Will Kymlicka est un philosophe d'origine canadienne spécialiste de la question du multiculturalisme. Docteur en philosophie de l'université d'Oxford, il a enseigné aux Etats-Unis (Princeton), au Canada (Toronto, Ottawa) et à l'institut universitaire européen de Florence. Il est également l'auteur de la "Théorie de la justice, une introduction".
Les sociétés contemporaines sont de plus en plus multiculturelles. Les groupes minoritaires, ethniques ou nationaux selon la typologie de Will Kymlicka, réclament une reconnaissance publique mais aussi les moyens de pouvoir protéger leur identité culturelle. Ces revendications provoquent, au sein d'un Etat, inquiétudes, débats publics, voire même conflits allant même jusqu'à menacer parfois l'unité territoriale des Etats. On comprend donc que la question du multiculturalisme soit devenue un enjeu majeur et un grand défi pour toutes les démocraties actuelles. Dans ce contexte-là, Will Kymlicka propose une nouvelle conception du statut et des droits des minorités dans le cadre de ce qu'il appelle une théorie libérale du droit des minorités. Par libéral, il faut entendre ici non conservateur. Dès la préface, il donne le ton en affirmant : « il s'agit désormais de dépasser la conception ancienne de la citoyenneté au bénéfice de conceptions nouvelles de l'Etat pour faire place à un multiculturalisme d'immigration et à un fédéralisme multiculturel ».
[...] KYMLICKA propose une nouvelle conception du statut et des droits des minorités dans le cadre de ce qu'il appelle une théorie libérale du droit des minorités. Par libéral, il faut entendre ici non conservateur. Dès la préface, il donne le ton en affirmant : il s'agit désormais de dépasser la conception ancienne de la citoyenneté au bénéfice de conceptions nouvelles de l'Etat pour faire place à un multiculturalisme d'immigration et à un fédéralisme multiculturel Chapitre 1 : introduction Le livre débute sur un constat général : culturellement parlant, la plupart des pays sont hétérogènes. [...]
[...] Les Etats multinationaux et les Etats multiethniques Première cause de la diversité culturelle, la coexistence de plusieurs nations à l'intérieur d'un même Etat. Une nation est une communauté historique, plus ou moins institutionnelle, occupant un territoire donné, ou sa terre natale, et partageant une langue commune Un pays incorporant plusieurs nations est un Etat multinational. Deuxième cause, l'immigration. Les groupes issus de l'immigration ne constituent pas des nations. S'ils revendiquent des droits, c'est pour pouvoir les exercer au sein de la société et des organismes publics. [...]
[...] Dans la mesure où le multiculturalisme a mauvaise presse en France, car il est perçu comme une menace régressive d'éclatement des sociétés modernes, le lecteur, sans doute séduit par une telle réflexion sur la citoyenneté multiculturelle appliquée aux pays anglo-saxons, aimerait sans doute savoir comment cette théorie pourrait s'appliquer à des pays comme la France. Il en résulte au terme de la lecture, une stimulation intellectuelle, des interrogations, des remises en causes éventuellement sur notre modèle républicain, sur une possible application de la théorie libérale du droit des minorités à notre modèle républicain. [...]
[...] Les libéraux doivent encourager les mesures de protection externes lorsqu'elles sont en faveur de l'équité entre les groupes, mais ils doivent condamner les mesures de contraintes internes qui limitent le droit des membres du groupe L'ambiguïté des droits collectifs Deux problèmes étayant l'ambiguïté de cette notion : tout d'abord, elle ne rend pas compte de la distinction entre protection externe et contrainte interne. Et ensuite elle suggère une fausse dichotomie en s'opposant aux droits dits individuels. C'est bien l'hypothèse de justice entre les groupes qui rend nécessaire l'octroi de droits spécifiques à certains groupes et donc aux membres qui les composent (citoyenneté différenciée). Chapitre 4 : repenser la tradition libérale 1. [...]
[...] Il convient au contraire d'encourager et d'accompagner les réformes libérales, surtout à l'étranger, au moyen de motivations puissantes, de pressions douces ou enfin en soutenant le développement des mécanismes internationaux des droits à la personne. En ce qui concerne les minorités polyethniques, un Etat libéral a tout intérêt à imposer le respect des principes libéraux dans la mesure où les immigrants connaissaient leur application avant d'immigrer. Enfin, il faut qu'il puisse exister des institutions judiciaires qui assurent le respect des libertés individuelles des individus. [...]
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