Né en 1931 au Québec, Charles Taylor est un philosophe de langue anglaise. Il enseigne actuellement la philosophie et la science politique à l'université McGill. Son ouvrage Multiculturalisme. Différence et démocratie est paru en 1992. Il avait été rédigé en 1990 pour l'inauguration de l'University Center for Human Values, à l'université de Princeton.
Selon une première approche l'individu constitue son identité intérieurement, de manière autonome. Il se construit seul, décide de ce qu'il veut être ou ne pas être. Pour Rousseau il s'agit de « suivre la voie de la nature qui est en nous ». L'individu doit trouver son originalité au plus profond de lui-même, sans influence extérieure. L'identité se forme alors dans la sphère privée, car il s'agit d'une construction personnelle propre à chacun. On retrouve ici l'approche du sociologue Simmel, qui pense la société en terme d'individualisation : l'individu choisit « à la carte » les différents cercles sociaux auxquels il souhaite appartenir. Charles Taylor se pose la question de la place de la diversité dans les démocraties contemporaines : la pluralité culturelle doit-elle être prise en compte par la puissance publique ? Si oui, sur quels fondements et de quelle manière ?
[...] Nier sa culture revient à nier ce que l'on est. Cela implique donc une politique de la différence pour préserver et mettre en valeur les différentes cultures présentes dans une société. D'autre part, il faut noter l'importance, dans les deux conceptions, de la notion d'égal respect : en ce qui concerne la première approche, tous les citoyens ont une égale dignité ce qui implique une politique identique pour tous. Dans la seconde approche tous les citoyens étant égaux en droit dans une démocratie, cela implique que toutes les cultures présentes méritent une égale reconnaissance en ce qu'elles sont les fondements de l'identité. [...]
[...] Aussi verrons-nous que selon la conception que l'on en la place réservée à la différence dans la société n'est pas la même. l'Identité : une construction monologique ou dialogique ? l'identité comme construction personnelle et intime Selon une première approche, l'individu constitue son identité intérieurement, de manière autonome. Il se construit seul, décide de ce qu'il veut être ou ne pas être. Pour Rousseau il s'agit de suivre la voie de la nature qui est en nous L'individu doit trouver son originalité au plus profond de lui-même, sans influence extérieure. [...]
[...] Charles Taylor, Multiculturalisme. Différence et démocratie Né en 1931 au Québec, Charles Taylor est un philosophe québécois de langue anglaise. Il enseigne actuellement la philosophie et la science politique à l'université McGill. Son ouvrage Multiculturalisme. Différence et démocratie est paru en 1992. Il avait été rédigé en 1990 pour l'inauguration de l'University Center for Human Values, à l'université de Princeton. Charles Taylor se pose la question de la place de la diversité dans les démocraties contemporaines : La pluralité culturelle doit-elle être prise en compte par la puissance publique ? [...]
[...] L'identité culturelle propre à chacun peut tout à fait être réservée au domaine privé ; de ce point de vue demander la reconnaissance publique de spécificités culturelles souligne le refus de s'intégrer et d'adhérer à un projet collectif. D'autre part l'universalisme et la neutralité portés par les institutions publiques, loin d'être homogénéisants, permettent à justement à chacun de satisfaire son besoin d'authenticité. L'ouvrage de Taylor, bien que relativement court, a le mérite de mettre en lumière les liens entre identité et reconnaissance, différence et démocratie. Néanmoins, il est permis de critiquer sa position, qui privilégie une société éclatée où la différence est mise en valeur, plutôt qu'une société unie autour d'une citoyenneté partagée. [...]
[...] Si l'on adhère à une vision dialogique, alors la politique de la différence semble s'imposer. L'individu se construit par les autres, et la reconnaissance de la société a un rôle fondamental dans la construction de son identité. Le déni de reconnaissance peut alors être une forme d'oppression car il influence la manière dont est perçu l'individu dans la société. La différence doit être reconnue, voir mise en valeur par les institutions publiques. Cela permet d'autre part à l'individu de rester proche de cet idéal d'authenticité évoqué plus haut. [...]
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