Dans cet article, dont nous ne connaissons pas la date de publication, José Carlos Valente, professeur d'Histoire sociale contemporaine et spécialiste de l'étude de l'organisation corporatiste de l'Estado Novo portugais se propose d'étudier l'éducation populaire mise en place par le régime de Salazar, au travers notamment des Casas do Povo, les Maisons du Peuple, construites dans les zones rurales. La période d'étude s'étend de la mise en place de l'Estado Novo en 1933, jusqu'à la mort de Salazar, alors écarté du pouvoir, en 1970.
L'auteur va montrer comment ces Casas do Povo ont été un instrument d'endoctrinement au service de l'idéologie ruraliste de l'Estado Novo. Au-delà, nous pourrons nous interroger à travers le prisme des Casas do Povo sur la nature de la dictature portugaise. La volonté d'encadrement de la population en fait-elle un régime totalitaire ou seulement autoritaire?
Nous tâcherons d'examiner la question tout d'abord en décrivant le modèle idéologique et économique de l'Estado Novo tel qu'il est esquissé par l'auteur de l'article (I), avant d'étudier les tentatives d'encadrement et d'endoctrinement de la population par le régime, à travers d'une part des Casas do Povo (II), et d'autre part de l'enjeu de la lecture (III).
[...] Dans le discours de la dictature, la campagne devient refuge de l'élément national expulsé des grandes villes cosmopolites, et les ruraux fonte vital do Povo” : la source vivante du Peuple. Au service de ce cadre idéologique, la cellule de base est la famille traditionnelle, vecteur des valeurs morales. L'expression de Teotónio Pereira, dentro de casas brancas e pequeninas résume bien l'idéologie salazariste. Le foyer traditionnel (casas brancas) et modeste (pequeninas) est la cellule de base de l'Estado Novo. Cette brève approche par l'auteur de l'idéologie salazariste nous permet de commencer en partie à répondre à la question sur la nature et l'organisation du régime. [...]
[...] Selon José Carlos Valente, ces mesures sont les signes de la résistance du régime salazariste à toute tentative d'une éducation populaire uniformisée et orientée vers la promotion technico-professionnelle industrialisante, soupçonnée d'appartenir au modèle urbain combattu. Ainsi en 1947, Castro Fernandes, Secrétaire d'État aux Corporations, dresse le bilan de 14 années d'activité des Casas do Povo. Il souligne que beaucoup ont été dissoutes ou suspendues, car mal contrôlées, elles tendaient à inculquer aux ruraux un habitus citadin, dont les conséquences affirme-t-il, ont été désastreuses sur l'ordre social. [...]
[...] Nous verrons que si la mainmise de l'État sur l'éducation, en particulier avec l'enjeu de la lecture, est signe d'une volonté totalitaire de contrôle de la société par l'État, celle-ci est loin d'avoir été mise en œuvre en pratique. II. Les Casas do Povo, un relais de l'endoctrinement des masses rurales loin d'être efficace Les Casas do Povo, Maisons du Peuple, sont créées dès 1933 dans les zones rurales, avec comme objectif affiché celui de favoriser la création d'une communauté culturelle interclassiste rassemblant travailleurs et propriétaires, dans le but d'assurer l'harmonie sociale. Elles représentent en cela selon José Carlos Valente une véritable synthèse appliquée des principes fondamentaux du corporativisme. [...]
[...] Fiche de lecture de l´article de José Carlos Valente : " As casas do povo e a educação popular no Estado Novo (1933- 1970)" Introduction Dans cet article, dont nous ne connaissons pas la date de publication, José Carlos Valente, professeur d'Histoire sociale contemporain et spécialiste de l'étude de l'organisation corporatiste de l'Estado Novo portugais se propose d'étudier l'éducation populaire mise en place par le régime de Salazar, au travers notamment des Casas do Povo, les Maisons du Peuple, construites dans les zones rurales. [...]
[...] Ces sessions de lectures au sein des Casas do Povo vont être très précisément régulées à partir de 1946. Le texte législatif précise ainsi qu'elles doivent réunir obligatoirement entre 5 et 20 écoutants, en présence d'un membre de la direction de la Maison du Peuple. Le rôle du lecteur est clairement défini. Celui-ci a le devoir d'éclairer la compréhension des écoutants, mais ne doit pas permettre que la discussion ne se généralise, afin nous le comprenons de ne pas éveiller favoriser le débat et la mobilisation. [...]
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