Samuel Huntington est un professeur américain de science politique à l'université d'Harvard, de tendance conservatrice, il a été aussi membre du conseil national de sécurité au sein de l'administration Carter. Son livre le Choc des civilisations paru en 1996 qui est le plus connu donne une vision géopolitique du monde particulière.
Ce livre est une interprétation de l'évolution de la politique globale depuis la fin de la guerre froide où les pays du monde entier ont commencé à développer de nouveaux antagonismes et de nouvelles affinités. Pour S. Huntington ils tendent à se regrouper et le font avec des pays appartenant à la même culture et la même civilisation, il dément le mythe de la culture universelle. Soit le monde est un, soit il est dual, soit il est divisé en 184 états, soit il est atomisé en un nombre potentiellement infini de tribus, de groupes ethniques de nationalités, considérer que le monde est formé de 7 civilisations permet d'éviter nombre de ces difficultés.
[...] Ce que l'on peut retenir de cette guerre est que les participants de base à des guerres civilisationnelles peuvent compter sur l'aide de leurs frères en civilisation. Mis à part les américains qui ont fait figure d'exceptions durant cette guerre, dans un premier temps partisan des Croates puis dans un deuxième temps en soutenant les Bosniaques sur la fin de la guerre mais pour une raison civilisationnelle, leur but était de réduire l'influence des pays fondamentalistes en Bosnie. L'autre raison, le fait que les Serbes étaient identifiés à des méchants et les Bosniaques les gentils dans l'opinion Américaine par les atrocités commises par les Serbes au début du conflit et l'image de victime impuissante que représentaient les Bosniaques. [...]
[...] Huntington veut faire passer le message que la bipolarité de l'époque de la guerre froide a cédé à un monde complexe multipolaire et multicivilisationnelle mettant le principe de civilisation au premier plan. [...]
[...] Concernant l'Asie du Sud-est, les puissances ont tendance à se retourner vers leurs traditions et leurs propres identités. Le désir s'est développé dans le peuple chinois de retourner à ce qui est authentiquement chinois comme le système patriarcal, autoritaire, traditionnel plutôt que la démocratie et le marxo-léninisme qui sont des emprunts à l'étranger. Selon les dirigeants asiatiques, les valeurs responsables de la réussite asiatique sont : l'ordre, la discipline, goût du travail, la famille. Et le manque de respect, l'individualisme, la paresse sont responsables du déclin de l'occident. [...]
[...] Les civilisations s'affirment grâce à la modernisation, croissance démographique, leur développement économique et la religion. La modernisation n'a rien à voir avec l'occidentalisation, les cultures indigènes utilisent les techniques modernes dans les domaines de l'informatique, de l'industrie, de l'armement (comme l'Arabie Saoudite, l'Iran, le Japon) et ne s'occidentalise pas pour autant. Par ailleurs, la modernisation renforce les cultures et réduit la puissance relative de l'occident par conséquent le monde devient plus moderne et moins occidentale. La richesse, la puissance économique et l'influence politique des sociétés non occidentales, s'accroissent en particulier en extrême orient. [...]
[...] L'illustration complète de la théorie d'Huntington sur le Choc des civilisations Les ralliements civilisationnels se font constamment lors des guerres, l'exemple le plus complet reste de la guerre en ex-Yougoslavie. Au premier échelon les Croates combattaient les Serbes de Croatie pendant que les Bosniaques combattaient les Serbes et Croates de Bosnie qui se battaient également entre eux. Au deuxième échelon le gouvernement serbe ambitionnait de faire une Grande Serbie en aidant les Serbes de Bosnie et de Croatie, tandis que le gouvernement croate aspirait la Grande Croatie pour laquelle il soutenait les Croates de Bosnie. [...]
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