asile, guichet, administration, spire, agent
« L'Asile au guichet » : s'intéresse à la politique d'immigration. Pour lui, c'est un cas emblématique pour comprendre l'action publique. C'est une politique qui fonctionne comme « une façade en trompe l'oeil » : d'un côté, politique hyper visible, devenue un élément central de l'action gouvernementale, et en même temps totalement invisible dans sa mise en oeuvre concrète. Voile d'ignorance sur les interactions entre les assujettis et les metteurs en oeuvre de cette politique.
Spire va étudier comment le droit était concrètement appliqué dans un service préfectoral chargé de prendre en charge des demandeurs d'asile. Point de vue méthodologique : observation participante, est devenu un agent de cette administration. Va se faire embaucher comme vacataire, disant à ses collègues qu'il étudie les étrangers (alors qu'il étudie le travail bureaucratique par rapport aux immigrés). Découvre des zones d'incertitudes produites par un désajustement entre l'offre et la demande : nombre des demandeurs / absence des moyens. Du coup, routines en matière d'accueil pas ajustées aux objectifs propres à la politique. Hiérarchisent les dossiers nés de la pratique bureaucratique : on favorise les dossiers qui correspondent le mieux aux attentes, à la nécessité d'un examen en urgence. Les guichetiers, soumis à une forte pression, ne distinguent plus ce qui relève du droit de ce qui relève de la bureaucratie, de la gestion des flux imposée par les circonstances. Variété des modes de l'application de la règle en fonction des guichetiers, mais moins en fonction de la personnalité que des profils sociaux.
[...] -Violence verbale : pas uniquement due à la pression, mais liée aux rapports que les guichetiers entretiennent avec l'institution elle-même. La violence verbale constitue un moyen d'affirmer le pouvoir dont ils se sentent investis en dépit du sentiment de relégation qu'ils éprouvent : ils compenseraient leur frustration professionnelle en optimisant ce petit espace de domination (analyse de Spire à nuancer, pas sûr que les guichetiers se perçoivent comme des fonctionnaires ratés et frustrés -Souci de traiter les dossiers le plus rapidement possible et pour cela d'élaguer la masse des demandes : traiter le plus de demandes possibles en un temps record. [...]
[...] -Ce lieu de l'asile est un lieu de relégation dans la machine administrative : locaux vétustes, éloignés du centre ville Et au sein de ces administrations, postes encore plus relégués : postes d'accueil. Dans l'échelle de valeur des plus hauts fonctionnaires de la préfecture, le demandeur d'asile c'est le ressortissant le plus bas, car il n'a pas encore de droits. Mais (petite boutade d'Alexis Spire) l'agent qui le reçoit se situe à peine au dessus. -Modalités d'incorporation des normes de conduite par les agents. [...]
[...] jeunes fonctionnaires, pas l'impression d'être à leur place, sentiment de relégation car pas un choix délibéré, voix d'accès à une statut. Attitudes de résistance mais conscience du peu d'effet de leur attitude -les gardiens du temple : anciens de l'administration, là depuis longtemps, parvenus à des postes d'encadrement. Voient en chaque étranger un fraudeur potentiel qui les conduit à se représenter la demande d'asile comme illégitime. Suspicion permanente. Les demandeurs d'asile vont devoir se justifier de façon permanente. Le droit d'asile est extrêmement fragile. [...]
[...] L'Asile au guichet : s'intéresse à la politique d'immigration. Pour lui, cas emblématique pour comprendre l'action publique. C'est une politique qui fonctionne comme une façade en trompe l'œil : d'un côté, politique hyper visible, devenue un élément central de l'action gouvernementale, et en même temps totalement invisible dans sa mise en œuvre concrète. Voile d'ignorance sur les interactions entre les assujettis et les metteurs en œuvre de cette politique. Spire va étudier comment le droit était concrètement appliqué dans un service préfectoral chargé de prendre en charge des demandeurs d'asile. [...]
[...] -pragmatiques du guichet: guichetiers venus du privé : rapport assez dépassionné à leur mission. expériences dans le privé, satisfait de leur emploi stable. Respectueux des normes, distance à l'égard de toute perception morale. Pragmatisme dépolitisant. Demandeur d'asile comme un débouté en puissance. Indifférence. Les modes d'application peuvent varier selon les profils : compassion / intransigeance / indifférence. D'une façon générale, c'est l'intransigeance et l'indifférence qui dominent. Représentation assez dépolitisée de l'asile. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture