Le but de cet ouvrage est d'interroger le lien entre expérience historique de la Chine et expérience présente (connexion ? ou absence de connexion ?) : les historiens tentent d'aller au fond des choses pour identifier continuités et développements (ou discontinuités et absences de développements) et tenter d'en rendre compte.
Cet ouvrage s'inscrit dans la continuité de l'ouvrage de Philip A. Kuhn Les origines de l'Etat chinois moderne, qui a mis en exergue les transformations de l'Etat chinois dans un « effort d'adaptation institutionnelle » vers « un programme constitutionnel » dans deux domaines liés : l'édification d'une base fiscale claire et contrôlable pour des rendements accrus et le renforcement de l'Etat central, avec une contrainte compte tenu de la période considérée : l'élargissement de la participation politique et de l'accès au pouvoir.
La problématique du renforcement de l'Etat et de la participation des citoyens soulève le problème de la démocratie, d'où le questionnement à l'origine de ce livre : dans quelle mesure la tradition politique et la culture chinoise s'accordent-elles avec les valeurs et les pratiques du libéralisme démocratique ?
[...] Elle se manifeste dans la formation des juristes. Dans l'immédiat après-guerre (1945), renaissance de l'occidentalisation qui est ensuite oubliée au profit de l'influence soviétique. Les Chinois savent maintenant que les Classiques ne répondent pas à tous les problèmes. Nationalisme ne signifie plus volonté de mettre en avant la tradition, mais volonté de se faire entendre. Mais les Chinois ont pris conscience de la diversité des modèles occidentaux, de l'importance des processus de régionalisation qui accompagnent la mondialisation. Ils signent tout de même les grands accords internationaux (contre la torture en 1988, Kyoto en 2003 Ces accords peuvent conduire à l'application uniforme du droit, l'accès au droit, et le contrôle juridictionnel des actes de l'administration, ce qui serait déjà un gros progrès. [...]
[...] C'est pour cela aussi que le pouvoir a toléré un nombre relativement restreint d'élections au niveau des cantons et des bourgs, élections pourtant déclarées anticonstitutionnelles en 2001. Ces élections pourraient permettre de recruter de nouvelles élites moins corrompues et plus efficaces pour le Parti. Elles s'expliquent par un problème structurel des cantons. Administrativement, ils sont pris entre les villages et les districts. Mais ils sont en situation de dépendance vis- à-vis des villages car leurs ressources fiscales passent en grande partie par ces derniers. [...]
[...] Mais le monde a en tout cas à gagner de l'influence chinoise. [...]
[...] Démocratie et front uni : Des 20s aux 40s, Mao désigne par démocratie : - soit une démocratie au sein de l'armée, contre la pratique féodale des officiers, afin de susciter l'enthousiasme des soldats. Démocratie qui doit servir à renforcer la discipline et la capacité combative, non à les affaiblir S'oppose à l' ultradémocratisme petit-bourgeois incompatible avec le combat. - soit une forme politique. Correspond à la révolution bourgeoise qui précède la révolution socialiste. Pour Mao, la situation en 1927 correspond à celle de la Russie en 1905. [...]
[...] Pour conclure, l'idée de démocratie a connu une évolution fondamentale : le lien qu'elle entretient avec le droit est aujourd'hui admis comme une nécessité, et la conception marxiste de la démocratie est presque éteinte. L'intellectuel, le pouvoir, et l'idée de démocratie après Mao : discours et pratiques par Zhang Lun La période actuelle correspond à une double transition : celle du post- communisme et celle de la chine impériale qui a commencé il y a 150 ans. Les élites intellectuelles se cherchent une place entre le pouvoir et le peuple, depuis la mort de Mao. [...]
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