Cet ouvrage a été publié en 2004 par l'Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine (université Paris III – Sorbonne Nouvelle), en partenariat avec le Centre de Recherche et de Documentation sur l'Amérique latine (CREDAL). Il s'agit d'un ensemble de 11 textes réunis et présentés par Renée Fregosi (docteur en science politique et en philosophie, directeur de recherche à l'IHEAL et au CREDAL, chercheur associée au CERI).
Plusieurs des auteurs se consacrent à un pays en particulier : l'Argentine, le Paraguay, le Chili, le Venezuela, le Pérou, la Colombie, la Bolivie et le Brésil, soit 8 des 33 pays d'Amérique latine, parmi les plus importants en termes de poids démographique et politique. On peut regretter cependant le peu de poids accordé aux îles des Caraïbes. Ces monographies resituent chacune la trajectoire politique des pays en question, de manière brève, sans jamais remonter plus loin que le 19e siècle, avant de se focaliser sur une expérience politique particulière, qui semble éclairante pour l'auteur : les coups d'Etat avortés, le « pinochetisme », la présidence d'Hugo Chavez…Ce qui n'empêche pas une réflexion comparatiste explicite (avec les évocations nombreuses du Mexique, de l'Uruguay dans plusieurs de ces collaborations, sans pour autant qu'un chapitre leur soit consacré) et implicite, puisque chaque monographie participe de l'une des 3 grandes thématiques du livre.
[...] D'autant que plusieurs auteurs évoquent ces concepts : Jean-René Garcia lorsqu'il traite de la Bolivie : Les sciences sociales encore influencées par la thèse du sens inéluctable de l'Histoire présentaient un modèle explicatif se voulant scientifique qui affirmait [ ] l'inévitabilité d'une évolution démocratique enracinée profondément. Ces phases de transition et de consolidation démocratique ont donné naissance à une science transitologie” et consolidologie” Les transitions ont laissé la place, tant en Europe qu'en Amérique latine, à des processus de démocratisation. [...]
[...] -la politique mise en place par l'armée (G. Périès et B. Patino). -l'échec de l'armée au pouvoir (B. Patino). [...]
[...] L'appel à des élections plébiscitaires les Péruviens ou le mépris du suffrage populaire les brésiliens ? Les liens avec les élites économiques ou les foules ? Un discours progressiste ou réactionnaire ? Le musellement du débat politique sur la scène publique ne suffit pas à enterrer ces questions, qui ne peuvent que conduire à des purges et des coups d'État à répétition, qui deviennent en quelque sorte la continuation de la politique par d'autres moyens - L'échec de l'armée, c'est la transition démocratique en elle-même. [...]
[...] La récente opposition entre la nouvelle ministre de la Défense argentine et le chef d'état-major des armées, après l'élection à la présidence de Mme Kirchner en 2007, l'illustre bien : placé sur écoute par la ministre, celui-ci a été surpris complotant pour son remplacement. La question est de savoir si cette culture du pouvoir au sein de l'armée est devenue un véritable cadre mental en Amérique latine ou si elle peut être renversée. Le constat des auteurs est double : - Dans un premier temps, ils rejettent l'idée d'un retour à la culture du coup d'État pur et dur. [...]
[...] On s'aperçoit alors que les militaires, du fait de leur expérience du pouvoir, sont plus compétents dans le jeu politique que les nouvelles élites démocratiques. En particulier du fait de leur conception guerrière de la politique, qui se traduit par des discours forts et des organisations partisanes affirmées, face à une classe politique civile en pleine recomposition. A côté de la difficulté pour les militaires à quitter la scène politique se pose un deuxième problème : quel pouvoir peut occuper l'armée après avoir dominé aussi longtemps et aussi fortement la société ? [...]
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