Dans cet ouvrage, classique de l'historiographie anglo-saxonne, Benedict Anderson se propose de “changer notre approche du nationalisme en le concevant dans un esprit anthropologique comme une manière d'être-au-monde à laquelle nous sommes tous soumis, plutôt que simplement, l'idéologie politique de quelqu'un d'autre”. Définition, analyse des origines, des développements, de l'expression des nationalismes du XVIe à nos jours
[...] C'est le rôle des Créoles qui a été déterminant. Les Nationalismes d'Europe (1820-1920) La fin de l'ère des mouvements de libération nationale aux Amériques coïncide assez étroitement avec l'âge du nationalisme en Europe. Or, ces mouvements européens ont comme caractéristique le fait que les langues d'imprimerie nationale ont eu une importance idéologique et politique centrale, tandis que l'espagnol et l'anglais n'avaient jamais été des enjeux dans les Amériques révolutionnaires. Le XIX° voit la “révolution lexicographique européenne”. Le latin, le grec, l'hébreu perdent leur caractère sacré; la philologie (études des langues) se développe. [...]
[...] Ainsi, Anderson s'accorde avec d'autres auteurs pour faire du nationalisme un produit de la modernité. Définition Le nationalisme est particulièrement difficile à définir car contrairement aux autres -ismes aucun grand penseur ne s'est penché sur lui. Pour le définir, il ne faut pas le considérer comme une idéologie mais comme appartenant au même ordre de phénomènes que la religion ou la parenté (définition anthropologique). La nation est communauté politique imaginaire, et imaginée comme intrinsèquement limitée et souveraine” 19). Imaginaire, parce que même les membres de la plus petite nation ne connaîtront jamais la plupart de leurs concitoyens. [...]
[...] Patriotisme et racisme Anderson nous a expliqué comment la nation a été imaginée. Il s'attache maintenant à montrer d'où vient l'attachement qu'éprouvent les peuples pour le fruit de leur imagination. La langue est un élément explicatif: elle semble être là de toute éternité et induit une sorte de fatalité historique à l'appartenance à la nation. Les hymnes nationaux sont également l'expression de la communauté d'une nation, qui chante le même air, les mêmes paroles, même si les individus ne se connaissent pas entre eux. [...]
[...] Anderson (Benedict), L'Imaginaire National Présentation Anderson, Benedict: L'imaginaire national Réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme, Paris, La Découverte (Editions originales: Londres 1991). L'auteur Benedict Anderson enseigne les relations internationales à l'université de Cornell, aux Etats-Unis. Il est spécialiste du Sud-Est asiatique et a publié entre autre Java in a time of Revolutions, Revolution, Literature and Politics in Siam in the American Era et Language and Power: Exploring Political Cultures in Indonesia. Résumé Problématique Dans cet ouvrage, classique de l'historiographie anglo-saxonne, Benedict Anderson se propose de “changer notre approche du nationalisme en le concevant dans un esprit anthropologique comme une manière d'être-au-monde à laquelle nous sommes tous soumis, plutôt que simplement, l'idéologie politique de quelqu'un d'autre” 9). [...]
[...] Recensement, carte et musée Le nationalisme officiel dans le monde colonisé d'Afrique et d'Asie n'est pas directement calqué sur celui des Etats dynastiques du XIXeme. Pour comprendre ce nationalisme, il faut remonter à l'imaginaire de l'Etat colonial. Paradoxalement, c'est donc aux Etats coloniaux anti-nationalistes qu'il faut remonter pour expliquer le nationalisme dans les pays colonisés: par le recensement, la carte et le musée, les colonisateurs ont créé ce sentiment. Le recensement systématique faisait toujours figurer un classement racial. Cette catégorisation a constitué des groupes ethniques, souvent artificiels, dont la nomenclature est restée après les colonisateurs. [...]
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