII. Lors de la parution de l'article, en 1989, l'auteur a pu observer l'émergence d'un nouvel outil de communication politique lors de la campagne présidentielle française de 1988. Son étude porte ici sur l'analyse de ce nouveau phénomène qu'est l'utilisation du clip politique dans les campagnes électorales. Pour ce faire, il s'appuie sur un corpus de clips politiques diffusés lors de cette campagne.
[...] Puis, Jean-Paul Gourevitch insiste sur le fait que le clip politique est à différencier du spot politique. Pour ce faire, il établit une définition précise du clip politique en s'appuyant sur trois caractéristiques fondamentales : la bande-son la bande image et l'utilisation du produit Le clip est donc une courte séquence d'images montées se succédant à un rythme rapide sur un fond musical qui ne laisse pas place au discours. Mais cette définition, pour être complète, se doit d'intégrer la différenciation du spot et du clip. [...]
[...] Pour preuve, six candidats sur les neuf se présentant au poste de la présidence les ont utilisés mais de façons plus ou moins optimale et l'auteur dresse, pour appuyer ses propos, un tableau récapitulatif permettant la comparaison de l'utilisation et de l'usage de ces clips. Il distingue le clip jingle, le clip idéologique et le clip allégorique. L'auteur confirme alors sa première sous hypothèse selon laquelle la segmentation du clip politique a rendue plus difficile l'utilisation de celui-ci. En se penchant plus attentivement sur les clips de messieurs Barre, Chirac et Le Pen, il entend valider sa seconde sous hypothèse du brouillage sémantique induit par l'utilisation du clip allégorique. [...]
[...] Il évoque ce problème dans les dernières lignes de son article. En utilisant une métaphore, il identifie les clips à des prototypes particuliers de nouveaux véhicules de la communication politique que le chercheur se doit de passer au radar pour en mesurer l'excès de vitesse avant que l'on aménage les parkings, les garages et les restoroutes qui l'établiront en réseau de transport en commun (Gourevitch 1989 : 32).De plus, l'étude ne porte que sur une seule campagne, il est difficile alors pour l'auteur de confirmer l'importance de l'impact des clips politiques même s'il s'avère que le développement annoncé a bel et bien eu lieu. [...]
[...] L'hypothèse suivante est qu'avec la venue du clip politique, il ne s'agit plus pour les hommes politiques de persuader mais de choquer afin de marquer l'opinion. Il traitera de ce point dans la partie IV avec deux sous hypothèses : La campagne présidentielle est indéniablement une politique spectacle et le processus ne cesse d'évoluer. Dans sa cinquième hypothèse, Jean-Paul Gourevitch affirme que le clip politique se pose comme le pôle opposé du face-à-face télévisé avec la sous hypothèse de la prévisibilité du recours au clip (partie V). [...]
[...] C'est ce que l'auteur appelle la conjugaison imposée de l'allégorie et du réalisme (Gourevitch 1989 : 29). Jean-Paul Gourevitch affirme alors que l'arrivée du clip politique a bouleversé les rapports du leader à ses électeurs. Il ne s'agit plus de persuader mais de choquer pour marquer l'opinion. Il constate tout d'abord que la place du spectacle de la politique et de l'importance de la télécratie (Gourevitch 1989 : 30) dans la campagne présidentielle est évidente de par son caractère symbolique. [...]
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