Dans cet ouvrage, exemplaire d'une revue portant sur les sciences politiques, il est question de l'argumentation développée par l'extrême droite en France. Les coordonnateurs de la revue insistent sur le fait qu'il ne s'agit pas ici de rendre compte de ses arguments et de sa rhétorique, mais de son argumentation, c'est à dire non seulement du contenu, du fond, mais de la forme et donc des techniques, des pratiques argumentatives et de l'interaction avec le public, les partisans et les adversaires de l'extrême droite.
[...] Cela renvoie à l'image du peuple dominé par une élite le guidant. Or le FN, parti national-populiste, dénonce régulièrement les «pseudo-élites». Ce qui amène à se poser la question suivante : comment la presse liée au FN réagit-elle lorsque le dêmos, c'est-à-dire le peuple, se met en mouvement ? L'auteur analyse le traitement des mouvements scolaires dans la région parisienne entre mars et mai 1998, parmi lesquels par la presse d'extrême droite distingue un mouvement réclamant le «droit à l'éducation pour tous», un mouvement sécuritaire et un mouvement anti-FN. [...]
[...] Une spécificité de la production de matériel propagandique du FN est analysée par les auteurs. Celle-ci se manifeste par le peu d'importance donnée aux portraits des candidats au bénéfice d'une imagerie de la banalité susceptible de rallier le plus grand nombre en diffusant le stéréotype du Franças accablé par son gouvernement, une utilisation des portraits visant à attirer toutes les strates sociales de la population, et la fréquence de symboles donnant du poids à l'émergence d'un ordre nouveau. Les auteurs voient là une certaine manifestation d'un "photopopulisme". [...]
[...] On peut noter à la lecture de ces articles que les techniques argumentatives de l'extrême droite semblent souvent avoir pour objectif de s'adresser à un public plus large que les personnes "converties" au discours d'extrême droite. On peut trouver là un rapport entre l'argumentation et les aspirations du FN : sortir du ghetto politique. En définitive, on peut considérer que l'argumentation de l'extrême droite rejoint la nature de ses arguments : arguments de rejet de l'autre, de l'étranger, semblent trouver leur pendant au niveau de la technique discursive dans le refus quasiment systématique de proposer des argumentaires rationnels. [...]
[...] Tournées contre les adversaires du parti d'extrême droite, cet ensemble désigne un monde politique dans lequel le FN est "seul contre tous", même si son ennemi déclaré est l'étranger. Selon l'auteur le discours du FN est essentiellement tourné et se nourrit quasiment exclusivement de ce que disent les autres, ses "ennemis". Ce serait cette proximité et par conséquent le fait qu'il lui est impossible de se tenir à distance qui ferait que Jean Marie Le Pen ne peut argumenter et que viendrait sa "préférence manipulatoire". [...]
[...] Argumentations d'extrême droite, revue Mots/Les langages de la politique de mars 1999, coordonnée par Simone Bonnafous et Pierre Fiala Dans cet ouvrage, exemplaire d'une revue portant sur les sciences politiques, il est question de l'argumentation développée par l'extrême droite en France. Les coordonnateurs de la revue insistent sur le fait qu'il ne s'agit pas ici de rendre compte de ses arguments et de sa rhétorique, mais de son argumentation, c'est à dire non seulement du contenu, du fond, mais de la forme et donc des techniques, des pratiques argumentatives et de l'interaction avec le public, les partisans et les adversaires de l'extrême droite. [...]
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