Geertz est né en 1926 et enseigne à l'Institute for Advanced Study, à Princeton. Anthropologue, il a notamment travaillé sur l'étude des symboles. Il a réalisé ses premières études à Java et à Bali, pour ensuite, dans les années 1960 -1970, s'intéresser au Maroc, d'où provient le Souk de Sefrou, publié en 1979. Le souk de Sefrou est une étude ethnographique. Une large place est ainsi faite à la description des phénomènes observés, avant leur analyse.
La première partie du texte traite du bazar comme objet d'étude et le processus de formation de cette institution, la deuxième partie aborde le bazar comme institution culturelle. Enfin, la troisième partie décrit le bazar comme institution économique. Nous verrons d'abord l'articulation du texte, relativement longue du fait de son caractère monographique, pour en proposer ensuite un commentaire puis une critique, à portée générale, théorique et méthodologique que sur la réalité du souk.
[...] Dans l'ensemble du texte, on peut voir que Geertz fait référence à l'individu comme base de son raisonnement. Il décrit les relations d'individu à individu, que ce soit la relation vendeur/acheteur ou la relation de conflit tranchée par le témoin fiable La recherche de l'information est décrite à l'échelle de la personne, qui traverse le souk. On peut également citer : la vie du suwwaq consiste en un enchaînement de combats d'homme à homme Néanmoins, le macro n'est pas absent de cette perspective. [...]
[...] Cette vision de l'échange se reflète clairement dans le système des interactions qui apparaît dans le bazar où l'information est essentielle. L'idée de politique macroéconomique n'existe pas dans le bazar, et surtout, la principale activité du suwwaq est de passer le souk au peigne fin pour connaître le prix et la valeur des marchandises. Les institutions du bazar se divisent selon qu'elles favorisent ou non la circulation de l'information. Ainsi, le clientélisme désigne la tendance à entrer toujours en relation avec la même personne, de laquelle on a obtenu des garanties relatives, tout en sachant que le partenaire reste un adversaire De ceci découle le marchandage, compétition entre acheteur et vendeur, marquée par la coutume et déterminée par la qualité de l'information. [...]
[...] Ces conflits s'inscrivent eux-mêmes dans une structure de communication particulière. Le concept du marché parfait quand il est appliqué à un système comme le souk de Sefrou, donne lieu à de pures banalités La communication est très imparfaite dans le bazar, si l'on analyse les champs lexicaux de la description, de l'appréciation et du jugement. Ce qui ressort des termes employés pour la description comme foule, mot, ou nouvelles, c'est que le souk est aux yeux du suwwaq une foule de rivaux, un fracas de mots et une vaste collection de nouvelles pondérables ; le problème essentiel est donc de savoir à qui se fier. [...]
[...] De plus, non seulement certains passages restent de la description pure, mais d'autres sont placés de façon relativement arbitraire. Comment justifie-t-on que le marchandage et le clientélisme soient des institutions essentielles dans le souk ? car les décrire ne me semble pas suffisant. L'analyse linguistique est intéressante, mais on ne connaît rien de l'importance des mots analysés, choisis sans être justifiés, dans l'usage. Bref, Geertz affirme l'importance de l'information sans pour autant nous laisser le choix de voir autre chose. Bibliographie - Geertz, Le souq de Sefrou. Sur l'économie de bazar Paris, Editions Bouchène. [...]
[...] III Critique En premier lieu, l'absence de données statistiques, de chiffres. Geertz doute de la validité des études établies par ses prédécesseurs et reste dans une approche qualitative des phénomènes observés. On peut légitimement se demander quelle est la réalité des descriptions, dans quelle mesure elles sont détachées du vécu de l'enquêteur. A titre d'exemple, on peut citer les tableaux d'ensemble du souk : la foule englobe l'homme qui s'accroupit sur un tapis et raconte des histoires tristes sur la mort des rois, [ ] le joueur, le pickpocket, la prostituée, le charmeur de serpents [ ] ou encore des affirmations injustifiées et sujettes à discussion : les Marocains étant de fortes têtes, ratiocineurs et entêtés Tout ceci nuit à la qualité scientifique de l'ouvrage. [...]
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