La fin de la Guerre froide et la chute du monde soviétique ont entraîné la suspension de la bipolarisation du monde. Cet évènement historique a également changé la donne dans les théories des relations internationales, surtout au sein de la théorie de la culture politique. Si Fukuyama a vu dans ces changements éclore la "fin de l'histoire", Samuel P. Huntington lui a théorisé l'idée que la source fondamentale des conflits allait changer, devenant le fait du "choc des civilisations."
Cette théorie s'inspire du présupposé selon lequel la politique étrangère de l'état va refléter les valeurs dominantes, les attitudes et les croyances de la société ou de la civilisation à laquelle cet État s'identifie. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la scène politique internationale est dominée par la guerre contre le terrorisme, lancée par l'administration Bush et les pays alliés des États-Unis, ces états s'opposant au terrorisme islamique.
Toutefois, le terrorisme islamiste est un concept des plus complexes, et force est de constater que l'Islam considéré en tant que civilisation
est une idée très controversée dans le monde des théoriciens des relations internationales, tout comme la thèse d'Huntington a été mainte et mainte fois contestée.
Ainsi, il convient de se demander si le choc des civilisations explique l'essor du terrorisme islamiste ?
[...] Loin d'être explicative de l'essor du terrorisme islamiste, il semble que la thèse d'Huntington est plutôt génératrice d'assimilations dangereuses et de terribles raccourcis entre l'Islam et le terrorisme qui commandent une partie de la politique internationale de nos jours et qui se sont installés dans la majorité des mentalités ; accentuant ainsi la diabolisation de l'Islam et ravivant les braises sous le feu du terrorisme islamiste SOURCES : - Abrahamian, Ervand. US Media, Huntington and September Third World Quaterly, Vol.24 (Jun. 2003), JSTOR, Concordia University Libraries, Web avril 2010. - Barash, David P. and Webel. [...]
[...] Ce sont en effet les civilisations qui vont remplacer les idéologies en tant que sources de conflits pour Huntington, ces premières étant plus sérieuses et pouvant être plus dangereuses que les idéologies traditionnelles (Genest p. 378). Il conceptualise aussi l'existence de lignes de conflits culturels s'appuyant sur de nombreux conflits contemporains ethniques ou religieux comme celui entre Israël et ses voisins Arabes. Mais Huntington va encore plus loin dans sa thèse en assistant que la culture politique, économique et culturelle de l'Occident va être amenée à être défiée par la civilisation islamique. [...]
[...] La première se trouve dans la lignée des thèses du clash des civilisations de Samuel Huntington. Selon l'auteur, la source de ce militantisme est reliée à l'Islam lui-même. Une telle vue implique qu'il y ait une incompatibilité de fond entre les valeurs islamiques et les valeurs libérales démocratiques de l'occident. Dans cette perspective l'Islam est par nature totalitaire dans le fait que le but de construire un Etat islamique basé sur la Sharia est anti-pluraliste. L'auteur ajoute toutefois qu'une telle approche de l'islam déforme sérieusement les doctrines de cette religion (Heywood, p. [...]
[...] Il convient ainsi de prêter attention à ces objections, afin de suggérer des réflexions sur le bien-fondé du choc des civilisations, mais aussi sur son rapport au terrorisme islamiste. Tout d'abord, il semble intéressant d'analyser les diverses contestations qui ont été formulées par les théoriciens des relations internationales par rapport au choc des civilisations Genest explique que Stephen Walt va questionner l'accent qui a été mis sur les civilisations comme étant une source soit d'unité soit de division parmi les individus (Genest, p. [...]
[...] Il évoque lui aussi le lien entre les médias et l'assimilation créée entre l'Islam et le terrorisme. Mamdani va expliquer que l'explication culturelle des conséquences politiques tend à éviter l'histoire et ses aboutissements. Cette équation encourage la réponse collective et la punition ; et c'est cette ligne de pensée qui fait assimiler les terroristes avec l'Islam, justifiant ainsi une guerre punitive contre un pays entier. L'illustration de cette remarque élaborée par Mamdani s'illustre bien sûr dans la guerre contre l'Afghanistan, et ce dernier rappelle qu'en plus de l'assimilation, la tendance a été d'ignorer l'histoire récente qui a modelé le contexte actuel en Afghanistan et l'émergence d'un Islam politique. [...]
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