Fiche de lecture sur l'ouvrage : Approches de la Modernité de Jean-Marie Domenach, publié en 1995.
L' ouvrage de Jean-Marie Domenach, Approches de la modernité vise à introduire le lecteur aux sciences de l'homme. Ces sciences, apparues vers la fin du 17eme, ne cherchent pas à établir des vérités et des connaissances absolues en ce qui concerne les hommes, mais tendent plutôt à éclairer les comportements humains dans leur évolution, et elle n'ont de raison d'être précisément parce que leur objet d'étude est sans bornes et insaisissable. Il est aussi à noter que la naissance des sciences humaines est contemporaine, en Occident, de la prise de conscience de l'autre, signifiant qu'il existe ailleurs d'autres mœurs, d'autres valeurs, d'autres cultures. Ainsi la société occidentale puis plus tard orientale, façonnée par la modernité, connaît une crise d'identité et des valeurs, qui va conduire au développement de nouveaux dogmes et à la contestation de la modernité et du modernisme. On parle alors de « post-modernisme ».
C'est donc cette évolution de la période dite moderne que tend à analyser l'auteur et ce à travers trois grandes étapes : l'avènement de la modernité, la montée en puissance et les retournements et l'accomplissement et la critique de la modernité.
[...] L'absurdité devient la donnée essentielle de la condition humaine, l'homme comprend qu'il n'est voué qu'à mourir, et s'il n'a plus de croyance, ni de foi en rien (pas même en lui), comment pourrait- il donner un sens à l'unique finalité de sa vie, la mort ? Le choc des guerres rend l'homme moderne étranger à lui-même, il ne se reconnaît pas et ne comprend qu'il ait été capable de tant d'atrocités ; il s'opère ainsi une rupture entre l'homme et le monde. [...]
[...] En effet, comme le montre Durkheim, une multitude de décisions individuelles proviennent d'un phénomène collectif. Ainsi, les lois qui régissent les grands nombres n'annulent pas l'indétermination qui prévaut à l'échelle des unités de la motivation aux résultats Les lois sociales restent cependant incertaines et il existe différentes théories. Certaines d'entre elles tentent d'introduire la motivation des acteurs dans les grands phénomènes sociaux, pour d'autres c'est l'imitation qui en est le moteur essentiel. Toujours est-il que l'on cherche à faire adopter une attitude commune aux individus. [...]
[...] Jean-Marie Domenach fut aussi chroniqueur pour la revue l'Expansion et auteur de nombreux ouvrages. Bibliographie de l'auteur La propagande politique Presses universitaires de France Barrès par lui-même Seuil Emmanuel Mounier Seuil Le retour au tragique Seuil Le sauvage et l'ordinateur Seuil Ce que je vois Grasset Enquête sur les idées contemporaines Seuil Lettre à mes ennemis de classe Seuil Des idées pour la politique Seuil Ce qu'i faut enseigner : pour un nouvel enseignement général dans le secondaire Seuil Europe : le défi culturel La Découverte A temps et à contretemps St Paul Une morale sans moralisme Flammarion La responsabilité : essai sur le fondement du civisme Hatier Approches de la modernité Ellipses Le crépuscule de la culture française ? [...]
[...] Fiche de lecture : Approches de la Modernité 1 Biographie de l'auteur L'auteur de cet ouvrage, Jean-Marie Domenach, est né à Lyon en 1922, et mort à Paris en 1997. Il entreprit des études de lettres à Lyon, qu'il dut interrompre à cause de la guerre. Engagé très tôt dans la Résistance, il anima entre 1941 et 1942 la résistance des étudiants de l'université de Lyon, avant d rejoindre le maquis du Vercors en 1943. Disciple d'Emmanuel Mounier, il devient de 1946 à 1957 secrétaire de la revue personnaliste Esprit, fondée par ce dernier en 1932, avant de lui succéder au poste de directeur de 1957 à 1976. [...]
[...] L'abus de la démocratie est le totalitarisme, mot lancé par Mussolini lorsqu'il exalte la suprématie de l'État, qui devient alors une caractéristique du totalitarisme. Si l'on ne peut regrouper sous ce terme tous les régimes autoritaires, on observe qu'ils ont néanmoins ces points communs : domination complète d'une idéologie et d'un parti qui assurent leur monopole sur la société par trois autres monopoles : coercition organisation autoritaire de l'économie, et étatisation ou contrôle des médias de masse». Encore une fois la littérature devancera les sciences sociales puisque ce sont d'abord des intellectuels du XXème siècle, comme Kafka, qui étudieront les mécanismes des totalitarismes, qui visent pour l'essentiel à redresser l'économie, redonner des valeurs à la société, resocialiser l'individu. [...]
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