«Boukharine n'est pas seulement le plus précieux et le plus fort théoricien du parti, mais il peut être légitiment considéré comme le camarade le plus aimé du parti » . Malgré cette citation de Lénine dans son testament de 1923 ventant les grandes qualités de Boukharine utiles au parti, Staline ne se gêna pas pour l'exécuter froidement en mars 1938.
Nikolaï Ivanovitch Boukharine née en 1888 fut une figure centrale de l'histoire du parti bolchevich de l'URSS et un théoricien originale de la pensée marxiste. Il tint une place à côté de Lénine pendant la révolution d'octobre, par la suite il devint le rédacteur en chef de la Pravda et le théoricien officiel du parti communiste soviétique pendant plus de dix ans. C'est durant cette période qu'il écrivit son œuvre majeur s'intitulant « La théorie du matérialisme historique ». Sa carrière politique fut la plus importante après la mort de Lénine en 1924. En effet, il dirigea l'International Communiste de 1926 à 1929 et fut à la tête du parti avec Staline de 1925 à 1928. Principal architecte d'une politique permettant un développement industriel progressif de l'URSS il s'opposa au Stalinisme grandissant qui prévoyait l'industrialisation immédiate et la collectivisation totale de l'agriculture. Cette position politique lui valu d'être marginalisé de la vie du parti et lui apporta la mort par exécution. Le travail qui suit porte sur différents extraits de Boukharine tiré de l'un de ses premiers livres « L'économie mondiale et l'impérialisme » de 1915. Les chapitres I, X et XIV furent choisis pour mettre en exergue les caractères les plus probants de la pensée internationaliste de Boukharine. Le premier traite des aspects de l'économie-monde, le dixième développe quelques concepts de l'impérialisme ainsi que l'évolution que produit le capitalisme sur les acteurs internationaux, le quatorzième dévoile le déterminisme qu'accord Boukharine au modèle capitaliste. La question essentielle posée est de savoir quelle place et quelle pertinence la pensée de Boukharine à t'elle dans la discipline des Relations Internationales ? Tout d'abord il se doit d'étudier les principaux axes et concepts de Boukharine pour ensuite développer un esprit critique sur la vision qu'il donne des relations internationales.
[...] Les relations internationales vues à travers le prisme du matérialisme historique. Une inflexion de la pensée marxiste : l'impérialisme selon Boukharine. II La pertinence du modèle boukharinien. A'/ Une théorie prophétique invalidée. B'/ L'économie-monde selon Boukharine : un concept ouvrant de nouveaux horizons. Introduction «Boukharine n'est pas seulement le plus précieux et le plus fort théoricien du parti, mais il peut être légitimement considéré comme le camarade le plus aimé du parti Malgré cette citation de Lénine dans son testament de 1923 vantant les grandes qualités de Boukharine utiles au parti, Staline ne se gêna pas pour l'exécuter froidement en mars 1938. [...]
[...] Plusieurs postulats vont découler de cette vision de l'histoire qui explique l'évolution des sociétés humaines par l'aspect économique. L'évolution historique ne s'explique pas par des idéologies, des spiritualités quelconques développées par les hommes, mais par des fondements purement et simplement matériels. Autrement dit, comme dit Marx l'infrastructure économique prime sur la superstructure idéologique, politique et juridique. En se concentrant donc sur l'économie, Boukharine va travailler sur l'évolution du capitalisme qui tend à son époque à se globaliser. L'existence et la persévérance de ce dernier s'expliquent selon l'auteur par un mode de production singulier. [...]
[...] Ibid., chapitre x p.120 (voir annexe). Silem Ahmed, Histoire de l'analyse économique (1995), Paris, Hachette p Karl Marx, Oeuvres, Paris, Gallimard, La pléiade, Conclusion du livre p In, Silem Ahmed, Histoire de l'analyse économique (1995), Paris, Hachette p Stephan Cohen, Nicolas Boukharine la vie d'un bolchevik (1979), librairie François Maspéro, Paris p V. Kierman, Marxism and Imperialism, Londre, Arnold p In, Dario Battistella, Théories des relations internationales, Paris, Presses de Science Po p.232. Rosa Luxemburg, Accumulation du capital, (1913), paris Maspéro In, Silem Ahmed, op.cit., p Jean-Jacques Roches, Théories des relations internationales, Paris, Montchrestien, 4édition 2001, page 69. [...]
[...] B'/ L'économie-monde selon Boukharine : un concept ouvrant de nouveaux horizons Suite à l'évolution du contexte international de l'après seconde Guerre mondiale, la pensée marxiste incluant la théorie de l'impérialisme Boukharinienne semble absente dans la réflexion qui se livre au sein de la discipline des Relations Internationales. La conception politique développée par Staline, du socialisme dans un seul pays qui est en totale contradiction avec la théorie marxiste tend à marginaliser cette dernière, les relations inter-étatiques particulières qu'entretiennent l'URSS et les Etats-Unis énoncées plus haut ainsi que la survie du modèle capitaliste ne font que rendre obsolète la pensée marxiste en Relations Internationales. [...]
[...] Conclusion Boukharine fut l'un des premiers intellectuels à appliquer la théorie marxiste directement aux relations internationales avec sa conception de l'impérialisme exercé par les Etats capitalistes. Comme Marx, il définit l'acteur de ces relations comme étant la classe bourgeoise qui s'est consolidée et affirmée à travers la construction de l'Etat pour défendre ses intérêts économiques dans l'arène internationale. L'infrastructure déterminant l'histoire de ces unités capitalistes bourgeoise dans une économie-monde, le capitalisme détenant les graines de sa propre destruction, Boukharine finit comme Marx par prédire la fin de ce système, mais une échelle bien plus large que ce dernier qui se limitait à l'étude interne de ces unités politiques. [...]
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